dimanche 15 mai 2011

Dominique Strauss Kahn :
On ne badine pas avec l’amour


Surtout aux Etats-Unis où les affaires de sexe et de harcèlement sont des délits très graves sévèrement jugés. A moins que l’on ne soit revenu aux bonnes vieilles méthodes du KGB qui se faisait un plaisir d’immortaliser certaines personnalités dans des positions fâcheuses pour leur renommée…

Alors que les Français espéraient une pause médiatique dominicale, que nenni ! Avec l’histoire Strauss-Kahn, la presse a perdu la tête ! Depuis plusieurs jours, il est vrai que le directeur du FMI, candidat sérieux aux Présidentielles de 2012, est accusé d’être un riche socialiste. On l’a vu à côté d’une vraie fausse Porsche et le Figaro a analysé scientifiquement son train de vie, jusqu’à son honorable tailleur.
Ce week-end, celui qui fait peur à Nicolas Sarkozy car il le devance nettement dans les sondages est au cœur d’une affaire gênante qui s’est produite au Sofitel de New-York. Il aurait tenté d’y abuser d‘une femme de chambre, d’où les chefs d’accusation d’agression sexuelle, tentative de viol et séquestration portés contre lui.
Arrêté alors qu’il prenait l’avion pour rejoindre la France, il a été sommé de s’expliquer. Que sait-on ? On connaît surtout la version de la femme puisque lui-même ne s’est pas exprimé officiellement. Sinon pour dire, via ses avocats, qu’il plaidera non coupable.
Selon elle, il serait sorti de la salle de bains en costume d’Adam. L’apercevant, il l’aurait attirée et lui aurait demandé de lui faire une fellation. Pourquoi l’intéressée n’est-elle pas sortie à la vue de cet homme qui était dans son plus simple appareil ? On l’ignore, mais elle serait parvenue à s’échapper et aurait prévenu ses responsables. Selon la chaîne Accor, à laquelle appartient l‘hôtel Sofitel, cette personne, en poste depuis trois ans, serait une employée modèle. Le directeur du FMI, quant à lui, aurait quitté sa chambre, oubliant au passage son téléphone et des effets personnels. Il a été intercepté par la police américaine à l’aéroport. Comme tout prévenu mis en examen, Dominique Strauss Kahn bénéficie de la présomption d’innocence.

En France, son arrestation a fait l’effet d’une bombe. Plusieurs hypothèses peuvent être émises. Le goût pour les femmes de cette personnalité en vue n’est pas une nouveauté. D’ailleurs, qu’un Français aime les femmes est quasiment un pléonasme ! A-t-il pensé qu’elle succomberait à son charme et serait consentante ? Aurait-il été atteint d’une fulgurante pulsion au point de ne pas rester maître de ses actes ? Au contraire, aurait-il été victime d’une provocation et serait tombé dans un piège, ce qui expliquerait son départ rapide de l’hôtel ? Dominique Strauss Kahn est un homme d’âge mûr qui n’a rien d’un débutant. Se faire prendre avec une inconnue est un danger à ne pas courir quand on est candidat aux Présidentielles.

La justice américaine est chargée d’éclaircir ces événements dont les effets auront forcément des retombées sur les missions de l’intéressé. Pourra-t-il rester au FMI dont la Chine convoite la direction, dit-on ? Contestés, ses plans de rigueur, en Grèce en particulier, provoquent l’ire des populations. De là à se faire de sérieux ennemis, il n’y a qu’un pas.

Au contexte international, il convient d’ajouter les échéances électorales qui agitent les partis tricolores. Pour preuve, les pressions que l’UMP fait subir aux centristes tels que Borloo. Si Strauss Kahn venait à disparaître de la liste des prétendants, voilà qui arrangerait bien Sarkozy, mais aussi les candidats aux primaires socialistes qui retrouveraient des chances. Pour l’instant, Martine Aubry reste extrêmement prudente sur la question DSK. Tout comme le porte-parole du Gouvernement, François Baroin.

La suite sera intéressante puisqu’il s’agit d’une question de sexe et non d’une malversation. Les élus qui voudront faire la morale se feront immédiatement taxer d’hypocrites ! Nous sommes donc dans un joli marigot qui fait penser à l’ambassadeur de France à Moscou, M. Dejean. Il fut surpris en plein ébat avec une jolie femme par son soit disant mari, qui n’était autre qu’un fonctionnaire du KGB. Averti des prouesses sexuelles de son diplomate, Charles de Gaulle l’avait convoqué à son retour de Moscou pour lui déclarer tout à trac : « Alors, Dejean, on baise ? ». Il faut également citer Félix Faure, président du Conseil, retrouvé mort en 1899 après avoir honoré sa maîtresse. D’où cet échange entre le médecin et le majordome de l’Elysée : « le Président a-t-il toujours sa connaissance ? ». « Non, docteur. Elle est partie par la porte de derrière »…

Bref, Dominique Strauss Kahn se trouve dans une situation embarrassante qui pourrait tourner au cauchemar. Ce sera sa parole contre celle de la femme de chambre. Si le dossier s’enlise, ses chances aux Présidentielles seront réduites à néant. Et que dire du FMI. Certain(e)s ne pleureront pas. Ceci dit, en matière de séduction, nul ne va à la cheville de l’italien Berlusconi, pas même Bill Clinton, l’ancien président des Etats-Unis qui avait menti pour les beaux yeux de Monica Lewinsky…

mercredi 11 mai 2011

Asphalte : Les noces
de la cendre et du goudron


Pour sa nouvelle exposition baptisée Asphalte, Delannoy a choisi de mêler cendre et goudron. L’effet est surprenant.


Il y a belle lurette qu’il les recherchait, ces effets mats, « ces noirs de cendre et de bitume anarchistes qui embaument ses gravats de rage dans des sédiments d’ardeur ».
La quête que poursuit Delannoy est longue. Depuis des décades, en effet, il traque la matière qu’il transforme selon le fruit de ses désirs. En proposant Asphalte, sa nouvelle exposition, le peintre inaugure une voie nouvelle : « j’avais déjà utilisé la technique de la cendre pour décliner les grisés des ciels d’hiver russes » explique-t-il. Le goudron dilué apporte, quant à lui, une grille infinie de tonalités.

Le support devient alors un révélateur artistique. « J’obtiens une qualité de teintes inhabituelles rehaussées par des feuilles d’or et des pigments ». Sa palette combine ainsi couleurs sombres et lumineuses avec une étonnante facilité. De plus, la cendre offre des effets « reliefs » naturels. Sublimés, les corps dégagent une part de mystère que ne permettent pas les procédés classiques.

« Grâce aux clairs obscurs, l’ambiance est mystérieuse. Elle oblige le regard à pénétrer la toile, à rechercher le détail »
souligne Delannoy qui présente une trentaine de tableaux. Ceux qui connaissent son travail vont être surpris par ce virage sur l’asphalte ! Le noir irise et met en scène la force qui a toujours poussé Delannoy à s’exprimer, à oser vivre de son art sans courber l’échine. A être un homme libre, tout simplement. C’est pourquoi vous ne manquerez pas ses deux prochains rendez-vous !

Pons et Cognac
• Au donjon de Pons, du 18 au 22 mai, vernissage vendredi 20 mai à 18 h 30
• Au couvent des Recollets à Cognac, du 23 mai au 4 juin. Vernissage vendredi 27 mai à 18 h 30.

