jeudi 29 novembre 2007

Jean Rouger (P.S) : "Je ne me laisserai pas déstabiliser"

Alors que d’aucuns le pensaient “éteint“, le socialiste Jean Rouger ressemble à ces volcans qui subitement s’éveillent. Non, il n’a rien oublié des vacheries que des poids lourds du PS ont manigancées en 2001 pour semer la confusion ! Oui, il est un homme averti qui entend bien conduire à la victoire la liste de gauche aux prochaines municipales, avec l’aide des Verts et des Communistes. Certes, les Radicaux de gauche et leur emblématique chef de file, Philippe Callaud, ont décidé de faire cavalier seul, mais n’est-ce pas là l’expression même de la démocratie ?...

Rendez-vous au bar du Théâtre, lundi après-midi. Quelques heures auparavant, Ségolène Royal est venue à Saintes pour signer, avec le pays de Saintonge Romane, les fameux Contrats de Territoire. Jean Rouger était à ses côtés, moins proche que la famille Quéré, mais ce médecin n’a pas pour habitude de s’exposer. L’homme est discret et en public, il sait garder la mesure.
Vers 16 h, il a donc convoqué la presse dans ce sympathique bistrot situé près du Gallia. La présidente de la Région est partie pour Aulnay. Aurait-elle pu venir à cette présentation ? « Ce n’était pas à l’ordre du jour. Elle a dit sa disponibilité pour participer à la campagne, c’est ce qui compte » répond Jean Rouger.
En ce 26 novembre, s’ouvre le deuxième acte de la pièce des élections municipales, le premier ayant été sa désignation, par les membres du PS saintais, en tête de liste. Il a ainsi devancé l’autre candidate, Margarita Sola, et « virtuellement » le redoutable Dominique Barella, absent de la course après avoir fait régner le suspense. « Trop parisien » avaient lancé les militants à l’époque. Était-ce la vraie raison ?
Rassuré par ce résultat, Jean Rouger reste sur ses gardes. Il n’entend pas vivre un « remake » de 2001 quand Michel Baron, tirant les ficelles, le pressa tant qu’il en démissionna. On connaît la suite qui aboutit à la nomination de l’avocat Jean Moulineau. « Il y avait des gens très ambitieux qui ne supportaient pas que d’autres les devancent. C’était comme dans un jeu de dames » avoue l’intéressé. Sauf que dans le cas précis, les figures étaient des messieurs !
Six ans se sont écoulés et Jean Rouger a tiré la morale de l’histoire : après les élections, il est rentré dans son jardin, comme Candide.
Aujourd’hui, il revient, pleinement conscient de la mission qui lui a été confiée : « les choses ont changé. Nous sommes organisés et ferons tout pour gagner les élections ». À ses côtés, Michèle Carmouse et Christian Couil-laud acquiescent. Les Verts ont été sollicités par d’autres listes (de droite). Toutefois, ils ont répondu négativement : « nos projets, nous les réussirons avec la liste de gauche » déclarent-ils. Même sentiment chez la responsable communiste : « je ferai tout pour que la situation de 2001 ne se renouvelle pas. Jean Rouger n’a pas été le seul candidat visé par l’ancien maire de Saintes. Baron s’en est également pris à moi. Récemment, en faisant dire des méchancetés à Bernard L’hostis dans la presse quotidienne, ces mêmes personnes ont voulu, une fois encore, jeter la suspicion. Une telle attitude a assez duré, il faut regarder de l’avant. Saintes a besoin d’avancer ».

Allier l’économie à l’écologie

Vous l’avez compris, la liste de gauche travaillera dans l’entente et l’esprit d’entreprise, même si les sensibilités qui la composent sont différentes. Certes, il manque les PRG qui ont choisi de faire bande à part, une nouveauté dans le paysage habituel de la gauche plurielle. Ce « vent d’indépendance » est lié à Philippe Callaud qui souhaite conduire une liste et non pas se retrouver dans les dix premières places (il explique ses raisons dans l’entretien qui suit). Jean Rouger a bien essayé de lui tendre la perche, mais « de telles situations sont parfois difficiles à gérer ». Chacun fera campagne comme il l’entend !
Jean Rouger présentera son projet politique avant Noël, les grands points seront détaillés en janvier. Ils graviteront autour de l’exercice de la démocratie (formation, éducation, apprentissage, justice dans la vie quotidienne), la défense du territoire, le développement durable, le logement, les transports. S’y ajouteront les volets écologie et patrimoine avec la prise en compte du fleuve Charente et la place Bassom-pierre, l’aménagement du site Saint-Louis et des quais. « Notre objectif est que notre liste soit identifiée et identifiable » insiste Jean Rouger. Il est vrai qu’en mars prochain, les formations seront au nombre de sept sur la ligne de départ : il pourrait en résulter une certaine confusion dans l’esprit des électeurs. Quoi qu’il en soit, Jean Rouger est décidé à gagner ce scrutin et pour y parvenir, « il ne se laissera pas déstabiliser comme en 2001 ». Les Verts et les Communistes sont sur la même longueur d’ondes...

Savant dosage !

Sur les 35 partants, la liste de la gauche plurielle comptera cinq élus communistes et trois écologistes (dont J. Boisset et Brigitte Arnaud ?). Le PC et les Verts désignent actuellement les candidats qui y figureront par vote des militants.
Les trois premiers noms de cette liste devraient être Jean Rouger (PS), Michèle Carmouse (PC), Patrick Couillaud (Verts). Suivraient Margarita Sola, Fréderic Mahaut, etc. Aux dernières nouvelles, Jean Moulineau, qui fut tête de liste PS en 2001, ne souhaite pas se représenter. Il y a d’ailleurs longtemps qu’il n’assiste plus aux séances de conseil municipal. « Au parti socialiste, il y a plus de candidats que de places à pourvoir » avoue Jean Rouger. Il faudra donc faire un choix...
La moyenne d’âge de la liste se situe entre 45 et 50 ans.




Photo 1 : Jean Rouger
Photo 2 : Deuxième mariage de Michèle Carmouse (PC) avec le PS de Jean Rouger pour les municipales de 2008. Idem pour les Verts.

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