dimanche 29 mars 2009

Saintes : Aménagement du site Saint-Louis, le grand projet de Jean Rouger


Le grand projet de la ville de Saintes est incontestablement la valorisation du site
Saint Louis où se trouvait l'ancien hôpital. Son aménagement s'insère dans le concours Europan 10 avec les villes d'Alès, Dunkerque, l'Isle d'Abeau, Seilh et Triel-sur-Seine.

La mairie est désormais propriétaire du site Saint Louis où se trouvait l'hôpital. Cette tradition "d'hospitalité" est de longue date puisque le premier édifice ouvert aux malades y fut construit au XVIIe siècle. A cette époque, il accueillait les indigents et les enfants abandonnés. Sa mission évolua pour offrir, au siècle dernier, bon nombre de services sur plusieurs hectares.
Le nouveau centre hospitalier de Saintes ayant ouvert ses portes, l'ancienne structure est désormais libre de tout occupant. La parcourir est quelque chose d'étrange.

Cette balade silencieuse, au milieu de bâtiments désaffectés, donne la curieuse impression d'un site abandonné. Les marques du temps d'avant sont les seuls repères : panneaux signalant les urgences, consultations, maternité, noms des médecins, plan général, jusqu'à la salle mortuaire, située non loin des vestiges du rempart édifié par les Gallo-romains.
Tout s'en va, les murailles antiques, les agitations d'un monde sans cesse en évolution et cet établissement, autrefois si peuplé, dont l'activité s'est déplacée hors les murs. La coquille, vide, est en l'attente d'une renaissance.

L'imagination des jeunes architectes

L'enjeu de la municipalité est la reconversion de ce lieu exceptionnel qui surplombe la Charente. Un bonheur pour les photographes qui aperçoivent l'église Saint Pierre et sa calotte !
Mercredi dernier, Jean Rouger, maire, avait invité la presse à découvrir cet endroit majeur qu'habitait jadis le Gouverneur. Semblable au promontoire de José Maria de Heredia, il dominait la cité et voyait partir les bateaux, non pas chargés d'or, mais de marchandises. Un lieu stratégique s'il en fût. A son pied, les ruelles se déroulaient et dégringolaient, emplies d'allégresse, vers les quartiers d'en bas.

En valorisant cet "oppidum", Jean Rouger tient en sa main le grand projet de son mandat. Une formidable aventure que cet amoureux du patrimoine ne saurait manquer.
A ses côtés, Isabelle Oberson, directrice de l'Atelier du Patrimoine de Saintonge, parla d'histoire : était-ce le centre de l'administration de la fameuse Mediolanum Santonum ? Nous n'en avons pas la preuve, mais il est permis de le penser. Céline Marmet, directrice de l'aménagement et de l'urbanisme, évoqua le présent et présenta le concours d'architecture Euro-pan 10 qui mobilise 78 cabinets. Ce chiffre peut encore augmenter puisque la date limite se situe en janvier 2010.

Comment les jeunes architectes de talent voient-ils l'agencement des bâtiments ? Voilà une question qui brûle les lèvres et nous attendons avec impatience la présentation des maquettes. Situés dans un secteur sauvegardé, trois édifices ne seront pas touchés : le logis du XVIIe, l'église jouxtante construite au XIXe siècle et l'immeuble qui abritait le sanatorium, témoignage des XIXe et XXe siècles.

Un lieu stratégique

Dans les mois qui viennent, des travaux auront lieu, dont la déconstruction des préfabriqués. Diverses études seront entreprises. En 2010, on y verra déjà plus clair avec la démolition de cloisons dans certains immeubles.
Le maire souhaite que le lieu soit consacré à l'architecture et l'urbanisme (installation de services publics et collectivités) et à la vie tout court avec des commerces, des logements et bien sûr un restaurant qui offrira à ses clients le plus joli panorama de Saintes.
Le dossier est d'envergure et un seul mandat ne suffira pas (une quinzaine d'années semble réaliste). Jean Rouger et son conseil le savent bien.

Au fil des époques, les bâtisseurs se succèdent. La balle est dans le camp des jeunes architectes européens dont la meilleure équipe donnera son futur visage au site Saint Louis. Un magnifique challenge dédié à l'urbanité !

Entre-temps, des architectes américains, en résidence à Saintes, présenteront leurs vues personnelles au public. Ceux-ci ne concourent pas, mais il semble que leur imagination soit sans bornes (plate-forme pour soucoupes volantes !). A voir absolument...

L'info en plus

• Différentes animations
sont prévues dans le cadre du mois de l'architecture et du cadre de vie, du 11 au 19 avril, dont le site Saint-Louis sera la thématique majeure : visites instantanées et lecture du paysage depuis le belvédère, découverte de l'histoire du site, des fouilles archéologiques et de certains bâtiments, exposition des travaux réalisés par les étudiants américains du Centre d'Etudes d'Architecture et d'Urbanisme, School of Architecture, University of Southern California.

Au cours de cette visite, Jean Rouger a détaillé les enjeux et les perspectives de la reconversion de cette "friche hospitalière" de 4 hectares, sélectionnée dans le cadre du concours d'architecture et d'urbanisme Europan 10.
Ces thèmes seront développés jeudi 9 avril, à l'occasion de la rencontre organisée dans le cadre du concours entre les équipes d'architectes européens candidates, les représentants de la Ville et ses partenaires, et les représentants d'Europan France ainsi que samedi 11 avril, lors d'une conférence-débat sur la reconversion des friches hospitalières, de 14 heures à 16 h 30, salle Saintonge, à Saintes.
Découverte de l'aménagement paysager temporaire en cours de réalisation, avant l'ouverture au public du jardin du belvédère : les samedi 11, samedi 18 et dimanche 19 avril.

Photo 1 : L'ancien site hospitalier Saint-Louis : Il s'agit d'en faire un nouveau quartier urbain en mariant une architecture contemporaine à certains édifices anciens, dont le Logis.

Photo 2 : Jean Rouger avec Céline Marmet, directrice de l'Urbanisme de la ville.

Photo 3 : Les explications d'Isabelle Oberson, directrice de l'Atelier du patrimoine.

Photo 4 : Le logis du XVIIe siècme

Photo 5 : Une très belle vue panoramique

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