Claude Augier :
Parce qu'il le mérite bien !


Claude Augier, ancien maire et conseiller général de Montendre, a été promu officier de l’Ordre national du Mérite.

Dimanche dernier, le conseiller général de Montguyon, Francis Savin, a choisir d’offrir à Claude Augier, « son mentor et ami de toujours », l’un de ces souvenirs inoubliables qui comptent dans une existence. Organiser la remise de l’Ordre de Mérite par exemple.

Cette cérémonie peut se dérouler de différentes manières : d’une façon solennelle, mais froide, ou bien en petit cercle, entouré d’amis. Claude Augier, dont le nom est intimement lié à la ville de Montendre, a préféré l’intimité, parce qu’elle fait chaud au cœur et qu’après une vie bien remplie, on sait finalement où se situent les fraternités. Il y avait donc une belle affluence à la Bernetterie, propriété aux bosquets de verdure située à l’entrée de Saint-Pierre du Palais. Un havre tranquille et verdoyant, en terre saintongeaise. De nombreuses personnalités avaient répondu présent dont Dominique Bussereau, président du Conseil général, et son épouse Martine, Françoise et Jean-Claude Beaulieu, député, Claude Belot, sénateur maire de Jonzac. Tous étaient venus pour saluer un homme discret, mais ô combien efficace, qui a perpétué la tradition en prenant les rênes de la fonderie familiale.

Dans les jardins de la Bernetterie


Fondeur à 17 ans

Dominique Bussereau conta le parcours de Claude Augier, rappelant qu’il était petit-fils et fils de fondeurs. Son grand-père, Julien, était compagnon du Tour de France. Il se fixa à Montendre en 1910, y installant une petite fonderie. Le père de Claude Augier en hérita en 1950. Il la dirigea peu de temps, la mort l’emportant deux ans plus tard. À 17 ans, Claude Augier se retrouva à la tête d’une structure de sept salariés. Aujourd’hui, on dirait « il est trop jeune, ce n’est pas possible ». À cette époque, on ne se posait guère ce genre de question. On était capable ou pas ! Encouragé par sa mère, le jeune homme releva le défi. En 1966, il créa les fonderies Augier qui se rapprochèrent, en 1975, de la fonderie Gaudin de Saintes, forte de douze salariés. Les deux établissements fusionnèrent en 1981.
Montendre produisait les petites pièces, Saintes les plus importantes, qu’elles soient en fonte, bronze ou aluminium. Claude Augier prit sa retraite en 1996. C’est un investisseur de Haute-Vienne qui racheta son entreprise. Conséquence, il n’y a plus de fonderie en Charente-Maritime. Encore un métier qui disparaît…
Claude Augier, Francis Savin, Jean Claude Beaulieu, Dominique Bussereau

Une certaine idée de Montendre

Parallèlement à sa vie de chef d’entreprise, Claude Augier s’est investi dans la vie politique et le développement de Montendre. Le tourisme, les villages de vacances, c’est lui ! Sans parler de son engagement auprès de Logis et Auberges de France. Conseiller municipal en 1965, il est élu maire en 1971 et conseiller général de 1985 à 1992. Il siège au sein de différentes commissions, expansion économique, aménagement du territoire, développement touristique : « grâce à ton dynamisme, ta détermination et ta compétence, tu t’es acquitté brillamment de tes nombreuses et lourdes tâches. Toujours d’humeur égale, tu connaissais bien tes dossiers que tu as défendus avec ténacité. Ton action s’accorde parfaitement avec tes convictions personnelles » souligna Dominique Bussereau. Ce qui n’empêche pas Claude Augier d’avoir « un caractère résolu ». Actuellement, il est membre du conseil d’administration de la maison de retraite des Trois Monts, qui réunit Montendre et Montlieu.

C’est avec émotion que Claude Augier reçut sa distinction. Dans son allocution, il rendit hommage à son grand-père né en Corrèze, issu d’une famille nombreuse. À cette époque, on partait avec son baluchon faire le tour de France : « ses pas l’ont conduit à Montendre, à la fonderie Larvoire ». Après la guerre, il reprit ses activités de fondeur, aidé par Pierre Dumas et Marcel Cathelineau. Il n‘a jamais baissé les bras. Quand le père de Claude Augier est décédé, c’est encore Marcel et Pierre qui ont encadré Claude pour son apprentissage. « J’ai fait un métier que je n’ai pas choisi, qui m’a été imposé par la vie » avoue l’intéressé. Il a fait face avec dévouement et courage, parce qu’il n’était pas question d’agir autrement. La politique, par contre, était un engagement, une sorte de vocation. Il a concilié les deux et ne regrette rien.

Dominique Bussereau décore Claude Augier

Claude Augier et Francis Savin

Qu’il devienne officier de l’Ordre du Mérite est une reconnaissance… “méritée“ ! Il remercia de leur présence ceux qui l’entouraient et bien sûr Francis Savin, le maître de cérémonie, qui vient d’être nommé rapporteur général du budget au Conseil général. Cette rencontre se termina par le verre de l’amitié. Une façon sympathique de se remémorer « le jour bien arrosé » où, avec Claude Belot à Bordeaux, ils avaient dignement fêté l’obtention du brevet de pilote radio. C’était dans les années soixante. Depuis, l’eau a coulé sous les ponts et les avions ont volé, mais l’entente cordiale est restée la même !
Claude Augier compilera-t-il ses souvenirs pour en faire un livre ? L’idée serait intéressante…


Claude Augier est un homme de bonne compagnie, qui comprend la vie et pourrait, comme son successeur à la mairie de Montendre, prôner l’humanisme et la tolérance. Fait chevalier de l’Ordre du Mérite en août 1987, Claude Augier a été promu officier dimanche 24 avril dernier.



• L’époque où Montendre devançait Jonzac : Claude Belot a avoué à Claude Augier qu’à une époque, Jonzac enviait la ville de Montendre qui affichait un beau dynamisme et une large fréquentation estivale. « Quand Jonzac était une ville qui se cherchait, qui avait un faible potentiel, Montendre montrait l‘exemple en investissant dans des structures touristiques ». Depuis, le phénomène s’est inversé…

• Une distinction peut en cacher une autre :
Le docteur Jean-Claude Beaulieu, vice-président du Conseil général, ancien député, a été nommé Chevalier dans l’Ordre National de la Légion d’Honneur au titre de la promotion de Pâques 2011. Félicitations.

In memoriam :
Pauline Reverchon


François Julien Labruyère, ancien directeur de l'Académie de Saintonge, rend hommage à cette femme remarquable :


Pauline Reverchon vient de mourir dans sa maison de retraite de Cognac où elle vivait retirée depuis 2006, ayant conservé toute sa tête mais ayant du mal à marcher.
Elle était née à Nancy le 10 juin 1924. Son père était officier dans l’aviation, sa mère charentaise, ayant la double nationalité, française et anglaise. Son attachement au pays charentais date de ses vacances d’enfant chez ses grands-parents. Très vite, elle avait manifesté un goût profond pour l’art. La peinture, la musique, la littérature...

