samedi 30 juin 2012

Quand les faux monnayeurs
risquaient de finir
dans l’huile bouillante !


De tout temps, les hommes avides d’argent ont pensé que s’ils parvenaient à en fabriquer à l’identique... ou presque, leur fortune serait assurée ! Sur ce chapitre, ils n’ont jamais manqué d’imagination. « Au XVIe siècle, par exemple, ces pratiques étaient répandues, y compris dans notre région » explique l'historien Marc Seguin.

Faux monnayeurs, tricheurs : les hommes du XVIe ne manquent pas d'imagination !

C'est en consultant les Archives que Marc Seguin s'est aperçu que les affaires de faussaires et les faux monnayeurs étaient nombreuses au XVIe siècle. D’emblée, il plante le décor en donnant la parole à Marguerite Rasque. En 1581, à Matha, elle injurie vivement son voisin : «Nicolas Martin est un cornard, un voleur, un faiseur de faulce monnoie». La dame est en colère et ne mâche pas ses mots. L’affaire est grave et pour cause, fabriquer de fausses espèces sonnantes et trébuchantes est un crime de lèse-majesté puni de la peine de mort, au même titre que la révolte armée. Toutefois, la crainte d’un tel châtiment ne les dissuade guère.
Ces pratiques sont si répandues que l'historien en arrive à cette remarque : « les documents judiciaires noircissent souvent la réalité. Mais, dans le cas présent, le crime de fausse monnaie est poursuivi avec une grande fréquence». Il est vrai que les Saintongeais d’alors étaient de « nature farouche et mouvante ».

De toutes pièces !

Sur le marché, trois grandes catégories de pièces sont en circulation, les écus d’or, le gros d’argent, le teston frappé après 1514 (il comporte une tête gravée), les pièces de billon (liard ou douzain) faites d’un alliage de cuivre et d’argent.
Malheureusement pour elle, la France est pauvre en gisements de métaux précieux. Lors de son tour de France royal, Catherine de Médicis s’intéresse d’ailleurs à la châtellenie de Montendre où les sables de Double pourraient abriter quelques filons d’argent. Vaine espérance. Conséquence, la matière première vient du Pérou en particulier et transite par l’Espagne.

Les monnaies sont frappées dans des ateliers par des batteurs agréés par le monarque, à la Rochelle et Bordeaux en ce qui nous concerne. Les responsables de ces opérations bénéficient d’un vrai prestige. Toutefois, compte tenu de leur fonction, ces hommes sont par définition « riches et suspects ». C’est pourquoi, en juin 1539, le Parlement confie au conseiller saintongeais Charles de la Rébuterie et à Etienne Eymar « la charge d’enquérir contre les maîtres de la monnaie, gardes et contre-gardes changeurs, fourniers et autres qui exercent pour le change de tous les écus, doubles ducats et autres pièces d’or et d’argent » afin de précéder « contre les faux monnayeurs ».

Passionnée par l'époque médiévale, Serge Androver, de Neuvicq le Château (17), propose des animations où sont frappées des pièces de différentes époques. Il ne risque aucune poursuite !

«Cette activité est aussi répandue que le vol et les viols » souligne Marc Seguin en clin d’œil à cette période plutôt rustre. La sanction qui attend le faux monnayeur a pourtant de quoi effrayer : il est condamné à avoir la tête plongée dans une récipient d’huile bouillante. Néanmoins, cette sentence est peu appliquée (Marc Seguin a relevé deux cas seulement, à Bordeaux et Toulouse). Après été soumis à la question et torturé, le coupable est pendu et son corps brûlé. Pour échapper à la justice, quelques-uns, plus malins, se glissent dans les rangs de la religion réformée, réalité que déplore Antoine Lescure, procureur général du Parlement. Il écrit au Roi que ces rassemblements de la nouvelle religion abritent « une infinité de larrons, voleurs et faux monnayeurs qui demeurent sans aucune punition ».

Il faut avouer que le contexte général, confus, est responsable de ces malversations. Les variations monétaires entraînent des conversions délicates. Les pièces se multiplient, l’écu s‘impose tandis que le peuple s’obstine à compter en livres.
Située en bordure d’Atlantique, la Saintonge est une terre de « commerce européen ». Les ventes de bois pour la tonnellerie, vin, céréales, papier, chanvre, sont prospères et expliquent la profusion de pièces espagnoles, italiennes, anglaises, voire flamandes, admises par le pouvoir royal.
Devant une telle diversité et en présence de monnaies spécifiques à certaines villes (Brouage, Bordeaux), vous comprenez qu’il est facile d’être berné. Les brigands le savent bien et organisent des trafics.

Des calices transformés en monnaie !

Dans la région, les procès concernant les brigands sont légion. Parmi eux, Antoine Chauvet de Chalais et Jean Gasquet de Cressac (sur l’actuelle commune de la Génétouze) sont pendus, puis brûlés avec leurs fausses pièces et matériel utilisé. Les deux hommes avaient fait passer de l’étain pour de l’argent en fondant de vieilles cuillers dans des moules en argile. En raison du danger, les faux monnayeurs se cachent à l’abri des regards, un réseau de complices étant chargé d’écouler la production dans les environs (ces réseaux ne sont pas constitués que de petites gens. On peut y trouver des juges et des magistrats dont les fonctions pèsent lourd en matière de représailles).

Un « chef de gang » est arrêté dans l’auberge mal famée de l’étang de Forges, au Douhet. Le dénommé Pinson, qui a été «ésorillé» à Saintes (on lui a coupé les oreilles pour ses larcins) s’adonne à cette activité lucrative, pillant les églises et dérobant la vaisselle des particuliers. Correctement outillé, il emploie de coins pour obtenir des pièces de belle apparence. Le prévôt des maréchaux (ancêtre de la gendarmerie, d’où «maréchaussée») et une véritable armada parviennent à l’arrêter.
Durant les guerres de religion, les choses deviennent plus faciles : on vole les édifices religieux au nom de Dieu, ce qui donne bonne conscience : «ce calice est le bien du diable, il faut le jeter en enfer». Et hop dans la besace pour être fondu !!!

Du côté de Barbezieux, Jacques Morin et Pierre Fromentière, prêtres, Goguet, un futur moine, et deux maréchaux (ancêtres des ripoux) sont arrêtés. Comparaissant devant un tribunal ecclésiastique, ils sortent de l’impasse... moyennant une bourse bien remplie. Néanmoins, certaines dénonciations peuvent être motivées par la malveillance et la jalousie. Si l’intéressé est bien défendu, il est acquitté.
Sur le terrain, la justice, rendue par les prévôts des maréchaux et leurs lieutenants, est souvent expéditive. Les hommes de loi, qui les estiment cruels, leur vouent une haine farouche. A Saintes, entre 1550 et 1562, trois d’entre eux, Pierre Guibert, Jean Turquois et Jean Grimaud, (huguenots) prennent un malin plaisir à casser leurs décisions...

«Mensonges, déloyauté, tromperies en tous genres : on voit que ce siècle n’est pas à la sainteté» constate Marc Seguin. Malgré tout, le goût du savoir conduira à l’éclosion de la science. Le XVIe siècle prépare en secret le futur «honnête homme» du XVIIe, c’est pourquoi il mérite toute notre attention...

Invité à Jonzac (17) récemment, Serge Androver et son épouse Amina ont fait sensaiton en replongeant le public dans l'époque médiévale.



