jeudi 24 juin 2010

Anguilles, lamproies, aloses :
Ces étranges poissons migrateurs
venus d‘ailleurs


Vendredi, une conférence sur les poissons migrateurs avait lieu au Casino de Jonzac. Elle accompagne l’exposition sur "les engins et filets de pêche en eau douce" que propose la municipalité de Jonzac au Moulin de chez Bret.


Alors qu’on s’interroge sur les autres planètes de la galaxie et leurs éventuelles formes de vie, certains occupants de la Terre attirent l‘attention par leurs coutumes et usages. Ne cherchez pas loin ! « Parmi eux, certains fréquentent le bassin de la Charente » souligne François Albert, chargé de mission auprès du Groupement des Fédérations de pêche. Prenez l’anguille qui évolue entre eaux douces et salées, c’est-à-dire entre rivières et mer des Sargasses.
Son berceau se situe au large des Caraïbes, où elle va se reproduire à basses profondeurs (3000, 4000 mètres). Voilà bien une espèce européenne qui ne vit pas comme tout le monde. Les petites anguilles, appelées civelles ou pibales, se développent en eau douce durant 7 à 12 ans (dans l’estuaire de la Gironde par exemple) avant d’accomplir un grand voyage vers leur nurserie familiale.
Les géniteurs meurent de fatigue après la ponte, dit-on. On peut comprendre leur épuisement après trois métamorphoses et la traversée de l’Océan Atlantique. Actuellement, la population des anguilles étant menacée (divisée par dix en vingt ans), des mesures de protection viennent enfin d’être prises.


L’alose, quant à elle, vit en eau douce d’avril à juillet. Les petits partent en mer durant plusieurs années avant de revenir à la maison. La fécondation des œufs s’accompagne de bulles caractéristiques, les couples montant à la surface de la rivière en faisant des tourbillons.


La lamproie est l’héritière d’un monde oublié, celui de la préhistoire. Elle aussi part en mer avant de revenir dans les fleuves. Cette charmante bestiole s’accroche à un poisson pour se déplacer (grâce à sa ventouse) et lui suce le sang.
Le danger qui guette toutes ces espèces concerne la destruction de leur habitat et le grand nombre de barrages qui freinent leur progression. On constate que certains poissons ne remontent plus aussi loin que dans le passé !


Au barrage de Crouin, sur la Charente, les spécialistes font des observations. Depuis janvier, ils ont remarqué des lamproies, des aloses, des anguilles, des mulets et même un saumon ! Il est évident que le territoire de Haute Saintonge aimerait bien compter une station de comptage, comme l’a suggéré Pierre Jean Ravet ! Bref, l’état de santé des rivières est un excellent baromètre quant à l’environnement : autant garder un œil attentif sur la faune et la flore afin de sauvegarder notre précieux patrimoine…

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