Son premier poste, elle le tient aux Beaux-Arts d’Angoulême : nommée officiellement en 1953, juste après avoir terminé l’Ecole du Louvre, option Histoire de l’art, elle en devient la première conservatrice professionnelle, succédant au sculpteur Émile Peyronnet auprès de qui elle avait travaillé comme assistante durant ses études. Elle reste à Angoulême seulement deux ans et en 1955, prend la direction cumulée de la bibliothèque et du musée de Cognac qu’elle conservera jusqu’à sa retraite en 1989. Parallèlement, elle publie plusieurs textes historiques, toujours sur Cognac. Mais son sujet principal, sa passion, ce sont les expositions qu’elle organise dans son musée et les catalogues toujours fort documentés qui les accompagnent.

Très naturellement, Pauline Reverchon fit partie de l’Académie de Saintonge dont elle fut longtemps la trésorière, puis de celle d’Angoumois. Tous ceux qui l’ont eue comme collègue dans l’une et l’autre se souviennent de son immense culture, notamment en matière de peinture, de son attachement à Cognac qu’elle défendait coûte que coûte, mais aussi de son franc-parler. Elle savait en quelques mots croquer un portrait qui souvent saisissait son auditoire par sa justesse, même et peut-être surtout quand elle en faisait la caricature. Andrée Marik, une de ses amies les plus proches, longtemps secrétaire de l’Académie d’Angoumois, dit volontiers d’elle que son grand œuvre était oral, dans sa façon d’être une grande animatrice culturelle. Cognac lui doit beaucoup, à commencer peut-être par l’idée d’un grand musée du cognac que ses successeurs ont finalement réalisée. Elle avait créé en outre une association œcuménique où, pour la première fois dans l’histoire de Cognac, protestants et catholiques se retrouvaient pour œuvrer à la cohésion religieuse, mais aussi sociale.

Personnellement, je l’ai surtout connue comme auteur. Elle a participé à plusieurs livres collectifs du Croît vif : Charente fleuve et symbole, Grands Charentais, Histoire des protestants charentais et surtout le Dictionnaire biographique des Charentais pour lequel elle a assuré la grande majorité des notices de peintres et de sculpteurs (comme elle l’a d’ailleurs fait pour l’ouvrage coordonné par Aubisse, Les Peintres Poitou-Charentes, Vendée). Un auteur idéal, précis, concis, boute-en-train en réunion et toujours le premier à rendre sa copie… Qui plus est, elle était la meilleure iconographe de son temps, une perle pour un éditeur, sachant dénicher les illustrations inédites et surtout négocier leur prix avec talent !

Le souvenir le plus cher que je garde d’elle est celui d’une Pauline jeune et belle, symbolisant l’enthousiasme de l’après-guerre. Son profil apparaissait sur un bas-relief d’Émile Peyronnet destiné au monument aux morts de Ruelle. Il représentait La Charente brisant ses chaînes ; malheureusement, suite à une décision pour le moins regrettable de la municipalité, le bas-relief a été détruit, il n’en reste qu’une photo reproduite dans le Dictionnaire biographique des Charentais. Un jour, je lui ai posé la question de savoir si elle avait été résistante. Elle m’a souri, n’a démenti et m’a répondu d’un ton modeste : « Il y a ceux qui y ont participé et ne s’en vantent pas, il y a ceux plus nombreux qui y sont venus sur le tard et ont cherché à s’y encarter pour quelque décoration… Vous savez, j’avais un grand-père anglais, je l’adorais. » C’était tout elle, trouvant son charme dans la discrétion dont elle savait entourer son personnage en même temps que l’humour quasi britannique avec lequel elle lui donnait ses couleurs.

F. Julien-Labruyère

Tour Auto 2011 : Étape au château de Villebois Lavalette

et au Pôle mécanique
de la Genétouze


Parti de Paris le 11 avril du circuit de Montlhéry, le Tour Auto 2011 s’est terminé à Anglet le 16 avril, soit 2 000 kilomètres à travers l’hexagone. Le vainqueur de ce périple est Ludovic Caron sur AC Cobra, déjà vainqueur en 2008. Le rallye a fait étape au château de Villebois-Lavalette, en Charente, un lieu cher à l’un des pilotes, Norbert Fradin.


Porsche, Jaguar, Lotus Elan, AC Cobra, Ford GT 40, Ligier JS2, Mercedes, De Tomaso, toutes les voitures de prestige étaient au rendez-vous ! À leurs côtés et sans complexe, des modèles plus “accessibles“ et tout aussi chargés d’histoire, participaient au Tour Auto 2011. En effet, la R8 Gordini, bleu triomphant, n’est pas sans rappeler les gerbes de décibels qui envahissaient les routes de campagne sur son passage… au grand dam des villageois qui se demandaient pourquoi cette « bagnole faisant autant de boucan » ! Aujourd’hui, elles sont devenues des véhicules de collection. Bichonnées par leurs propriétaires, elles sortent dans le grand monde et pas seulement le soir du bal des débutantes !

L'arrivée à Villebois Lavalette


Le Tour Auto est un challenge important qui comprend des épreuves de temps, des “spéciales“ où les moteurs doivent montrer ce qu’ils ont dans les tripes. La particularité de ce rallye, qui réunit de nombreux équipages, est de conjuguer une ville et un circuit renommé. Le programme des cinq jours était le suivant : journée de vérifications à Paris, au Jardins des Tuileries avec départ du circuit de Montlhéry ; Poitiers-Objat, circuit du Vigeant ; Objat-Bordeaux, circuit de la Genétouze ; Bordeaux-Pau, circuit de Nogaro ; arrivée à Pau-Biarritz-Anglet, circuit Pau Arnos.

Parmi les deux cents participants, Norbert Fradin, ex Jonzacais qu’on ne présente plus, était sur la ligne de départ avec sa fille Claire. La voiture qu’il avait choisie, une De Tomaso Pantera, s’est montrée un peu capricieuse : « après deux jours de galère, nous sommes parvenus à résoudre les problèmes techniques. Nous avons terminé dans les temps des autres équipages, malgré les pénalités liées aux réparations qui constituaient un handicap ».

Norbert Fradin et sa fille Claire


Un événement régional !

La forteresse de Villebois Lavelette (16) : après les destriers, les bolides du Tour Auto !

Etape déjeuner à Villebois


Le tour passant par la Charente, Norbert Fradin s’est fait un plaisir d’organiser une pause déjeuner au château de Villebois Lavalette dont il est propriétaire. Jeudi 14 avril, vers midi, le public était nombreux, massé devant la porte de l’ancienne forteresse, à l’affût des voitures suréquipées qui filaient sous leurs yeux comme les destriers d’antan. À l’intérieur, le “break“ permit aux pilotes de faire d’une pierre trois coups : se restaurer, regarder où en était leurs mécaniques respectives, tout en admirant les énormes travaux de restauration entrepris dans ce château aux six tours de garde, dont la chapelle est construite sur deux niveaux. On dit que la construction originelle possédait l’un des plus grands donjons qui fût dans la région !

Cherchez l'intrus !

Mécaniques à bichonner...

Au repos devant les murs d’enceinte, les bolides ont attiré les curieux, heureux de les observer de plus près. L’étape suivante était le circuit de la Genétouze, cher au président de la CDCHS, Claude Belot, et la famille Beltoise. Là encore, les aficionados attendaient sous le soleil, ce qui ne gâtait rien. Une épreuve de vitesse y était organisée.


Après Bordeaux, le Tour a fini sa traversée à Biarritz-Anglet, avec une épreuve sur le circuit de Pau-Arnos. Ludovic Caron y a décroché la victoire. C’est quasiment un habitué de la première place ! L’an prochain, le Tour de France Auto connaîtra une nouvelle édition. Reste à en définir le parcours.

