vendredi 15 août 2008

Fondation Jacques Daniel : Enfin de bonnes nouvelles !


A sa mort, Jacques Daniel, académicien de Saintonge, souhaitait que ses livres (une biblitohèque très complète sur la région) soient donnés à la municipalité de l’Eguille afin qu’ils puissent profiter au plus grand nombre. Après un parcours du combattant, c’est maintenant chose faite grâce à son épouse et à un ami, Bernard Tastet. En partenariat, une structure a été créée que préside l’historien Frédéric Chasse-bœuf. Par ailleurs, les bénéfices du livre écrit par Marie-France Tastet, "Femmes de Chatressac au XVIIIe siècle", aujourd’hui décédée, seront intégralement versés à l’association qui soutient la "Fondation Jacques Daniel". A l’Eguille, des travaux d’aménagement sont en cours où seront installés la bibliothèque Jacques Daniel et l’Office de Tourisme. Bernard Tastet répond à nos questions :


De nombreux familiers du Centre de Recherches Historiques de l’Eguille, connu aujourd’hui sous l’appellation "Fondation Jacques Daniel", s’étonnent que trois ans après le décès de l’historien, ses collections ne soient toujours pas accessibles au public. Que cachent ces lenteurs ?

Rappelons d’abord que les biens du défunt Jacques Daniel ont fait l’objet d’une donation à la commune de l’Eguille dont l’aboutissement notarié date seulement du début du mois. Vous n’ignorez pas que ce type de transfert obéit à des règles assez compliquées, que ce soit à la suite d’une donation ou d’un legs. Les habitants du canton de la Tremblade se souviennent qu’il aura fallu plus de vingt ans pour régler le legs Charron à différentes communes de la presqu’île d’Arvert.
A l’Eguille, il est raisonnable de pronostiquer qu’une quatrième année sera nécessaire pour que les locaux rénovés de la fondation ouvrent leurs portes. C’est beaucoup quand on est un usager obligé d’aller bien loin consulter les ouvrages spécialisés. Mais, du point de vue des autorités municipales qui ont hérité des biens légués par les époux Daniel, ces lenteurs sont autant de temps de latence et de réflexion qui ont sans doute évité des tâtonnements, des erreurs, voire même des dépenses inutiles ou inconsidérées. Une association a eu le temps de se mettre en place tranquillement hors de toute passion et de se préparer à agir après avoir pris les conseils voulus auprès des organisations semblables ou des professionnels des affaires culturelles.
Frédéric Chasseboeuf, le président de l’association créée pour donner vie à la Fondation Jacques Daniel, a mis au point et passé un certain nombre de conventions qui permettront au jour J d’adopter rapidement une bonne vitesse de croisière sans avoir à louvoyer. Le cap est tracé, les équipages sont à pied d’œuvre et chacun sera prompt à la manœuvre.

Quand la bibliothèque, qui se trouvera dans l’immeuble de Jacques Daniel à l’Eguille, 
ouvrira-t-elle ?

Sur le plan immobilier, rien ne pouvait démarrer avant la signature de l’acte de donation. C’est chose faite depuis le 8 juillet. Maintenant tout doit pouvoir allez très vite. Il est raisonnable de penser qu’au début de l’été prochain, la "galerie" chère à Jacques Daniel sera transformée en un centre culturel comportant au rez-de-chaussée la bibliothèque municipale et une salle d’exposition avant sa composante archéologique, et à l’étage un fonds patrimonial s’étendant sur trente mètres de long et six mètres de large. Il y aura aussi l’office de tourisme, point de passage obligé des usagers du centre. Ce sera donc un complexe original, strictement communal mais dont l’animation sera partiellement associative. Un organisme paritaire, pompeusement appelé comité d’éthique, veillera à la bonne harmonie de l’ensemble et n’hésitera pas à mettre de l’huile là où ce sera nécessaire.

Une fois les infrastructures en place, qu’en sera 
t-il du fonctionnement ?

Il ne faut pas cacher que le fonctionnement du complexe aura un coût pour les finances communales. Mais des aides seront recherchées et l’on peut faire confiance à Roger Guillaud, nouveau maire de L’Eguille, pour les trouver. Je souligne toutefois que le centre s’est déjà doté de ressources propres à l’association qui le fera fonctionner, cotisation des membres, vente des publications, dons de sympathisants, voire des mécènes. Déjà, le produit de la vente du livre de mon épouse, Marie-France Tastet, entre pour une bonne part dans le budget de fonctionnement. "Femmes de Chatressac au XVIIIe siècle" se vend bien et le livre a bénéficié d’une publicité assez exceptionnelle par l’intermédiaire d’un média placé au centre d’un réseau organisé à grande échelle depuis soixante dix ans.

Quel est donc ce média qui semble s’être intéressé au livre de votre épouse ?

Oeuvrant exclusivement dans le domaine de la littérature, c’est un prestataire de service qui porte le nom de "Aux amateurs de livres International". Nous l’avons découvert récemment à l’Eguille. Il agitpour le compte de l’université de Harvard et la Bayerishe Staatsbibliotek de Munich. "Aux Amateurs de livres" est un intermédiaire du monde de l’édition composé d’un contingent d’une vingtaine de lecteurs professionnels qui travaillent la liaison étroite avec le dépôt légal et la Bibliothèque Nationale de France pour analyser tous les ouvrages imprimés en France. Ils sélectionnent ceux d’entre eux qui ont retenu leur attention. Les ouvrages choisis font l’objet d’une fiche bibliographie adressée - aujourd’hui par internet - à un réseau d’abonnés comptant plus de deux cents bibliothèques universitaires à travers le monde.

Nous nous éloignons quelque peu de la "Fondation Jacques Daniel"…

Non pas, car c’est assurément vers ce type d’actions que la Fondation aura à se tourner pour assurer son équilibre financier tant sont nombreux les érudits locaux qui ont des travaux en mal d’éditeur. L’association pour la "Fondation Jacques Daniel" doit tendre à publier les meilleures de ces études et à rechercher le financement de leur publication par la voie du mécénat. Il suffit de frapper à la bonne porte. Pourquoi ce qui vaut pour les activités sportives ne pourrait-il pas s’appliquer aux activités culturelles dès lors que celles-ci offrent des produits de qualité tels que des études monographiques sur les villages de la Saintonge maritime ? Un lectorat existe et se développe à la vitesse de la croissance démographique de notre frange littorale. Osons aller à sa rencontre !

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