• Au sujet des alchimistes

Chez les personnes cultivées, souvent fortunées, manipuler la matière ou mieux, rechercher la fameuse pierre philosophale, est une véritable «passion». L’alchimie, dont l’un des objectifs est la transmutation de métaux vils en or, est dans l’air du temps. Le but est excitant, mais difficile à atteindre ! La région abrita moult alchimistes, si l’on en croit le livre du Croît Vif «Crazannes, demeure alchimique» et surtout les caissons énigmatiques du château de Dampierre-sur-Boutonne.
Les chercheurs parvenaient-ils à leur fin ? Nul ne le sait puisque l’alchimie est «hermétique» par excellence. Pour Marc Seguin, «il s’agit non pas de transmutation, mais d’augmenter les quantités d’or ou d’argent».

Ceux qui s’y livrent, comme l’écuyer Pierre Chesnel, seigneur de Boisredon, risquent la prison. De ce fait, Joachim de Sainte-Hermine, seigneur du Fâ, sait se montrer prudent. Après avoir rendu des comptes à la justice une première fois, il s’installe à la Rochelle où lui est indiqué «un homme subtil et expert en distillations en diverses eaux pour la santé des personnes», puis un savant «entendant les secrets de la nature dont l’augmentation de l’or ou d’argent jusqu’au tiers». Voilà qui est intéressant !

Quelques mois plus tard, par l’entremise du seigneur de Rouffiac, il accepte de le rencontrer. En octobre 1537, le personnage, qui se fait appeler «le médecin», se trouve à Plassac. La belle aubaine ! Joachim arrive avec, dans sa besace, de la vaisselle d’argent rompu qui servira à l’expérience. L’homme fait ses «opérations» et c’est la déception : seul un alliage est obtenu. D’autres tentatives ont lieu, sans grande conviction. Sentant la supercherie, Joachim craint d’avoir été abusé : en châtiment, l’homme recevra des coups de bâton ! Quant au seigneur de Rouffiac, il lui conseille d‘avoir de meilleures fréquentations… vu les risques auxquels il s’expose.

Le son du cor !

• Bernard Palissy fasciné par les faux-monnayeurs

Bernard Palissy évoque ces criminels à plusieurs reprises et ne réussit pas à dissimuler la fascination presque malsaine qu’il éprouve pour leurs talents. Il y a une première raison : il est obsédé par un rêve, celui de s’enrichir. Il estime le mériter à cause de ses talents et de son labeur acharné, plus en tout cas que les notables saintais qui tirent leur opulence de leurs rentes et non de leur travail. Il y a une seconde raison : à leur manière, et comme lui, ce sont des chercheurs, des artistes, des hommes du feu. Il a aussi été le coreligionnaire et l’ami du prévôt des maréchaux Jean Grimaud. Tous deux ont partagé, avec le chanoine huguenot Christophe Arrouhet, les prisons malsaines de l’Ombrière à Bordeaux au début de 1563. Ils ont eu le temps d’évoquer longuement ces questions.

Il relate l’aventure d’un Béarnais, arrêté en Saintonge. On trouve sur lui 400 testons prêts à marquer. Quand ils sont mis à la coupelle, la fausseté est découverte.
Il nous renseigne aussi sur l’étendue du mal. Jean Grimaud a fait le procès d’un faux-monnayeur. Celui-ci lui aurait dénoncé 160 autres personnes qui s’adonnaient à cette activité structurée et florissante, en toute impunité.
Pourquoi n’ont-elles pas été arrêtées ? Parmi elles, se trouvaient plusieurs juges et magistrats tant du Bordelais, du Périgord que du Limousin…

Mireille Calmel : Jamais sans Aliénor d’Aquitaine !


Plus de 11 millions de lecteurs

Il y a quelques années, l’Université d’Été de Jean Glénisson et de Pierre Nivet l’avait accueillie au cloître des Carmes. Mardi dernier, la médiathèque de Jonzac recevait l’écrivain Mireille Calmel dont les livres consacrés à Aliénor d’Aquitaine, en particulier, sont devenus des best-sellers. Publiée dans une quinzaine de pays, elle compte plus de 11 millions de lecteurs. Cette belle aventure a commencé en 2001…


Elle est assurément charmante. Mais elle n’est pas que cela ! Mireille Calmel a l’imagination fertile, comme en témoignent ses ouvrages dont les derniers en date : « le règne des lions » et « Aliénor, l’alliance brisée ». Pourtant, sa réussite n’était pas inscrite dans les astres, même si une petite étoile brille au-dessus de sa tête. Aussi curieux que cela puisse paraître, elle a toujours su qu’elle serait écrivain. Elle le disait déjà à son entourage quand elle était petite. Pour y parvenir, la route a été longue. Dans les salons, face à l’enthousiasme de ses lecteurs, elle affiche toujours la même candeur ; « c’est pour moi une joie de les voir nombreux. Autrefois, j’avais plutôt l’habitude des salles vides ».
En effet, il fut une époque où Mireille chantait et elle sait combien il est difficile de séduire le public. Depuis, elle est devenue une femme célèbre qui compte plus de 11 millions de lecteurs.

Avec le journaliste Jean Charrier, animateur de cette conférence.

Un itinéraire peu banal


Enfant, elle lit “le Petit Prince“ sur son lit d’hôpital et se dit en elle-même : « moi aussi, un jour, j’aurai mon nom sur une couverture de livre. Je ne mourrai pas ». Elle se bat contre la maladie et l’écriture la pousse en avant, la libérant de la servitude qui l’empêche d’avancer : « elle m’apportait cette lumière qui me manquait tant. Grâce à elle, j’arrivais à exorciser ma peur » se souvient-elle.
Comme elle ne peut pas suivre une scolarité normale, elle s’instruit seule, en lisant. Sur ce chapitre, elle est insatiable. « J’ai un parcours jonché d’épreuves et je suis une autodictate » avoue-t-elle avec humilité.

Les années s’écoulent. Originaire du Midi, elle rencontre bientôt l’homme de sa vie en Gironde. Enseignant, il a réalisé une judicieuse méthode sur l’apprentissage de la lecture au cours préparatoire et compose des fables satiriques. C’est le coup de foudre.
Suite logique, Mireille devient mère de famille et se consacre à l’éducation de ses enfants. Elle n’abandonne pas le monde littéraire pour autant et participe, à Blaye, à l’atelier théâtre du Mascaret où elle donne des cours. Elle écrit aussi des pièces et des paroles de chansons.
Au gré de ses recherches historiques, elle rencontre - un beau jour - la fabuleuse Aliénor d’Aquitaine et le troubadour occitan Jaufré Rudel. Ces deux personnages lui « parlent » avoue-t-elle. Soucieuse d’en savoir plus sur Aliénor, elle dévore tout ce qui a été écrit à son sujet : « Malheureusement, n’ayant pas fait d’études, les portes des universités m’étaient fermées. Je n’ai pas baissé les bras, mais ce fut un parcours du combattant ». Par le biais de relations « indiquées », elle entre en contact avec Régine Pernoud. Peu à peu, les brumes qui entourent Aliénor se lèvent. L‘idée d’un roman historique, dédié à la femme de Louis VII et d’Henri II Plantagenêt, se dessine en filigrane. Durant plusieurs années, elle ne ménage pas ses efforts et le résultat est bientôt là. Six cents pages attendent un éditeur…

Mireille Calmel appartient désormais au jury du Prix des Romancières : « Ça vaut tous les prix littéraires » avoue-t-elle.

« Riche et célèbre » !