• De Tomaso : le rêver italien d’un Argentin et d‘un ex Saintongeais, Norbert Fradin !

Fondée par un Argentin, Alejandro de Tomaso, la société de construction automobile du même nom voit le jour à Modène, en 1959. Le logo de la marque, qui représente la déesse égyptienne Isis, serait un hommage du constructeur à son épouse Isabella.

Dans les années 70, il réalise plusieurs prototypes de voitures de course, dont une Formule 1 pour l'équipe de Franck Williams. Il se tourne ensuite vers la voiture de tourisme avec la Vallelunga, dotée d'un moteur Ford Cortina de 78 kW. Vitesse maxi, 215 km/h ! Le deuxième modèle est la Mangusta produite de 1968 à 1970. Pourquoi ce nom ? Parce qu’elle est censée contrecarrer l’AC Cobra qui fait fureur à l’époque. La mangouste vient à bout des serpents, dit-on ! Elle est équipée d'un V8 Ford de 4,7 litres.

Arrive la De Tomaso Pantera, « supercar » présentée en 1970 au salon de New York. Sa particularité ? Elle est dotée d’un châssis monocoque en acier, contrairement à ses modèles précédents montés sur châssis-poutre. La marque produit un autre modèle, la Guara, dévoilée en 1993 au Salon de Genève. Ce nom fait référence à une race argentine de chiens de chasse.
Dès la fin des années 1990, De Tomaso rencontre des difficultés financières et la société ne survit pas à son créateur, mort en 2003. Pourtant, est-ce en raison de la nostalgie que suscite cette marque prestigieuse associée à une époque où la vitesse n’était pas encore limitée, l’italien Gian Mario Rossignolo, ancien président des Télécommunications italiennes, décide de relancer la marque avec Pininfarina en 2009. Il espère vendre 3000 unités de son Sport Luxury Car par an, au prix de 85 000 €, gamme qu’il devrait compléter d’un coupé et d’une berline de luxe.
Posséder une De Tomaso « historique » est un privilège, et même si la dame fait de temps en temps la capricieuse, il faut avouer que la conduire vous propulse dans un monde en voie de disparition où la vitesse était alliée à la coupe et à une mécanique sophistiquée. Sur le chapitre de l’élégance, les Italiens restent les plus doués !



Du 11 au 16 avril 2011, le Tour Auto Optic 2ooo a vécu sa 20e édition réunissant épreuves chronométrées sur circuits et étapes touristiques. Soit 2000 kilomètres à effectuer en cinq étapes. Cette épreuve est un événement du sport automobile. Pour y participer, le modèle piloté doit avoir couru le Tour de France Automobile entre 1951 et 1973. Deux catégories sont proposées pour l'inscription, compétition et régularité.

Le Moustaches Vertes
de Michel Lis est sorti !


En publiant le Moustaches Vertes, l’agenda du perpétuel jardin, Michel Lis nous entraîne avec gaîté dans le monde du jardinage, agrémenté de savoureuses histoires de France.


Michel Lis a deux amours, sa femme Marlène et le jardinage. C’est un domaine où il est incollable au point que bon nombre d’auditeurs n’hésitent pas à l‘appeler quand ils rencontrent un problème de culture. Il est vrai que tout le monde n’a pas la main verte ! Azalée finissant tristement sa destinée, arbre qui fait la tronche, plante verte en voie de dépérissement, graines rebelles à la germination ! En spécialiste attentif, Michel Lis ne saurait rire de ces maladroits qui ne possèdent pas les codes du monde végétal. Ses conseils sont précieux et son émission sur France Bleu, chaque samedi de 11 h à 12 h, connaît un franc succès.

Ses publications se suivent à un rythme cadencé et la dernière en date, le Moustaches Vertes, est un beau pavé paru chez Geste Éditions. Dans les années soixante-dix, c’est Ève Ruggieri qui avait baptisé ainsi le célèbre jardinier. Il travaillait alors pour Radio France, avant de porter la bonne parole à Télématin, aux côtés de William Leymergie sur France 2.

Simple et clair

Michel Lis vit désormais à Saintes où son jardin, non loin de la Charente, est un régal pour les yeux. Pendant des mois, il l’a inspiré, à n’en pas douter, pour écrire ce Moustaches Vertes. « J’ai l’habitude des almanachs, mais cette fois-ci, je voulais faire quelque chose de différent » souligne-t-il.

Chaque jour de l’année est illustré de dictons, d’événements historiques correspondant à la date et, bien sûr, aux activités qu’il convient de faire au jardin en fonction de la saison et à la maison. Ce livre contient une foule incroyable d’informations et d’anecdotes. L’ensemble a reçu la bénédiction du saint du jour qui a forcément son mot à dire ! Au centre, on trouve la reproduction de belles planches encyclopédiques et la fin du voyage comporte des recettes gourmandes.

Bref, cet almanach est un tour d’horizon accessible à tous car Michel Lis « aime les choses simples et claires ». Par cette publication, il a voulu renouer avec la tradition des almanachs qui faisaient fureur aux XVIIIe et XIXe  siècles - Le Vieux Savoyard, Le Messager Boiteux - en y apportant sa touche personnelle. Il a relevé le défi avec le talent qu’on lui connaît, désireux de faire partager sa passion avec générosité et cette bonne humeur qu’il disperse à tous les vents. Quand le terreau est fertile, la graine croît sous le soleil !

Comme Jean de La Fontaine, Michel Lis pense que « le bonheur consiste aux beautés d’un jardin ». Parce que la nature, c‘est aussi l‘héritage du paradis originel…

• Prochains rendez-vous 

Michel Lis sera le 14 mai à la pépinière Santonine (Villars en Pons) ; aux marchés romanesques de Saintes le 28 mai au matin ; Le 5 juin au château de la Roche-Courbon pour la journée des jardins ; Au salon du livre de Mortagne le 24 juillet.

• Ce livre, Michel Lis le dédie à sa famille et à son ancêtre Gustave, qui était chef de gare et jardinier avisé. « C’est lui qui m’a initié. Dès l’âge de deux ou trois ans, j’ai appris à semer des radis » !

Exposition de Gaspare Manos :
«  J’ai choisi un pinceau pour le faire  » !


Jusqu’à la fin mai, la Bribaudionnière, galerie que possèdent Giancarlo et Renata Vedana à Saint-Palais de Phiolin (Charente-Maritime), accueille Gaspare Manos, un artiste de renommée internationale. Rencontre avec un homme attachant dont la seule vérité est de peindre le monde.

Gaspare Manos avec Colette Macintos, journaliste et Suse Pouillet, artiste sculpteur

Son cœur bat dans chacune de ses œuvres. Parce qu’il ne saurait en être autrement depuis qu’il a dit non à une vie d’apparence, à la merci des trafiquants d’âme. De ceux qui enferment la société dans des codes dont les esprits libres ont du mal à s’extirper, au nom du politiquement correct. Libéré de ses rets, Gaspare Manos recherchait l’aura de légèreté qui entourait sa naissance en Thaïlande, où son père était diplomate. Il l’a retrouvée !

