vendredi 3 octobre 2008

Bernard Laporte : Reconnaître le travail des jeunes bénévoles


En animant un café "politique" au Point Central, lieu emblématique situé en face du Palais de justice, Bernard Laporte, ancien joueur de rugby à l’accent du Sud Ouest, a choisi un emplacement stratégique de la mêlée saintaise. Avec les jeunes, il a évoqué des questions d’actualité.


Ce matin-là, les clients se demandent quelle personnalité est attendue au PC. Leur café habituel s’en trouve bouleversé et ils scrutent l’horizon à la recherche d’un visage connu. La haute stature de Bernard Laporte apparaît bientôt dans l’encadrement de la porte. Il entre et prend place dans l’arrière salle, où une table a été dressée à son intention. À dessus de son épaule, blotti sur l’étagère, un Bouddha, qu’il a sans doute fort peu croisé sur les terrains de rugby, veille au temps qui passe.
Pour l’heure, avec les responsables départementaux de Jeunesse et Sports, le Secrétaire d’État vient à la rencontre des jeunes pour aborder des sujets qui leur tiennent à cœur. Il écoute attentivement leurs arguments et admet que certaines réformes, dont celle du permis de conduire, doivent être réalisées : «Actuellement, il est trop cher et trop long. Nous allons étudier la question avec Dominique Bussereau, secrétaire d’État aux Transports. C’est lui qui trouvera les solutions».
D’une manière générale, les intervenants souhaiteraient que les actions de bénévolat soient prises en compte et récompensées par l’attribution de points supplémentaires au moment des examens. Une valorisation des acquis (à mentionner sur les CV) serait également appréciable. « Effectivement, si un lycéen obtient 9 au bac et qu’il s’implique toutes les semaines dans une association, il serait juste que ce point manquant lui soit accordé » remarque Bernard Laporte. Idem au niveau des études supérieures « où Valérie Pécresse aurait donné un accord de principe ».
Globalement, les jeunes présents aimeraient disposer d’un document clair où seraient répertoriées les propositions de bénévolat sur la Charente-Maritime. Par ailleurs, le Centre d’Informations Jeunesse a des horaires qui coïncident mal avec les heures de cours et autres occupations.


« Nous aussi, on nous traitait de fainéants ! »

Un participant, en poste à Royan, explique que son association organise une dizaine d’événements annuels sur la Côte : «Ça demande beaucoup de boulot, mais nous arrivons à responsabiliser des jeunes en difficulté». Un point positif dont il se réjouit. Une étudiante en droit remarque, quant à elle, que la vie sur le campus de l’université de la Rochelle est inexistante. Elle le regrette...
Tout le monde s’accorde sur le fait « qu’il faut donner pour recevoir », autrement dit, s’occuper d’autrui permet de se sociabiliser et d’apporter sa pierre à l’édifice. « À Rodez, ville de 12000 habitants où j’ai vécu gamin, mettre la main à la tâche était naturel » se souvient Bernard Laporte qui observe un changement des mentalités. La semaine dernière à Strasbourg, il a rencontré des adolescents qui voulaient sortir de leur isolement, mais ignoraient comment s’y prendre : « Ils doivent s’accrocher pour se sentir utiles ».
Suit une conversation sur les temps actuels et ses comportements, où chacun attend les fruits célestes de l’État providence. Seul bémol, la cueillette devient de plus en plus compliquée !
Après une période intense de consommation « Avec un scooter à 14 ans et un écran plasma à 18 », nous serons bientôt de retour à la case départ, selon les économistes. Retrouver la notion estimable de la valeur de l’argent est important : « À mon époque, quand nous perdions nos chaussures de sport, il fallait les rembourser. Aujourd’hui, quand on égare ses crampons, on en demande une autre paire au club ».


Chaque époque présente des excès. Bernard Laporte est réaliste : « Nous aussi, quand on avait dix-huit ans, on nous traitait de fainéants qui n’aimaient que le sport. Les réflexions fusaient ! Pour que les jeunes se sentent concernés par l’avenir de la société à laquelle ils appartiennent, à nous de créer de bonnes conditions afin qu’ils s’investissent ».
Des paroles sages. Reste à passer de la théorie à la pratique pour que ce plan en faveur de l’autonomie et de l’engagement des jeunes ne reste pas lettre morte !

Infos en plus :

• Les locataires de la Maison des Sports


- Comité départemental d’Athlétisme : 05.46.97.49.22
- Comité départemental de Cyclisme : 05.46.97.49.32
- Comité départemental de Cyclotourisme, Comité départemental d’Équitation, Comité départemental d’Éducation Physique de Gymnastique Volontaire, Comité départemental de karaté : 05.46.97.49.36
- Comité départemental de Rugby, Comité départemental de Sport Adapté, Comité départemental de Tennis : 05.46.97.49.26
- Comité départemental de Tennis de Table, association Profession Sport et Loisir.
Le football se trouve à proximité.
- Adresse CDOS Charente-Maritime : Maison Départementale des Sports "Colette Besson" 13 cours Paul Doumer - 17100 Saintes.

• 25 euros de la Région :

Bonne nouvelle cette année, la Région donne un chèque de 25 euros, à déduire du prix des licences prises par les jeunes sportifs du Poitou Charentes. Merci Ségolène Royal ! Cependant, les bénévoles des associations remarquent que la constitution des dossiers administratifs en résultant alourdit leur tâche. Bref, on ne peut pas tout avoir !

Photos 1 et 2 : Réunion de travail au PC, le célèbre café saintais.

Photo 3 : Nadine, la patronne du PC, Bernard Laporte et Robert Grand.

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