Trouver un éditeur est un véritable chemin de croix. Mireille ignore tout de cet « univers » et elle hésite. Elle choisit quelques grandes maisons auxquelles elle envoie son manuscrit. S’armant de courage, elle pousse des portes.
Finalement, après plusieurs rebondissements, elle retient l’attention de Bernard Fixot, « un homme pas comme les autres » qui croit en elle. Elle la tient, sa première chance ! « Je me souviens du soir où il m’a téléphonée pour me demander de signer le contrat avec les éditions XO. J’étais en train de faire la vaisselle ! » dit-elle en riant.
Mireille tourne une page de son existence et concrétise un vieux rêve. Elle admet qu’elle a eu une chance insolente renforcée par un courage inaltérable : « J’ai appris que seulement 1 % des manuscrits reçus avait une chance de sortir de l’anonymat. Personnellement, je crois que je suis arrivée au bon moment » souligne-t-elle.
Son ouvrage voit le jour. Diffusé par France Loisirs avant d’être vendu en librairie, « le lit d’Aliénor » rencontre un succès rapide et confirmé en France et en Europe. Les États-Unis et le Japon s’y intéressent également. « Un million d’exemplaires, c’est magique ! J’avais toujours dit à mon mari que je deviendrais riche et célèbre » plaisante-t-elle.
Loanna de Grimwald, la confidente d’Aliénor, aurait-elle sorti sa baguette ? On serait tenté de le croire tant cette ascension est superbe et fulgurante.


Des projets

Mireille n’a jamais cessé d’écrire. Après le premier Aliénor, elle a publié Le bal des louves, une intrigue inspirée par les ruines du château de Montguerlhe et la saga de la Légende des Hautes Terres. Puis elle est revenue naturellement à la reine Aliénor et à Blaye avec Jaufré Rudel et sa femme, Loanna de Grimwald.
Les mythes se mêlent aux réalités : « Quand on découvre la citadelle de Blaye, on s’arrête forcément devant le château des Rudel ». D’ailleurs, le fameux troubadour ne serait pas mort à Tripoli, dans les bras de sa princesse lointaine, mais il aurait fait souche en Gironde avec Loanna, descendante de Merlin l’enchanteur. D’où l’intérêt que Mireille Calmel porte à ce lieu.
D’ailleurs, autrefois, elle appelait ses poupées Loanna. Simple coïncidence ou prédestination ? Qu’importe l’exactitude historique pourvu qu’on ait le poids des mots et le choc des idéaux !

Mireille Calmel met environ six mois à écrire ses ouvrages, la recherche historique nécessitant plusieurs années.
Avec ses deux derniers Aliénor, « la raconteuse d’histoires » est revenue à ses amours premières. Et des histoires, elle en a pour les temps à venir, Richard Cœur de Lion, Julie de Maupin : « je vis intensément dans la peau de mes personnages. Je me projette, je ris, je souffre avec eux. En écrivant Lady Pirate, il m’arrivait de ressentir le roulis de la mer ».

Manifestation organisée par la Médiathèque de Haute Saintonge.

Ainsi est Mireille Calmel à qui l’on a envie de dire : « surtout, ne changez pas ! ». Elle sera présente au salon du livre de Pons dimanche 16 septembre prochain.

Pons : L’hôpital des Pèlerins
inscrit au patrimoine mondial
de l’Unesco


L’hôpital des Pèlerins de Pons, étape sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle, est inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco. Samedi 30 juin, la plaque commémorative d’inscription y sera dévoilée officiellement.


Dans la région, les habitants de Pons savent qu’ils vivent dans une ville exceptionnelle. Une “richesse“ historique que résume cette phrase célèbre : « si Roi de France ne puis être, Sire de Pons voudrais être »  ! En Saintonge, aucune ville, pas même Saintes qui pourtant est superbe, ne possède de telles rues moyenâgeuses et le donjon, bien que flanqué de créneaux à la Viollet-le-Duc, a fière allure sur son promontoire rocheux. Non loin de l’église Saint-Vivien, un autre édifice est à découvrir. Il s’agit de l’hôpital des Pèlerins qui a fait l’objet d’un véritable sauvetage.

Soucieux de valoriser cet ensemble, Daniel Laurent, sénateur, a lancé en 1996 un vaste programme de restauration qui fait de la cité médiévale un lieu prisé des touristes. Le 30 juin prochain, l’hôpital des Pèlerins, inauguré en 2004 par Renaud Donnedieu de Vabres, alors ministre de la Culture, recevra la plaque commémorative d’inscription en présence de nombreuses personnalités.

Les jardins de l'hôpital des Pèlerins

Une authentique charpente du XIIIe  siècle

Créé entre 1156 et 1180 par le seigneur de Pons, Geoffroy III, l’hôpital neuf, situé entre Tours et Bordeaux, accueillait les pèlerins se rendant en Espagne. Le prieur avait la charge de faire l’aumône « à tous, allants et venants, tous les jours ».
Avec le temps, le lieu, malmené au moment des guerres de religion, changea de destination. Après la Révolution, il abrita les sœurs de la Charité et les enfants déshérités venaient y apprendre à lire. Plus près de nous, des logements sociaux y furent aménagés et, enfin, la mairie y entreposa le matériel municipal. Drôle de destin !
Aujourd’hui, ceux qui franchissent le seuil de ce lieu « habité » n’en croient pas leurs yeux. Avec ses immenses piliers, l’espace est majestueux, tout en conservant une étonnante sobriété. Des fouilles, sous l’actuel préau, ont permis de mettre à jour le bassin où les pèlerins faisaient leurs ablutions.

L’élément le plus remarquable est la charpente… car elle est d’origine. Les bois, coupés entre  1220 et 1240, se trouvent dans un parfait état de conservation. Seuls 11 % d’entre eux ont dû être changés. Elle n’est pas assemblée mais simplement posée, selon le savoir-faire des compagnons de l’époque. La disposition des voliges en châtaignier constitue un formidable témoignage sur les techniques d’antan.
Ce souci de “fidélité“ ne fait pas oublier la modernité : le chauffage et les différents circuits sont invisibles. Le passage voûté a été entièrement rénové (avec pose de pavés).

À l’extérieur, le visiteur est invité à découvrir le jardin médiéval dédié à l’anguille, poisson-symbole de Pons. Diverses variétés de plantes, aux propriétés curatives, y sont cultivées dont bardane, sauge officinale, armoise, germandrée, iris, etc. Plusieurs carrés ont été réalisés : femmes, humeurs, vulnéraires, fièvres et refroidissements. Une plaquette détaille les vertus de ces simples, utilisés au Moyen-Âge pour soigner les malades.

Le site accueille des manifestations
dont des salons du livre


L’hôpital des Pèlerins est une alliance entre passé et avenir, spiritualité et architecture, humanisme et tolérance, patrimoine et histoire, reconstitution et création contemporaine. Ne manquez pas cette étape sur le chemin de Saint Jacques de Compostelle !




Dans un passé pas si ancien, la ville de Pons était traversée par la Route Nationale et les voitures passaient obligatoirement sous ce passage voûté qu’ils remarquaient à peine. Les hauts chargements posaient problème et le porche (unique en Europe !) faillit être démoli. L’établissement pontois peut être comparé à celui de Gaillac en Gironde et à ceux qui subsistent en Espagne, Ronceveaux, Puenta la Reina et encore sont-ils de moindre qualité.


L’hôpital neuf de Pons, édifié au XIIe  siècle pour accueillir les pèlerins, “s’ajoutait“ à l’ancien hospice Saint-Nicolas situé à l’intérieur des remparts.

Jonzac : Humour et Vigne,
c’est maintenant ou jamais !


Cette biennale 2012 sera une grande cuvée, mais elle risque d’être la dernière. En effet, après 10 éditions, bonnes et loyales, Nol et ses amis pourraient bien cesser leurs activités faute de successeurs.