Citoyen du monde, il a connu l’Asie, l’Afrique et ses vastes étendues. Ce continent noir où le regard n’en finit pas. En Europe, il a découvert la ville et ses remparts. Des cités où les murs s’élèvent et dessinent des architectures étonnantes qui masquent l’horizon. À Venise où il possède un atelier non loin de l’hôtel Gritti, Gaspare Manos conjugue l’union sacrée de la pierre et de l’eau.

Depuis toujours, il voulait peindre. Quand ses toiles ont été remarquées, il a su qu’une page allait se tourner : « j’avais un bon job à Londres, je l’ai abandonné. Je me revois marchant dans la rue et jetant mon téléphone. Ma vraie vie venait de commencer ».

Gaspare Manos explique sa démarche artistique

Depuis, le papillon n’a jamais regretté d’avoir quitté sa chrysalide. Pas étonnant que sa palette soit aussi mystérieuse et variée, à la recherche d’un univers dissimulé sous le vernis ! Certains critiques ont tenté de le classer : « cet artiste est bien connu pour son interprétation artistique du monde urbain et son objectif de définir une nouvelle théorie de l’art basée sur la phénoménologie ». Mais qu’en est-il de sa face cachée ? Car il sait combiner le figuratif, les effets stylisés et abstraits, comme le montre un grand triptyque exposé à la Bribaudonnière, à Saint-Palais de Phiolin…

Par amitié

Ces dernières années, Gaspare Manos enchaîne les expositions. Que le trait soit fluide ou appuyé, que la scène soit vide ou habitée, ses tableaux affichent une volonté d’expression qui retient l’attention. Par une sorte de psychanalyse, il épure les lieux pour n’en retenir que les poutres maîtresses.

Giancarlo Vedana présente Gaspare Manos


En acceptant l’invitation lancée par Giancarlo et Renata Vedana, Gaspare Manos a choisi de faire plaisir à ses amis. En effet, jusqu’à la fin mai, cette galerie à la campagne, comme on l’appelle joliment, accueille une trentaine de ses toiles. Elle rivalise ainsi avec les espaces les plus renommés ! « Bientôt, je vais exposer en Chine. Par ailleurs, j’ai en projet des compositions, exécutées à l’huile violette dans l’esprit du XVIe siècle, que je destine à Rome » souligne-t-il. Le maître de lieux, Giancarlo Vedana, est honoré de cette confiance : « Avoir Gaspare dans notre galerie, en Haute-Saintonge, nous comble de joie ».


S’il travaille souvent en Italie, l’artiste habite Paris depuis qu’il y est devenu papa, voici quelques mois. Au début de l’année, à la galerie Boulakia, il a présenté “Rhapsodie urbaine“, soit quelque 32 œuvres allant de 1999 à 2009. En mai, il se trouve à la galerie Konrad, avenue Matignon, aux côtés de noms prestigieux.

Le recevoir dans la région est donc un événement qu’il ne faut pas manquer. Les amateurs auront plaisir à découvrir cet artiste contemporain qui allie rythme, couleur et musicalité. Avant tout, Gaspare Manos recherche la lumière qu’il marie au temps et au mouvement.
L’émotion que libèrent certaines peintures résulte de cette savante alchimie. « Je suis juste un peintre ultramoderne à l‘ancienne. Je cherche à comprendre l’époque où je vis, ici et maintenant. J’ai choisi un pinceau pour le faire » avoue-t-il.


Exposition ouverte tous les jours jusqu’au 31 mai de 10 h à 12 h et de 15 h à 18 h. Renseignement au 05.46.49.02.91. La Bribaudionnière, Saint Palais de Phiolin (près de Saint-Genis) Charente-Maritime.

Festival Free Music de Montendre
Du lourd dont on se souviendra !

15.000 spectateurs en 2010

Responsable de la programmation du Free Music, festival qui se déroulera à Montendre les 1er et 2  juillet prochains, Samuel Vincent répond à nos questions :


• Samuel Vincent, la nouvelle édition du Free Music 2011 arrive à grands pas. Comment s’est déroulée l’édition 2010 ?

En juillet prochain, nous vivrons la onzième édition du Free Music. L’an dernier, le festival a été particulièrement réussi puisque nous avons enregistré notre meilleure fréquentation avec 15 000 entrées payantes. Le choix des groupes invités explique cette affluence. Le prix d’entrée proposé est raisonnable par rapport aux autres festivals et nous avons un site très agréable près du Lac. Comme nous n’avons pas un budget communication très important, nous nous appuyons, entre autres, sur les réseaux sociaux pour diffuser l’information. En termes de public, le Free Music de Montendre a un rayonnement qui est largement régional. Il touche le Poitou-Charentes, l’Aquitaine et une partie du Limousin. Ceci dit, nous avons des réservations venant de toute la France.

• Comment voyez-vous l’évolution du festival Free Music ?

Cette question est importante. Personnellement, je pense qu’il ne faut pas rester sur ses acquis. Si on stagne, quelque part, on régresse et le public ne s’y retrouvera pas. Il faut donc essayer d’innover, tout en maintenant ce qui plaît. Le site actuel, le lac de Montendre, est à conserver parce qu’il fait l’identité du festival. Ou alors il faudra trouver un autre lieu qui reste dans l’esprit de ce que nous avons actuellement.
Agrandir le festival, cela veut dire aussi prendre plus de risques et en cas de déficit, qui nous aidera ? Or, nos partenaires publics ne sont pas extensibles dans l’octroi de subventions. Nous avons la chance d’avoir la Communauté de Communes de Haute Saintonge qui est plutôt réactive (elle l’a montré l’an dernier) ainsi que le Département et la Région. En ce qui concerne les locaux et les moyens humains, la ville de Montendre nous épaule largement.
Aujourd’hui, nous avons une formule qui fonctionne. On peut l’améliorer, mais il faut rester prudent !

• Free Music subit-il la concurrence des autres festivals ?

Ça fait deux ans que de très gros festivals occupent le devant de la scène en France. Et pour cause, tous les festivals, un par un, sont récupérés par les producteurs. Évidemment, cela peut nous arriver aussi, à partir du moment où l’on intéresse l’un de ces investisseurs, mais vu la proximité des Francofolies de La Rochelle, cela me semble assez compliqué. Par ailleurs, nous n’avons pas forcément intérêt à aller sur ce terrain-là car c’est la loi du marché qui prévaut : soit on est rentable, soit on arrête. À Montendre, nous sommes issus du milieu associatif. Je m’occupe de la programmation du Free Music avec l’association A’Donf que préside Laurent Bonet. Le conseil d’administration est actif dans l’organisation du festival, chacun dans son secteur, buvette, accueil des artistes, billetterie, etc. A’Donf a d’autres activités, dont le développement de la rock school.

• Que réserve le programme 2011 du Free Music ?

Exceptionnel, samedi 2  juillet, WuTang Clan fait partie des plus grands groupes de rap américain. Pratiquant un rap assez alternatif, c’est vraiment une légende ! Réunir tous les musiciens de cette formation à Montendre n’arrivera pas tous les jours ! Goran Bregovic est un compositeur très connu qui a réalisé des bandes originales de films. Les Gotan Project ont été révélés par un mélange de tango et de musique électronique. C’est fabuleux, leur succès est planétaire.

