dimanche 21 novembre 2010

Benoît Hamon,
porte-parole du parti socialiste,
en Charente-Maritime


• Égalité réelle et bouclier rural

• Michel Lachaise s’engage dans les Cantonales


Porte-parole du Parti socialiste, Benoit Hamon était en Charente-Maritime et en Charente, invité par les deux fédérations que président Pouria Amirshahi et Olivier Falorni, premiers secrétaires fédéraux. En fin de journée, il a fait étape à la distillerie Barron, à Saint Martial sur le Né (canton d'Archiac), où il a parlé viticulture avant de se rendre à Jonzac pour présenter les grandes lignes du PS aux Présidentielles de 2012.


Mercredi après-midi. Benoît Hamon est attendu à la distillerie Barron qui a été la proie des flammes l’an passé. Le propriétaire a fait face, avec cette énergie que savent déployer « les gens de la terre », comme on les appelle ici, quand le sort s’acharne contre eux.

M. Barron accueille Benoît Hamon dans sa distillerie

Dans la grande pièce, désormais munie d‘un mur coupe-feu, on reconnaît l’ancien conseiller général d’Archiac, Jean Gendron. À un âge désormais respectable, il aime évoquer les histoires du temps d’avant, quand il siégeait au Département dont les bureaux se trouvaient à la Préfecture. Il se souvient d’André Dulin, Lucien Grand, François Blaizot et bien sûr Claude Belot.

À ses côtés, son successeur, Michel Lachaise, renouvelable en mars prochain, aura face à lui une adversaire de taille, Chantal Guimbertau, maire d’Arthenac et présidente du Sivom. Il devra jouer serré, cette élue étant soutenue par la Majorité départementale à un moment où Dominique Bussereau, qui n’appartient plus au Gouvernement, se consacre tout entier à la préparation des Cantonales. Lors du précédent scrutin, le maire de Germignac avait bénéficié d’une triangulaire. Opposé à Jean-Pierre Mariau et Alain Floriant, il s’était finalement imposé au second tour. Cette fois-ci, la partie sera plus compliquée.


À son actif, il cite la création d’une micro-crèche à Germignac, le bon fonctionnement du RPI et l’arrivée d’une femme médecin sur sa commune. Comment a-t-il convaincu cette généraliste de venir sur le canton d’Archiac ? Tout simplement en proposant à son époux les terrains dont il avait besoin pour développer des activités équestres.

Le monde viticole et du cognac

Benoît Hamon reçu par M. Barron, viticulteur qui effectue toutes ses vendanges à la main (à souligner car c’est de plus en plus rare !). En soirée, il animait une réunion à Jonzac en présence de nombreux responsables du PS, dont les élus de l’opposition jonzacaise, Emmanuel Arcobelli, Jack Ros, Monique Doucet, sans oublier Patricia Dufaud, etc.

Une évidence s‘impose : pour attirer les professionnels en zone rurale, il faut se mobiliser en offrant des services de proximité et une image dynamique. Quand la campagne s’étiole, les gens la quittent pour des cieux plus attrayants. S’il existe sur place des structures (écoles, commerces), les familles posent leurs valises là où la qualité de la vie est un atout.
Le conseiller général sortant a d’autres sujets à exposer qu’il développera dans les mois qui viennent.

Réduire les inégalités

Que Benoît Hamon vienne donner un coup de main aux élus socialistes en vue de l’échéance de 2011 coule de source. En effet, la Charente-Maritime est le seul département UMP de la Région Poitou-Charentes. Depuis plusieurs années, le département des mouettes est sur la tangente. Avec Claude Belot, il s’en est fallu d’une voix pour que la présidence ne bascule.La dernière fois, la majorité départementale, conduite par Dominique Bussereau, a conforté son avance de quelques sièges.
Qu’en sera-t-il au printemps prochain ?…
L’année suivante, se dérouleront les Présidentielles. Benoît Hamon n’imagine pas un seul instant que Nicolas Sarkozy puisse hésiter sur sa candidature. Pour lui, il sera bien présent en 2012. D’où la mobilisation quant à la quatrième convention, base du futur programme qui sera soumis à celui (ou celle) qui portera les couleurs du PS.