Tous les deux ans depuis vingt ans, l’association Humour et Vigne organise une biennale dont le thème est obligatoirement lié à la vigne et au vin. Les dessinateurs (du vaste monde) sont alors invités à fournir leurs meilleures productions. Sélectionnées par un jury, elles sont ensuite exposées à Jonzac. Certaines éditions sont restées gravées dans les mémoires : pour preuve, l’historien Jean Glénisson ne manquait jamais les inaugurations hautes en couleurs et en costumes variés !

Cette année encore, du 30  juin au 15  juillet, plus d’une centaine de croquis seront présentés au Cloître des Carmes. Le thème gravitera autour du voyage avec la bénédiction de Napo, invité d’honneur et artiste renommé. S’y ajouteront de nombreux dessinateurs, dont Ralph Steadman, Glen Baxter (Angleterre), Alexandrescu (Roumanie), Avoine, Ballouhey, Boursier, Bridenne, Brito, Cabu, Cambon, Carazzai Marianna (Italie), Cher Valier, Coco Rey Corinne, Deiss Véronique, du Bouillon, Gibo, Haeusser, Jer, J.N., Joyeux, Loup, Maria Gaspar, Mofrey, Ougen, Pichon, Piem, Phil, Pohle Marlène (Allemagne), Pol Leurs (Luxembourg), Pollo & Wilde, Puig Rosado, Redon, Thomson Ross (Angleterre), Rousso, Sabatier, Sunnerberg Constantin (Belgique), Christine Traxeler, Vuitton.

« Cette 10e édition a connu une participation record avec 52 pays. L’humour et la vigne favorisent les échanges pour le plaisir et le bien-être de tous les peuples » souligne Nol, président. Un copieux programme a été élaboré auquel le public est cordialement invité.

Ne manquez cette manifestation qui pourrait bien être la dernière. En effet, le président Nol, qui souhaite raccrocher, n’a pas de successeur. Et l’on ne peut que le déplorer…

• Animations :

Samedi 30  juin 10 h - 19 h - Cloître des Carmes :

Dégustation vente de produits du terroir. 10 h - 12 h et 15 h 30 - 18 h : salon des artistes invités. Séance dédicaces et caricatures.
18 h : animation par l’équipe d’Humour et Vigne en présence des invités : distribution diplômes, récompenses, cadeaux, rituel initiatique “gueille de bonde“ avec la participation de la classe de danse de l’École des Arts de Christine Bourguignon et le Trio sur le volet avec Roland Sabatier, Guy Meunier, Olivier Pellaud.
18 h 30 : “Chaud“ des humoristes, dessins en direct par les artistes invités.
19 h : intronisation par la Confrérie du Pineau des Charentes.
19 h 30 - 20 h 30 : apéro offert par le Comité National du Pineau des Charentes.

Dimanche 1er  juillet

15 h - 18 h - Cloître des Carmes, salon des artistes invités ; séance dédicaces et caricatures.

Dimanche 8  juillet

9  h 30 - 12 h et 14 h - 18 h 30 : journée d’échanges pour les collectionneurs d’étiquettes organisée par Claudie Le Roy - 05 46 48 24 32.

Mardi 10  juillet

14  h 30 : Balad’humour (en car). Visite désorganisée du terroir viticole local 40 places - 10 €. Rendez-vous parking en face de l’entrée des Thermes (rue de la Frémigère), renseignements et inscriptions à l’OMT.

Dimanche 15  juillet

Cérémonie de clôture ; résultat du Prix du Public (parrainé par la ville de Jonzac). Tirage au sort parmi les participants du vote pendant l’exposition ; remise du prix du concours de Bulle sur le dessin de Napo (parrainé par l’hebdo “La Haute Saintonge“).

• Tous les jours du 30 juin au 15  juillet de 15 h à 18 h 30 - Cloître des Carmes à Jonzac.

dimanche 17 juin 2012

Résultats des élections législatives sur la Charente-Maritime


En Charente-Maritime, la Gauche gagne une circonscription, celle de Rochefort. Elle a donc trois députés : Olivier Falorni, Suzanne Tallard et Catherine Quéré. La Droite conserve deux circonscriptions Royan et Jonzac.

• Première circonscription La Rochelle
Olivier Falorni (Divers gauche) 62,97% bat Ségolène Royal (PS) 37,03%

• Deuxième circonscription Rochefort
Suzanne Tallard (Parti socialiste) 52,99% devance le député sortant Jean-Louis Léonard (UMP) 47,01%

• Troisième circonscription Saintes/Saint-Jean d'Angély
Catherine Quéré (député sortant PS) 59,12% bat Frédéric Neveu (UMP) 40,88%

• Quatrième circonscription Jonzac/Royan
Le député sortant Dominique Bussereau (UMP) 52,15% devance Fabienne Dugas-Raveneau (PS) 47,85%

• Cimquième circonscription Royan
Le député sortant Didier Quentin (UMP) 53,99% bat Pascal Ferchaud (PRG) 46,01%.

samedi 16 juin 2012

Le siège de La  Rochelle :
Olivier Falorni résiste
à Ségolène Royal


Sur la première circonscription, un duel fratricide oppose au second tour des Législatives deux candidats de gauche, Ségolène Royal, soutenue officiellement par le PS, et Olivier Falorni.

En briguant la circonscription de La  Rochelle, Ségolène Royal pensait faire une promenade de santé. Maxime Bono, l’actuel député, l’avait sollicitée pour lui succéder et puis cette ville lui offrait une bonne occasion de “taquiner“ son meilleur ennemi, Dominique Bussereau, qu’elle a battu aux dernières Régionales.


Il ne faut jamais vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué, dit-on. L’adversité vint de son propre camp en la personne d’Olivier Falorni. Surpris par cette candidature, le premier secrétaire du PS n’entendait pas s’effacer devant le choix “Royal“ de Solférino. Et de demander une Primaire afin que les militants puissent choisir.

Que nenni ! Le ton monta entre les deux “postulants“ au point que la campagne devint rapidement délétère. Le “dissident“ finit par être exclu du Parti socialiste, ce qui n’arrangea pas la situation. « Il y eut aussi des manœuvres d’intimidation » souligne Jean-François Fountaine, un proche d’Olivier Falorni.

Sûre d’elle, Ségolène Royal fit venir le Premier Ministre en personne, Jean-Marc Ayraud, pour la soutenir. Pendant ce temps-là, son adversaire labourait le terrain localement, s’appuyant sur les forces vives d’un territoire qui n’aime guère les parachutages.


Dimanche soir, Olivier Falorni a été heureusement surpris. De cette lutte du pot de terre contre le pot de fer, il est sorti gagnant avec un score inespéré. Bien sûr, Ségolène Royal le devance, mais Il sera au second tour. Sally Chadjaa, la candidate de l’UMP, a été éliminée. Il n’y aura donc pas de triangulaire, cas de figure qui aurait assuré la victoire de Ségolène Royal.

Un duel redoutable que pimentent Valérie Trierweiler et l’UMP

Volontaire, Ségolène Royal a aussitôt réagi en appelant au rassemblement, Olivier Falorni devant se désister en sa faveur selon le principe républicain. Rien que ça. Malgré les pressions qu’on imagine, l’intéressé n’a pas baissé les bras : « la démocratie doit aller jusqu’au bout. Il y aura deux candidats de gauche aux élections, les électeurs trancheront » dit-il.