La programmation que nous avons choisie s’adresse à un large public. Bien sûr, nous conservons des groupes très branchés, mais en invitant des artistes comme ce fut le cas avec Thomas Dutronc par exemple, nous parvenons à attirer une clientèle plus large. D’autres générations, d’autres envies, d’autres esthétiques ! Les jeunes sont tolérants envers leurs aînés, tout le monde est accepté ! Pour écouter des groupes de métal, peuvent se côtoyer des gens de soixante ans et des jeunes qui aiment le métal bien violent. C’est ça l’ouverture !

Vendredi 1er  juillet, il ne faudra pas manquer Yael Naim, la révélation féminine de cette année. Partout où elle se produit, les salles sont combles. The Do est un coup de cœur. En reggae, nous avons un plateau exceptionnel avec Max Romeo et les Congos, Lee scratch Perry. Samedi, Alborosie sera présent. Il fait un carton mondial. Alborosie est d’origine sicilienne, mais il réside en Jamaïque depuis toujours.
Il a enregistré de nombreuses séquences pour les stars du reggae avant de voler de ses propres ailes. Bref, mon conseil est de venir aux deux soirées !


• Comment réserver ?

C’est simple. Le point de vente local est à l’Office de Tourisme de Montendre, les billetteries et le site internet. Le prix par concert est de 24 euros en réservation, 27 euros sur place, le pass deux jours est à 38 euros, 41 euros sur place. Un service restauration est prévu. Six commerçants de la région ont accepté de travailler avec nous. Ils proposeront des plats différents, omelettes, sandwiches, kebabs. Côté hébergement, deux possibilités s’offrent, le camping gratuit du festival ou bien le village vacances. S’y ajoutent des chambres d’hôtes et des gîtes. Sur le site, il y a entre 9 000 et 10 000 personnes par jour. Un point d’eau est mis à la disposition des festivaliers. Un gros dispositif quant à la prévention est prévu avec sapeurs-pompiers, secouristes, maîtres nageurs sauveteurs et renforts de gendarmerie.

• Cette année, vous avez créé le club partenaires. Quel est son principe ?

Nous avons des partenaires privés dont le Crédit Mutuel. Nous avons signé avec lui une convention de trois ans qui sera renouvelée ainsi qu’avec ERDF La Rochelle, également partenaire depuis trois ans. La société Kronenburg nous apporte une aide matérielle et financière.

Cette année, nous avons mis en place une “formule“ avec les entreprises locales. Moyennant une participation, elles auront la possibilité d’acquérir et d’offrir des billets d’entrée à leurs clients. Elles-mêmes auront une accréditation pour les spectacles et disposeront d’un parking privatif. Elles pourront rencontrer les artistes, échanger avec eux. J’ai contacté Xavier Corbi, président du Club Défi de Haute Saintonge. Il a trouvé l’idée intéressante et va la présenter à ses collègues. Nous démarchons aussi la région de Barbezieux, en Charente, et le Nord Gironde. Les personnes intéressées peuvent aller sur notre site où toutes les infos sont données à ce sujet.

L'info en plus

• Où acheter des billets d’entrée ?
Office du tourisme de Montendre 05 46 49 46 45, La Discothèque - disquaire à Royan 05 46 39 25 25, Réseau FNAC : Fnac, Carrefour, Géant 0 892 683 622 (0,34 €/min), www.fnac.com, Tickenet : Virgin mégastore - Auchan - E. Leclerc - Galeries Lafayettes – Cultura www.tickenet.fr - 0 892 69 70 73 (0,34 €/min)

• Les rapports avec les habitants 
« Au départ, il y avait des Montendrais qui ne comprenaient pas le festival parce que cet univers leur était étranger. Ils se sont habitués et ont vu que ce n’était pas Beyrouth en temps de guerre. Tout est organisé professionnellement. Ils ont également constaté des retombées sur l’économie locale ».

• Y a-t-il un fond de disco dans la musique actuelle ?
« Les grands leaders de l’électro se sont inspirés du disco. À Blues Passion, nous avons entendu une adaptation du groupe Earth, Wind and Fire, c’était énorme » se souvient Samuel Vincent !

vendredi 6 mai 2011

Oussama Ben Laden :
L’Amérique a tué le diable


• Libre expression de Xavier de Roux :

Décidément, l’Amérique ne changera jamais. Elle a eu le scalp d’Oussama Ben Laden, comme elle avait eu celui d'un chef indien. Les affaires se règlent à la loyale et au pistolet ! Rien n’a donc changé sous le soleil. La tête de Ben Laden avait été mise à prix par M. Bush. Il fallait le capturer mort ou vif. Sans doute plutôt mort.
Le président Obama, toujours très élégant, annonça la nouvelle avec beaucoup de sérénité. Les USA avaient enfin châtié l’ennemi qui avait tué 3000 fois dans la ville symbole américaine et, qui en plus, avait humilié la Nation, en échappant à une longue traque. Obama est donc devenu un héros. Il peut brandir le scalp à la face du monde. On n’insulte pas sans risque de mort l’honneur des Etats-Unis.

L’ordre du monde se remet donc en place et le Yéménite jeté à la mer n’inspirera de procession qu’aux requins et aux mécréants. Les autres feront ailleurs leurs plans de vengeance. Ils invoqueront leur Dieu unique ; celui qui déteste tellement les hommes qu’il essaye de les assassiner tous, et ils sont tous si chargés de péchés qu’on ne trouve aucun innocent capable d’échapper à la terreur divine. Mais qui pensait à la terreur divine en s’attablant au café Argana à Marrakech et qui pensait à la terreur divine en prenant, le matin, un train de banlieue à Madrid pour aller travailler, ou un bus à Londres ou les trottoirs des rues de Bagdad ou d’Islamabad ? Qui pensait que Dieu était devenu fou ?

En liquidant Ben Laden, Obama a rappelé simplement que les hommes n’étaient jamais vraiment les messagers d’un Dieu qu’ils inventaient quotidiennement parce qu’ils détestaient tout simplement l’autre, le prochain, l’étranger. Ils inventent des commandements de Dieu pour mieux exercer leur vengeance ou leur férocité et, dans notre siècle que l’on dit pourtant moderne, on poursuit les fables de l’Inquisition et tous les désastres de la foi obscure, en dépit des lumières.

Que Dieu bénisse l’Amérique, a dit Obama. Faut-il être dans une autre foi, Dieu contre Dieu, péchés contre péchés, bien contre mal, dans cette galerie de l’histoire des hommes qui se détestent tant, qui portent le poids de la haine et qui ignorent le pardon ? L’Amérique a donc tué le diable, et c’est bien de tuer le diable, mais que faire ensuite ?

Il faut redescendre sur terre, regarder l’aspiration des hommes de ce Moyen-Orient qui recherchent la liberté et à être eux-mêmes, qui souhaitent simplement la justice et veulent cesser d’être les marionnettes de l’histoire. Il y a du chemin à parcourir de Tunis à Tripoli, de Tripoli au Caire, du Caire à Damas et de Damas à Téhéran.
Le printemps fleurira ou ne fleurira pas ; la mort de Ben Laden n’a fait descendre personne dans la rue, nulle protestation n’a été entendue. Il est peut-être mort parce que la fin de la violence divine était inscrite dans la nature des choses et, qu’après elle, vient enfin le temps de la liberté. Ne nous en mêlons pas.

Prison de Fontenet :
« les propos de Jean Rouger
sont pour le moins curieux »


• Réaction de Bruno Drapron, conseiller régional de Poitou-Charentes et municipal de Saintes, suite au choix de l'implantation de la nouvelle prison départementale :

Jean Rouger a tenu des propos pour le moins curieux suite à la décision par la Chancellerie de construire la nouvelle prison départementale à Fontenet.