Benoît Hamon a longuement travaillé sur "l’égalité réelle". S’il n’a pas été surpris par le récent remaniement ministériel qui « n’apporte rien », il ne juge pas déplacé le signe que Ségolène Royal vient d’adresser à Borloo : « elle ne dit pas qu’il y aura un accord entre le PS et le Parti radical. Elle veut simplement rappeler, et c’est aussi le cas pour Kouchner, ce que Sarkozy peut faire à ses soit disant amis. Il a maltraité les représentants du Centre ». Quant aux Primaires au PS, le calendrier ne devrait pas être modifié, avec un dépôt des candidatures en juin 2011 et une désignation en octobre.

Réaliste, Benoît Hamon sait que le Parti Socialiste ne pourra gagner que s’il est uni : « la présidence est loin d’être acquise. Nicolas Sarkozy est un adversaire sérieux. Il ne faut pas lui offrir le cadeau d’une division des socialistes ».

A-t-il une préférence pour le candidat qui représentera le PS aux Présidentielles ? Tout porte à croire qu’il aimerait bien que Martine Aubry, rénovatrice du parti, porte l’étendard. Il souligne toutefois « l’unité qui la lie à Ségolène Royal ». Et François Hollande ? « En 97, j’aurais aimé qu’il soit présent sur les rangs. Il était premier secrétaire du parti ». Il n’était pas prêt, semble-t-il. Peut-être en 2012 ? De toutes les façons, Benoît Hamon, qui symbolise la jeune génération de gauche avec Pouria Amirshahi et Olivier Falorni (tous les deux nés le 27 mars 1972) souhaite « une gauche décomplexée » qui saura tenir tête à l’extrême droite si par hasard, celle-ci venait à faire un score supérieur aux estimations.

Sur les questions d’actualité, Benoît Hamon se dit contre la réforme des collectivités territoriales (il estime que le Sénat vient de se tirer une balle dans le pied). Si la Gauche sort triomphante en 2012, il ne serait pas hostile à la création d’un nouvel impôt, venant se substituer à l’ancienne taxe professionnelle, basé sur l’activité économique et sur lequel pourraient compter les collectivités.

D’une manière générale, son objectif est de redonner confiance aux Français en leur permettant de retrouver, entre autres, une égalité en matière d’éducation et de soins médicaux : « Je ne suis pas fétichiste du passé, mais il faut éviter aux écarts de se creuser et à l’ascenseur social de descendre vers le bas. Les jeunes vivent moins bien que leurs parents, certains renoncent parfois à se soigner. C’est ça le déclassement avec un sentiment de précarisation. Jusque-là, la grande majorité des classes moyennes se sentait à l’abri, mais quand on l’interroge aujourd’hui sur ses conditions d’existence, elle constate que ses revenus disponibles ont diminué. Notre but est de redonner espoir aux citoyens, c’est pourquoi je suis favorable au bouclier rural, ensemble de mesures visant à revitaliser les campagnes »…

Programme qu’il détailla en soirée à Jonzac où l’attendaient militants et sympathisants (quelque 500 personnes), réunis dans la salle municipale.

Réunion à Jonzac

Michel Lachaise, conseiller général d'Archiac sortant, et Benoît Hamon

M. Barron dévoile à Benoît Hamon les secrets de l’alambic et de la distillation.

• Les grands axes du Parti Socialiste


Les grands axes du PS pour les prochaines Présidentielles concerneront, entre autres, l’éducation (scolarisation dès deux ans, action sur le primaire, aide aux assistantes maternelles, meilleure rémunération des enseignants), la santé (lutter contre les déserts médicaux en aménageant la liberté d’installation des médecins. Serait changé le mode de rémunération des généralistes avec paiement au forfait selon le nombre de patients comptés sur la zone d’intervention), la jeunesse (main tendue vers ceux qui sortent du système éducatif, soit 150 000 jeunes quittant l’école sans qualification), le logement, une autre conception des services publics, l’encadrement de la qualité et du prix de l’eau.

Michel Lachaise entre en campagne. Il s’interroge sur Chantal Guimberteau, la candidate de la Majorité départementale qui «  joue l’économie au Sivom quand, au contraire, il faudrait encourager la ruralité. Au Sivom, on a supprimé le PEL. Il ne gère plus que la piscine et le gymnase  ».

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