Durant la soirée électorale, il l’a évitée et s’il l’a saluée, c’est qu’elle a insisté devant les journalistes. Trop de blessures, sans doute. L’unité prônée par Ségolène Royal est à ses yeux une provocation. « Le rassemblement n’est pas sa caractéristique la plus forte. Elle est plus habituée à diviser qu’à rassembler » remarque Jean-François Fountaine. Et d’ajouter « Olivier est très combatif. On peut toujours lui faire des propositions, il n’a rien à vendre, ni à acheter. Il continue à travailler et assure ses cours au lycée Doriole, tout en respectant son planning de campagne. Lui n’a pas de chauffeur. Cette semaine, notre feuille de route est de continuer à se battre, animer nos réunions publiques et aller à la rencontre des citoyens ».

Ségolène Royal, quant à elle, sait qu’elle joue gros, le perchoir de l’Assemblée Nationale en particulier. Elle doit donc gagner cette élection. « Dimanche soir, nous avons vécu une primaire grandeur nature. Les électeurs m’ont placée en tête. En tant que présidente de la Région, je travaille depuis des années sur ce territoire qui fait partie des dix plus belles régions du monde. Quand la tempête Xynthia a frappé, j’étais sur le terrain où j’ai aidé les sinistrés. Je suis une femme efficace et bien présente ». En fait, on lui reproche de ne pas être une rochelaise de souche : « qu’est-ce que ça veut dire ? C’est au FN qu’on entend cela ». Elle ne doute pas un instant d’incarner le Parti socialiste : « François Hollande a dit que j’étais l’unique candidate qui pouvait se prévaloir de son appui. D’ailleurs, dans ma profession de foi, il y a un message de sa part. Le maintien d‘Olivier Falorni n’est pas moral politiquement ».

En tant que femme libre, elle admet qu’elle dérange les apparatchiks. Quand Dominique Bussereau la traite de « rock star », elle réagit : « vous jugerez du niveau assez bas de gamme du débat politique ». C’est pourquoi, elle ne souhaite pas travailler « avec des gens qui sont en perpétuelle zizanie ».
Et de la complexité, il y a ! En effet, outre le tweet de Valérie Trierweiler, l’UMP a appelé à voter pour Olivier Falorni dans le cadre du Parti de la Charente-Maritime (avec une nuance toutefois, la candidate officielle, Sally Chadjaa, a déclaré qu’elle s’abstiendrait). Ségolène Royal est indignée : « Ce n’est pas possible de voir les voix de Droite et du FN me faire ainsi barrage, tout en cherchant à fragiliser le nouveau gouvernement mis en place »…

Tous devant la télé dimanche soir !

En clin d’œil historique, certains voient en Olivier Falorni, tel Jean Guiton, l’homme indépendant qui résiste au diktat des instances parisiennes, c’est pourquoi ils le soutiennent contre “l’envahisseur“. D’autres, au contraire, estiment que Ségolène Royal, forte de son expérience, sera mieux à même de les représenter. Réponse dimanche soir avec, de nouveau, une multitude de télés rue de Réaumur. De mémoire de préfet, Béatrice Abollivier n’avait jamais vu une telle affluence médiatique devant la dame aux caméras…

• Pourquoi ils se détestent ?


Aux dernières Régionales, Olivier Falorni n’était déjà pas le candidat de Ségolène Royal qui voulait une autre tête de liste en Charente-Maritime. Mais il réussit à convaincre les instances socialistes et c’est donc lui qui partit dans un combat victorieux contre Dominique Bussereau. Ségolène Royal ne lui fut pas reconnaissante. Elle n’aime pas qu’on lui résiste et Falorni n’eut donc pas le moindre petit poste à la Région. Pendant trois ans, elle ne lui adressa pas la parole, ce qui ne réchauffa guère leurs relations.

C’est dans ce contexte qu’Olivier Falorni, et son ami Jean-François Fountaine, ex-premier vice-président de la Région remercié par Ségolène Royal, décidèrent de créer le front du refus avec l’aide active de Philippe Marchand qui avait eu maille à partir avec elle lorsqu’elle était au Gouvernement. Ségolène Royal est donc aux prises avec le parti de la Charente-Maritime.

• Tweet again in La Rochelle

Olivier Falorni a reçu les encouragements de la compagne de François Hollande, Valérie Trierweiler, sur Twitter : « Courage à Olivier Falorni qui n’a pas démérité, qui se bat aux côtés des Rochelais depuis tant d’années dans un engagement désintéressé ». Quels sentiments animent la première Dame pour qu’elle prenne publiquement parti contre l’ennemi déclaré de Ségolène Royal ? Rivalité féminine ou nouvelle version des « feux de l’amour » ?

Depuis, ça tweet again sur toutes les toiles et cette histoire empoisonne la campagne. Il ne s’agit plus de savoir si le Président est normal ou s’il a deux femmes ! On peut être surpris de la futilité de l’opinion française que nous reprochent nos voisins avec un sourire narquois.
En effet, la situation est grave, l’Espagne est au bord de la faillite, l’Italie est attaquée, l’euro risque d’être mis à mal comme nos relations avec l’Allemagne. L’avenir de la construction européenne est en cause et l’on se passionne en France pour la carte du tendre de François Hollande !


Touta la presse en parle.
Ségolène Royal traite Olivier Falorni de “traître“. Lui répond que sa candidature est totalement démocratique. Depuis, une sombre affaire d'affiche est venu s'ajouter au contexte déjà explosif des élections rochelaises...

Dominique Bussereau
en ballottage favorable


Elections législatives sur la quatrième circonscription

En obtenant 40% des suffrages dimanche dernier, Dominique Bussereau, député sortant, bénéficie d’une avance qui lui permet d’aborder le second tour avec une certaine quiétude. Elu dès le premier tour en 2007, tout comme Didier Quentin à Royan, il a été victime de la défaite aux Présidentielles de Nicolas Sarkozy. Toutefois, la personnalité de ces deux hommes fait que les électeurs attachent plus d’importance à leurs actions qu’à leur appartenance politique.
La candidate du Parti socialiste le talonne. Fabienne Dugas Raveneau réalise 35,41% de suffrages, un score dont elle peut être satisfaite. Si elle bénéficie de l’effet Hollande, cette jeune femme s’est largement engagée dans la campagne, sillonnant la région à la rencontre de ses habitants. Elle a donc créé un lien qu’elle aura à cœur de fortifier dans les années à venir. Au second tour, les partis de gauche et les Verts ont appelé à voter en sa faveur.

Le troisième de l’étape est le Front National. Ne nous voilons plus la face : malgré la diabolisation faite à ce parti, il fait désormais partie du paysage français. Sa place pourrait devenir encore plus importante si la Gauche venait à échouer dans sa feuille de route et si la Droite traditionnelle ne parvient pas à accorder ses chefs de file.

La déception vient sans doute de la montendraise Valérie Verduzier qui portait les couleurs du Modem. Il est évident que la position délicate de François Bayrou explique le faible pourcentage réalisé par cette candidate. Le Modem, ainsi que le Nouveau Centre et le Parti Radical, seraient-ils en train de disparaître de la carte ? On s’interroge.

Quant au Parti Pirate, il a fait son apparition. Cette démarche citoyenne, qui consiste à suggérer des idées aux partis classiques, est intéressante d’autant qu’elle s’appuie sur les nouveaux vecteurs de communication qu’utilisent les jeunes. Sans Twitter, par exemple, nous n’aurions jamais su ce que pensait Valerie Trierweiler d’Olivier Falorni…

Les résultats par cantons

• Canton de Jonzac :
Sur Jonzac ville, neuf voix d’écart séparent Dominique Bussereau de la candidate socialiste. Dominique Bussereau a beau dire que les Jonzacais votent pour Claude Belot aux municipales, les conseillers municipaux de l’opposition pensent avoir une chance en 2014. La candidate PS réalise ses meilleurs scores à Agudelle, Fontaines d’Ozillac, Saint-Germain de Lusignan, Saint Médard, Saint-Simon de Bordes. Le parti Pirate fait des voix sur Jonzac ! Globalement, 1,5 point sépare Dominique Bussereau (39,52%) de Fabienne Dugas Raveneau (38,06%) sur ce canton.