Comment peut-il parler de désinvolture et de mascarade ? Si la prison n'est pas à Saintes, c'est uniquement de sa faute. J'aimerais refaire l'historique de la position plus qu'hasardeuse du Maire de Saintes. En juillet dernier, on lisait dans la presse que Jean Rouger voyait d'un bon œil le projet de construction du futur pénitencier sur le site de Fontenet et que le personnel de la prison de Saintes devrait s'adapter, ce qui a pour le moins choqué les personnels de la prison saintaise.

Le 25 septembre, c'est au tour de Christophe Dourthe, conseiller général de Saintes, de dire que le principal, c'est que la prison reste en Saintonge. Ce n'est que le 8 novembre dernier, répondant aux revendications des uns et des autres, dont celles des membres de l'opposition municipale que le Maire et Christophe Dourthe se penchent enfin sur le dossier de candidature et le déposent bien après tous les autres sites concurrents. Une faute politique digne de débutants si réellement leur volonté était que la prison reste à Saintes ! Tout cela avec le soutien de la députée Quéré qui, justement, soutient aussi le projet de Fontenet. Comprenne qui pourra !

Il est navrant de voir aujourd'hui que le Maire n'assume rien de ses fautes et reproche aux autres d'avoir bien défendu leurs dossiers. Pire, il dit être traité avec une désinvolture digne d'une république bananière ! Au contraire, le choix du Ministère de la Justice est juste et l'on peut faire confiance au ministre centriste Michel Mercier pour avoir fait un choix sans complaisance partisane.

Nouvelle prison à Fontenet
(Charente-Maritime) :
Le maire de Saintes déplore
« ce choix inique et partial »


• Communiqué du cabinet de Jean Rouger, maire de Saintes et président de la CDC :

Un choix politicien à durée déterminée


Jean Rouger, président de la Communauté de Communes du Pays Santon et maire de Saintes (Charente-Maritime), a appris par voie de presse que le Gouvernement avait choisi le site de Fontenet, près de Saint-Jean d’Angély, pour y construire une future prison de 366 places, et la fermeture en 2016 des maisons d’arrêt de Saintes et de Rochefort.

Au nom de tous les élus du Pays Santon, Jean Roubger ne peut que déplorer ce choix inique, coûteux et avant tout guidé par des considérations politiciennes.

Un choix partial. Les élus du Pays santon restent abasourdis par la manière dont le Ministère de la Justice a effectué son choix. Les services pénitentiaires n’ont en effet jamais pris la peine de venir à Saintes visiter le terrain mis à leur disposition pour la construction de la future prison départementale. Ils n’ont même jamais pris contact avec les services de la Communauté de Communes, ce qui laisse planer un doute sur le sérieux avec lequel a pu être examinée la candidature saintaise : celle d’une prison implantée au cœur du département et à proximité immédiate du centre-ville de Saintes, de son tribunal, de son hôpital, de ses associations d’aide aux détenus, de tous ses réseaux de communication et de ses nombreux transports en commun.

Un choix coûteux et aberrant. En retenant la candidature de Fontenet, le Garde des Sceaux a choisi d’implanter la future prison départementale sur une friche militaire du Conseil Général présidé par Dominique Bussereau, située à 25 kilomètres de Saintes, à 75 kilomètres de La Rochelle, et à 8 kilomètres de Saint-Jean d’Angély. Il a ainsi validé un site aussi contestable d’un point de vue fonctionnel (déplacements des avocats, des familles et des bénévoles associatifs), économique (nécessité de créer de nouvelles infrastructures actuellement inexistantes, dépollution du site), sociale (accompagnement des détenus) qu’écologique (multiplication des déplacements, absence de transports en commun). Ces coûts vont être exorbitants. Une évaluation financière préalable aurait démontré l’aberration de ce choix très éloigné des impératifs de gestion publique prônés par le gouvernement.

Un choix politicien à durée déterminée. Jean Rouger et les élus du Pays Santon ressentent dans cette décision le résultat d’une manœuvre politicienne menée dans les coulisses du pouvoir, appuyée par le président UMP du Conseil général, au bénéfice de la mairie UMP de Saint-Jean d’Angély.

Des échéances nationales auront toutefois lieu en 2012. Jean Rouger veut voir dans cette possible alternance l’espoir que ce soit enfin un choix éclairé et rationnel qui guide l’investissement de fonds publics et l’implantation de la future prison départementale, et non le fruit amer d’une quelconque connivence politicienne.

Nouveau centre pénitentiaire :
il sera à Fontenet,
près de Saint Jean d'Angély


Michel Mercier, Garde des Sceaux, ministre de la Justice et des Libertés, est venu en Charente Maritime jeudi pour annoncer la grande nouvelle : le futur établissement pénitentiaire sera bâti sur l’ancien camp de Fontenet, près de Saint Jean d’Angély.

Pourquoi cet emplacement ? Parce que cette structure aidera économiquement l’un des secteurs les plus fragiles du département. Cette nouvelle n’a rien d’étonnant. En effet, dès son arrivée au ministère de la Justice et des Libertés, Michel Mercier a choisi de mener une concertation sur le programme immobilier pénitentiaire avec les organisations syndicales et les élus locaux avant d’en définir les grandes lignes.
Après la présentation du projet à la mairie de Saint-Jean d’Angély, le Ministre a rejoint la Maison Centrale de Saint-Martin-de-Ré où une rencontre avec les personnels a eu lieu. La journée s’est achevée au Tribunal de Grande Instance de la Rochelle où une réunion sur l’immobilier de la Justice s’est tenue.

La nouvelle de Fontenet a provoqué certains remous parmi les élus saintongeais. Jean Rouger, en particulier, souhaitait une implantation dans la région saintaise. Catherine Quéré, député, était, quant à elle, partagée entre Saintes et Saint-Jean. En effet, sa circonscription chapeaute les deux secteurs. On ne peut pas plaire à tout le monde !

mardi 3 mai 2011

Nicolas Belot entre au Conseil régional Poitou-Charentes


Voilà une nouvelle qui ne passera pas inaperçue dans le monde politique de la Charente-Maritime.

Nicolas Belot aux côtés de Bernard Lévêque, directeur à Jonzac du journal La Haute-Saintonge

En effet, Sylvie Marcilly, maire et conseiller général de Fouras, venant de démissionner de ses fonctions au Conseil régional, ce n’est pas Corinne Gacel qui, théoriquement, devait lui succéder, mais Nicolas Belot qui prendra sa place.

En effet, lors de la session de lundi dernier, Ségolène Royal, présidente de la région Poitou-Charentes, a annoncé à l’assemblée que Corinne Gacel, ex maire adjoint de Bernadette Schmitt, a refusé la place laissée par Sylvie Marcilly. Sans doute préfère-t-elle se représenter aux municipales de Saintes ?

Nicolas Belot, qui n’est autre que le second fils de Claude Belot, sénateur maire de Jonzac, met donc un pied sur l’échiquier. Suivra-t-il les traces de son père ? L’avenir nous le dira.

lundi 2 mai 2011

Traite négrière et esclavage


Le colloque organisé récemment sous l’égide du Ministère de la Culture et de la Communication et du Conseil général de Charente-Maritime, à l’Université de la Rochelle, avait pour thème "Les patrimoines de la traite négrière et de l’esclavage".