• Canton de Mirambeau :
Sur Mirambeau ville, Fabienne Dugas Raveneau devance Dominique Bussereau ainsi qu’à Boisredon, Nieul le Virouil et Soubran. Une large majorité de communes, dont Saint-Thomas de Conac, donne la majorité au député sortant qui obtient globalement 37,93% des suffrages contre 32,70% à la candidate PS.

• Canton de Gémozac :
A part Berneuil et Rétaud, Dominique Bussereau est en tête dans toutes les communes dont Gémozac où Loïc Girard semble bien tenir ses troupes ! Globalement, Dominique Bussereau obtient 39,70% des voix contre 33,81% à la candidate PS. Score assez haut du FN à 14,87%

• Canton de Saint-Genis de Saintonge :
Avance de la candidate PS sur Saint-Genis ville, Clam, Clion, Mosnac et Saint-Georges-Antignac. Dominique Bussereau totalise 40,17% contre 33,47% à Fabienne Dugas Raveneau. Le FN est à 15,01%.

• Canton de Cozes :
Bon score global de Dominique Busserau avec 42,88% des suffrages contre 32,31% à la candidate PS. Le FN est à 15,34%. Seule la commune de Semussac donne la majorité à Fabienne Dugas Raveneau

• Canton d’Archiac :
Score confortable de député sortant qui obtient 42,87% des suffrages contre 32,90% à Fabienne Dugas Raveneau. Elle devance l’UMP à Jarnac-Champagne et Neuillac. Le FN dépasse les 13%.

• Canton de Pons :
Avec 37,13% des voix, Fabienne Dugas Raveneau talonne le député sortant qui réalise 37,51% des suffrages. La ville de Pons, tenue de longue date par l’UMP et le sénateur Laurent, la place en tête. Le FN approche les 13%.

• Canton de Montendre :
Nous arrivons dans les cantons du Sud où les élus PS, Bernard Lalande et Thierry Jullien, ont une influence importante. Fabienne Dugas Raveneau fait un très bon score avec 42,37% quand le député sortant obtient 32,73%. Le FN dépasse les 12%.

• Canton de Montlieu :
Autre canton au score proche de celui de Montendre. 41,81% à Fabienne Dugas Raveneau, 35,30% au député sortant. Dominique Bussereau conserve la majorité à Orignolles chez Jean-Michel Rapiteau. Le FN dépasse les 13%.

• Canton de Montguyon :
Francis Savin, suppléant de Dominique Bussereau, reprend la main dans sa commune, Saint Pierre du Palais ! Belle avance également à Montguyon ville. A 39,51%, le député sortant devance la candidate PS qui est à 36,34%. Le FN reste fort dans ce canton (14,56%). Le Front de Gauche est à 4,42%.

• Royan Est : Dominique Bussereau garde une bonne assise à Saint-Georges de Didonne. Globalement, il obtient 44,94% des suffrages contre la candidate PS 33,29%.

• Saintes Est : La Jard et Colombiers donnent 42,32% des voix à la candidate PS contre 25,08% au député sortant.

• Les résultats du premier tour dans la 4eme circonscription

Dominique Bussereau (UMP) 40,01%, Fabienne Dugas-Raveneau (Parti socialiste) 35,41%, Tony Lambert (Front National) 13,57%, Jean-Yves Boiffier (Front de gauche) 4,28%, Jean-Luc Guerbois (Europe Ecologie les Verts) 2,43%, Valérie Verduzier (Modem) 1,55%, Laure Serra (Debout la République) 1,2%, Martine Gantner (Mouvement pour la France) 0,74%, Valérie Barraud (Lutte ouvrière) 0,68%, Stéphane Hays (Parti Pirate) 0,366%.

• Sur la circonscription de Saintes-Saint Jean : Catherine Quéré, député sortant, est en ballottage avec 42,95% des suffrages. Elle devance le candidat UMP Frédéric Neveu qui obtient 28,75% des suffrages.

Philippe Marchand :
« Si Falorni s’était désisté,
nous aurions une élection russe
des années 50 » !


Point de vue de Philippe Marchand, l'ancien député de Jonzac, au sujet du duel qui oppose à La Rochelle Ségolène Royal et Olivier Falorni

Ce duel entre Ségolène Royal et Olivier Falorni, c’est-à-dire entre deux personnes de la même famille politique, ne vous semble-t-il pas extravagant ?

Ce qui a été extravagant, c’est qu’un candidat puisse être nommé directement par Paris sans que les militants du PS de la circonscription aient à se prononcer. Ceci est totalement contraire aux règles. En principe, ceux qui se présentent en dissidents, comme David Baudon à la Jarrie, ne réalisent pas des scores importants. À La Rochelle, c’est totalement différent parce qu’il y a un véritable désir des habitants d’être représentés par un candidat de chez eux et non par une personne, aussi brillante soit-elle par certains côtés, imposée dans une ville où elle n’a pas d’attaches particulières.
Le score obtenu par Olivier Falorni a été très bon. Il ne se désistera pas car nous serions alors dans la situation des élections russes des années 50 avec un candidat unique ! Il est bon pour la démocratie qu’il soit présent au second tour. Personnellement, j’ai bon espoir pour lui. Il n’y a aucun risque politique car s’il est élu, Olivier Falorni, qui est un ami personnel de François Hollande, siégera dans sa majorité. Parfois, en politique, il y a une morale…

Localement, vous ne craignez pas une scission au sein du Parti socialiste ?

Dès que l’élection est terminée, les choses se calment généralement.

Le fait que l’UMP ait appelé à voter Falorni vous choque-t-il ?

Avoir des voix de droite, qu’est-ce que ça veut dire ? En 1988, quand je suis devenu député de la circonscription de Jonzac/Royan, il est évident que si je n’avais eu que des voix de gauche, je n’aurais jamais été élu. Certains électeurs ont estimé que j’étais le candidat le plus apte à les représenter. C’est aussi simple que cela.

Dominique Bussereau :
Vive le parti
de la Charente-Maritime !


Dominique Bussereau, député sortant sur la circonscription de Jonzac/Royan, répond à nos questions

Dominique Bussereau aux côtés de Jean-Pierre Raffarin lors d'un meeting à Pons

Votre réaction après ce premier tour d’élection sur la quatrième circonscription ?

J’étais persuadé qu’il y aurait un deuxième tour vu l’élection du président Hollande et l’importance du vote Front National aux Présidentielles. Je continue la campagne entre les deux tours avec un maximum de présence sur le terrain, soit une trentaine de réunions. Lundi dernier à Pons, Jean-Pierre Raffarin se trouvait à mes côtés pour animer un grand meeting.

Fabienne Dugas Raveneau a réalisé 35 % des suffrages alors qu’elle est peu connue sur le Sud Saintonge. Êtes-vous surpris par ce score ?

Quand Régine Joly et Philippe Callaud se sont présentés aux Législatives contre moi, ils n’étaient pas très connus sur le secteur et néanmoins, ils ont obtenu des scores qui correspondaient à leurs familles politiques, PS et PRG. Prenez le cas du candidat du Front National, il habite Villeneuve d’Ornon. Il n’est pas venu une seule fois sur le terrain et pourtant, il a totalisé près de 14 % des voix. Plus qu’à la personne, cette élection est liée au vent qui porte.