• Intervention de Jean-Claude Beaulieu, vice-président du Conseil général :

Bernanos nous avait prévenus : « Ne pas revenir sur le passé, c’est la meilleure façon que ce passé revienne vers nous ». Hélas, la société moderne nous amène à vivre dans un temps fracassé, qui nous égare à tout moment, ayant depuis plusieurs décennies cassé tous ses codes.
« Dans quelques points, nos yeux sont frappés d’une lumière éclatante, mais d’épaisses ténèbres couvrent encore un immense horizon » écrivait Condorcet en 1791.
Et si d’épaisses ténèbres ne couvrent plus un immense horizon, on peut encore dire que la traite négrière et le problème de l’esclavage restent marginalisés dans l’imaginaire sociétal et le récit national français. C’est dire l’intérêt de ce colloque international organisé à La Rochelle, sous l’égide du Ministère de la Culture et de la Direction du Patrimoine.

La valorisation des patrimoines liés à la traite négrière prend aujourd’hui de multiples chemins correspondant à une triple fonction : permettre d’atteindre un public nombreux et divers de tous âges et de toutes origines ; montrer que cette histoire est faite de réflexions historiques, de mise en perspective et d’analyse des sources ; d’offrir à chacun la possibilité d’en extraire "la substantifique moelle" comme disait Rabelais.

Ce colloque s’inscrit dans une politique menée depuis de nombreuses années avec François Blaizot, Claude Belot et maintenant Dominique Bussereau : politique de recherches et d’opérations patrimoniales permettant aux professionnels concernés de pouvoir, en explorant des perspectives trop souvent délaissées, collaborer sur une thématique nouvelle et contribuer ainsi à améliorer des connaissances dans des domaines aussi sensibles pour la mémoire collective que celui qui nous réunit aujourd’hui. Par ce double travail d’analyse et de transmission, on pourra ainsi contribuer à faire reculer les non-dit et les a priori. C’est le sens des recommandations faites en 2005 par le Comité pour la Mémoire de l’Esclavage voulu par la loi mémorielle Taubira du 10 mai 2001 dont on célèbre aujourd’hui l’anniversaire.
Je forme le vœu que la qualité et la richesse de ces travaux permettent de faire évoluer de façon objective la perception que nous avons de ce sujet sensible et controversé, ouvert aux polémiques et trop souvent instrumentalisé à de basses fins politiciennes.

Il est utile de rappeler que l’esclavage et la traite négrière n’ont été inventés ni par la Monarchie, ni par la République française. Le trafic des enchaînés, la dialectique du maître et de l’esclave, la sujétion des vies humaines remontent à des temps plus anciens où les hommes ont compris l’intérêt de transformer en « travailleurs auxiliaires », dont le niveau de vie réduit lui permettait d’améliorer le leur, l’ennemi vaincu ou le débiteur.

Dans l’Europe coloniale du lendemain des grandes découvertes, les Portugais, les Espagnols, les Néerlandais, les Britanniques ont rivalisé avec la France dans le système d’exploitation des Noirs d’Afrique … dont il faut d’ailleurs rappeler qu’ils étaient eux-mêmes objets de commerce de la part de leurs potentats locaux où, dans une savane livrée à l’anarchie et aux brigandages, les rivalités entre ethnies débouchaient sur des conflits sanglants, dont les prisonniers étaient alors transformés en « marchandises » destinées à l’exportation.

Carte ancienne

Il est intéressant de rappeler un point d’histoire. Le 3 juillet 1315, le roi de France, Louis X, publie un édit selon lequel le sol de France affranchit l’esclave. Aussi, la traite, initiée par les Portugais en 1441, n’est-elle pas pratiquée en France et il faudra attendre 1594 pour voir une expédition négrière française.

Tout bascula en 1674, date à laquelle les colons de Martinique, suite à une chute du cours du tabac, se tournèrent vers la culture de la canne à sucre, nécessiteuse d'une très importante main d’œuvre. A la veille de la Révolution, plus de 600.000 esclaves travaillaient dans les plantations sucrières des Antilles.
Des études nouvelles ont permis d’avoir une vue moins réductrice, en montrant que le trafic des esclaves est un fait auquel toutes les civilisations et les nations ont adhéré, depuis le temps des fils d’Adam jusqu’à aujourd’hui.

Le monde musulman reste, à côté du monde chrétien, très attaché à une tradition que le Coran légitime, en préconisant cependant de ne pas maltraiter les esclaves, et tout particulièrement l’esclave croyant.

Le peuple d’Israël admettait aussi l’esclavage, en adoucissant la pratique par rapport aux peuples alentours, ayant été marqué par la libération du joug égyptien et la captivité à Babylone.
Enfin, gardons toujours en mémoire que pendant plus de mille ans, les califes orientaux ont dépensé des fortunes, pour se procurer sur les marchés aux esclaves, les plus beaux « articles », hommes, femmes et enfants en provenance des pays occidentaux.

Jusqu’au XVIème siècle, la traite négrière fut ainsi le quasi monopole du monde musulman, qui poussait même jusqu’aux rivages chinois, à Canton, le développement de ce commerce.
Dès lors, on comprend la complexité du sujet et la nécessité d’analyser le problème pour en tirer des enseignements pour l’avenir humaniste de notre société et comprendre comment a émergé l’idée que l’esclavage est une insulte à l’humanité.

Le mouvement abolitionniste ne se cristallisa qu’à la fin du XVIIIème siècle de part et d’autre de l’Atlantique. Pour la première fois dans l’histoire du monde, l’objectif était de mettre un terme total et définitif à la traite et à l’esclavage comme institution.


Sans doute la France ne fut-elle pas la dernière à abolir l’esclavage. Ce n’est qu’après un siècle d’effort, de combats et d’oppositions qu’en 1888, le Brésil devient le dernier pays d’Amérique à abolir l’esclavage. Mais, dans ce véritable combat international en faveur des droits de l’homme, la France a joué une partition dont elle n’a pas à rougir, ayant su s’appuyer sur les valeurs désintéressées et universelles de Condorcet et de Montesquieu.
Finalement, après un échec en 1794, l’esclavage fut définitivement aboli par la deuxième République en 1848, avant donc les Etats-Unis en 1865 et le Brésil en 1888.

A la suite de Gilles Deleuze et d’Albert Jacquard notamment, après le siècle des Lumières et celui des révolutions scientifiques, vient celui de l’éthique, du respect de la personne humaine dans sa diversité et sa complexité de pensée.
On voit bien l’importance des travaux entrepris depuis quelques années. Ils témoignent d’un changement de problématique, d’un décentrement du regard, d’une recherche plus ouverte, de la multiplicité des phénomènes de la traite négrière, de l’esclavage colonial et de leur abolition. C’est un enjeu majeur dans notre société, car on sent bien qu’il en reste de nombreuses cicatrices dans les mémoires qui peuvent faire le lit des exploitations les plus partisanes. Nous vivons dans un monde en perpétuelle évolution, en perpétuel devenir. La décolonisation, la mondialisation des échanges expliquent cette demande et ce besoin d’une lecture claire et non partisane de l’histoire.
Il est ainsi de notre devoir, mais aussi de notre dignité de répondre à cette attente et n’oublions jamais comme l’écrivait Hegel : « Il n’y a d’histoire que là où il y a la liberté ».