Quels sont les grands axes de ce deuxième tour ?

Avec mon suppléant Francis Savin, nous poursuivons la campagne du premier tour, c’est-à-dire évoquer à la fois des sujets nationaux et des thèmes plus locaux. Entre autres, quelle sera l’organisation de la République quand nous serons au Parlement ? Les problèmes de politique étrangère, la zone euro, ce qui va se passer en Grèce, en Espagne. S’y ajouteront de nombreuses questions concernant la Charente-Maritime, la libéralisation des droits de plantation, l’aménagement des villages, des routes, la gestion de l’eau, la création d’emplois, la LGV, etc.

En tant que membre du Parti de la Charente-Maritime, le fameux PCM, vous soutenez Olivier Falorni sur la circonscription de La Rochelle. La chasse“Royal“ serait-elle ouverte ?

Non, ce n’est pas la chasse à la perdrix royale, d’ailleurs très appréciée des chasseurs ! La bonne et vieille tradition du parti de la Charente-Maritime, créée en son temps par Claude Belot, Philippe Marchand, Jean Noël de Lipkowski, Michel Crépeau, François Blaizot, consiste à dire : « à certains moments, l’intérêt de la Charente-Maritime prime avant le reste ». Deux exemples. À La Rochelle, on pouvait être de Droite aux Présidentielles et voter Crépeau aux municipales. Idem à Jonzac où la Gauche est souvent majoritaire aux Présidentielles et où Claude Belot est réélu à chaque municipale. C’est une particularité qui est peut-être due au tempérament un peu rebelle des habitants qui choisissent la personne avant le parti politique.

Fabienne Dugas Raveneau :
«  J’ai rencontré des gens chaleureux  »


Fabienne Dugas Raveneau, candidate socialiste sur la circonscription Jonzac/Royan répond à nos questions

Votre sentiment après ce premier tour ?

C’est une grande satisfaction vis-à-vis du travail que nous avons accompli sur le terrain depuis plusieurs mois. En même temps, ce n’est pas une surprise puisque les conversations que j’ai eues durant la campagne m’amenaient à penser que de nombreuses personnes souhaitaient le changement.

Qu’avez-vous découvert dans ce Sud Saintonge durant la campagne ?

Le Sud Saintonge n’était pas inconnu pour moi car j’y compte de nombreux amis. J’ai eu plaisir à découvrir les 170 communes de cette circonscription. Ce territoire aux nombreuses richesses compte de vrais savoir-faire. J’ai rencontré des gens chaleureux qui ont une expérience professionnelle intéressante qu’ils veulent d’ailleurs transmettre. C’est aussi l’un des problèmes de cette circonscription : comment transmettre son exploitation, son entreprise ? Ici, les habitants sont amoureux de leur région, ils ont envie de participer à son développement.

Quels thèmes avez-vous développé durant cette semaine ?

Parmi les principaux thèmes que je soutiens, figure la moralisation de la vie politique. Je voudrais vraiment convaincre nos concitoyens qu’un parlementaire n’est pas seulement une personne qui participe à une chambre d’enregistrement comme j’ai pu l’entendre et qui a souvent un double discours. Le député a beaucoup de travail à faire, tant au niveau national que sur sa circonscription. Il y a des priorités sur lesquelles il faudra se pencher très rapidement.

Avez-vous eu des contacts avec les autres candidats sur le terrain ?

On s’est croisé avec certains et pas avec d’autres. J’ai vu les Verts, le Front de Gauche et le Modem avec qui nous partageons une position commune sur la libéralisation des droits de plantation.

Pour conclure, que pensez-vous du duel Royal/Falorni ?

Je suis légitimiste. Quand on est d‘un même parti et qu’on porte les mêmes valeurs, un tel duel ne devrait pas avoir lieu. De plus, son hyper médiatisation en fait une affaire nationale…

mardi 12 juin 2012

Montendre : les 29 et 30 juin,
le grand festival Free Music


Dans le cadre idyllique et naturel du lac de Montendre, le festival Free Music propose chaque année une programmation ouverte à tous les styles de musique, du rock à l’électronique en passant par le reggae.

Doté d’un public fidèle qui s’accroît chaque année, le Free Music met un accent particulier à favoriser la diversité et les rencontres entre tous. Cette année, des améliorations seront apportées au site du festival afin d’améliorer le confort de chaque festivalier : deux grandes scènes réaménagées, un site plus spacieux avec un nouvel espace sous les pins, un nouveau parking de 6000 places, un nouveau camping et un nouvelle capacité de 15000 spectateurs par soir !

Asaf Avidan & Band vient compléter la programmation 2012 du Festival Free Music. Avec une voix située quelque part entre celle d’une Janis Joplin écorchée et celle d’un Jeff Buckley en état de grâce. Un grand moments de rock et de frissons garantis.

Présent dans les plus grands festivals de musique du monde, la star internationale Snoop Dogg aux 40 millions d’albums vendus a accepté l’invitation du Festival Free Music. L’information a de quoi surprendre, mais ce n’est en aucun cas une erreur : Snoop Dogg, la star du hip-hop et du gangsta rap se produira au bord du lac en exclusivité française.
Après Public Enemy, monstres sacrés du hip hop US, et Orelsan, la révélation 2012 aux 2 victoires de la musique, il ne manquait que le puissant et mythique Joey Starr pour compléter ce plateau rap d’exception et unique.

Et ce n’est pas fini ! Sur le versant reggae, la programmation compte les Jamaïquains de The Abyssinians aux quarante années de carrière, U Roy le pionnier du deejaying reggae en provenance de Kingston. Il y aura aussi l’indéboulonnable chanteur ivoirien Tiken Jah Fakoly et les Français de Danakil.

Du côté électro, le plateau s’annonce plus que torride. Aprés avoir annoncé la venue de Doctor P, un des leaders de la vague dubstep, et Feed Me (live with Teeth), l’artiste référent de l’électro sur son monstre aux dents lumineuses, l’équipe du Free Music a booké le roi de la drum and bass Andy C ainsi que le jeune DJ virtuose Madéon que les clubs du monde entier s’arrachent, jeune Nantais de 18 ans, qui comptabilise désormais plus de 11 000 000 vues avec son titre « Pop Culture » sur YouTube. Et la sensation dub de l’année, comprenait High Damage, la création parfaite des groupes High Tone et Brain Damage, sera aussi de la partie !

Pour danser et prendre une claque live, Beat Assailant ou la rencontre parfaite entre groove, funk et hiphop, assurera le show. Le groupe puise son inspiration aussi bien dans les standards souls que dans l’électro la plus pointue, pour donné un live monstrueux avec des sections rythmiques de trés haut niveau.

The Shoes, duo originaire de Reims, sera aussi de la partie. Pour son dernier clip « Time to dance », la paire electro a loué les services de Jake Gyllenhaal, l’acteur américain plus connu pour son rôle de cow-boy dans « Le Secret de Brokeback Mountain ». La même génération de musiciens représentée également par la révélation pop française 2012, François and the Atlas Mountains, que tous les festivals d’été s’arrachent.

Thomas Fersen et son huitième album, véritable petit bijou, comme lui seul sait nous les concocter, et Oldelaf, le désormais célébre chanteur de «La Tristitude» et chorniqueur sur Europe 1, représenteront la chanson française.

Côté guitare et rock, tout juste couronnés meilleure découverte de l’année au Printemps de Bourges, les Von Pariahs viendront électriser le Festival Free Music avec leur live ultra rock.

De beaux noms qui attireront beaucoup de festivaliers à n’en pas douter. Aprés une année complète en réservation, il est donc plus que préférable de réserver ses places pour la douzième édition du Festival Free Music. (http://www.digitick.com/ext/billetterie4/index.php?p=21&recherche=free+music+festival et sur le site internet www.freemusic-festival.com).

• Programmation complète

Vendredi 29/06/2012 :

SNOOP DOGG - TIKEN JAH FAKOLY - THE ABYSSINIANS – ORELSAN - THE SHOES – ANDY C - MADEON - FEED ME Live with TEETH - FRANCOIS AND THE ATLAS MOUNTAINS – OLDELAF

Samedi 30/06/2012 :

PUBLIC ENEMY - JOEY STARR - UROY - DOCTOR P - HIGH DAMAGE - DANAKIL - ASAF AVIDAN & BAND - BEAT ASSAILANT - THOMAS FERSEN - VON PARIAHS

http://www.freemusic-festival.com/
https://www.facebook.com/FreeMusicFestival
https://twitter.com/#!/FreeMusicFest

samedi 9 juin 2012

Avec Jean-Pierre Raffarin :
« J’aurais aimé faire
un parcours politique en Charente Maritime »


Jean-Pierre Raffarin l’avoue : il aurait aimé être un élu de Charente-Maritime, département qu’il connaît bien puisqu’il a été président de la région Poitou-Charentes. Natif de la Vienne, fils de Jean Raffarin qui fut secrétaire d’Etat à l’Agriculture du gouvernement Mendès France, il a effectué une carrière bien remplie qui l’a conduit au Gouvernement, d’abord en tant que ministre du Commerce et de l’Artisanat dans le cercle d’Alain Juppé, puis comme Premier Ministre de Jacques Chirac de 2002 à 2005.

Cette mission-là fut un peu plus difficile : n’étant pas issu du sérail parisien, il eut à montrer patte blanche et faire ses preuves. Sénateur depuis 1995, il a toujours gardé un pied dans la politique et fait entendre sa voix à chaque occasion. Après tout, il sait comment s’organisent les jeux dans l’arène.

Avec son dernier livre « Je marcherai toujours à l’affectif », il dévoile pour la première fois sa vie à Matignon, tout en confiant de nombreuses anecdotes qui mettent en scène de hauts personnages de l’Etat. Et si Paris n’était finalement qu’un village ?



• Jean-Pierre Raffarin, vous venez de publier chez Flammarion un livre de souvenirs intitulé « Je marcherai toujours à l’affectif ». Précisément, est-il facile de marcher à l’affectif quand on sait que le monde politique est tout… sauf affectif ?

Je fais partie de ceux qui croient aux valeurs de l’affectif, c’est-à-dire aux valeurs de l’humanisme. Dans ma vie publique, je me suis battu pour qu’elles existent et j’ai de beaux exemples d’amitié, ne serait-ce qu’avec Dominique Bussereau, président du Conseil général de Charente-Maritime, et avec tous ceux avec qui j’ai exercé des responsabilités. Je persiste et signe : l’affectif existe aussi en politique !

• On vous a tout de même glissé des peaux de banane ?

Bien sûr qu’on a des peaux de banane, qu’il s’agit d’un monde cruel et souvent brutal. Certains craignent qu’en accordant trop d’importance à l’affectif, c’est-à-dire en étant trop tendre, ils seront vulnérables. Toutefois, si on néglige l’affectif, on passe à côté de la victoire, de l’essentiel. Je pense qu’avec un peu d’affectif, Nicolas Sarkozy aurait gagné les élections présidentielles.

• A votre avis, quelles sont les causes de sa défaite aux Présidentielles ?

Nicolas Sarkozy a réussi une performance de campagne électorale exceptionnelle. Toutefois, je pense que s’il avait anticipé d’une quinzaine de jours le ton de respect et de tempérance qu’il a eu le soir de sa défaite, l’issue du scrutin aurait peut-être été différente. En tout cas, l’écart qui sépare Nicolas Sarkozy de François Hollande a été très serré.

• Au niveau européen, êtes-vous inquiet pour l’avenir de la Grèce ?

Je suis inquiet en effet. Il faut tout faire pour que la Grèce reste dans l’Europe. Si elle quitte l’Europe, elle coûtera plus cher que si elle y reste. La solidarité européenne, ce n’est pas d’abandonner ceux qui sont en difficulté. Si on commence, on risque de provoquer un effet spirale très grave. La détermination franco-allemande est nécessaire aujourd’hui pour sortir la zone euro de ses incertitudes. Pour notre avenir, il est grand temps que le Président de la République, François Hollande, prenne conscience que la relation franco-allemande est une figure imposée.

• Jean-Pierre Raffarin, vous êtes sénateur d’une assemblée qui est désormais présidée par la Gauche. Qu’est-ce qui a changé dans l’hémicycle ?

Désormais, le Sénat est un peu l’antichambre haute du pouvoir, c’est-à-dire qu’on a vu les Socialistes voter beaucoup de taxes nouvelles. Depuis que le Sénat est passé à gauche, 17 impôts nouveaux ont été votés et des dépenses nouvelles sont régulièrement décidées. Je pense que le Sénat à gauche préfigure ce qu’est le socialisme dépensier et donc les difficultés dans lesquelles nous allons nous retrouver quand les promesses du président Hollande seront mises en place.

• Pourriez-vous être plus explicite sur ces 17 taxes ?

Il s’agit de taxes sur les entreprises, les commerçants, les collectivités locales. C’est à l’occasion du débat budgétaire de printemps que ces dix-sept taxes ont été ajoutées pour résoudre les problèmes de financement. D’une manière générale, au Sénat, les Socialistes ont montré qu’ils préfèrent ajouter des taxes plutôt que de supprimer des dépenses.

• Pourtant, le train de vie des Ministres et du Président semble avoir été réduit ?

Je pense que ce sont des apparences. Combien vont coûter l’augmentation des salaires de la fonction publique et le recrutement de 60.000 fonctionnaires ? Les Socialistes font, avec cette question du train de vie de l’Etat, de la cosmétique. A titre d’exemple, quand F. Hollande voyage en train, l’avion doit tout de même se rendre à Bruxelles au cas où le président serait contraint de rentrer d’urgence.

• Depuis votre élection au Sénat, vous avez toujours appartenu à la majorité. Vous êtes désormais sénateur de l’opposition. Comment vivez-vous cette situation ?

Je suis vice-président du Sénat et je travaille donc quotidiennement avec le Président Jean-Pierre Bel. Les voix de l’opposition essaient d’éviter que les blessures socialistes n’affectent notre pays. Les discussions sont permanentes pour éviter des décisions qui feraient mal à notre économie. Encore aujourd’hui, plus de 15 ans après, les 35 heures coûtent 14 milliards au budget de l’Etat chaque année. L’un des problèmes pour l’Etat, c’est que les mauvaises décisions sont durablement coûteuses.

Archives : Meeting politique avec Dominique Bussereau et Elisabeth Morin à Pons (17)

• En dehors du Sénat, les élections législatives des 10 et 17 juin sont un enjeu important…

En effet, je m’implique et soutiens des candidats dans toute la France. Je suis allé à Fécamp, Senlis, l’Aigle dans l’Orne, l’Isle Adam. Je fais 19 meetings sur 21 jours durant cette campagne. L’autre semaine, j’étais à Saint Jean d’Angély pour soutenir Frédéric Neveu aux côtés de Paul Henri Denieuil et Xavier de Roux. Je serai à Pons le lundi 11 juin à 18 h pour animer une grande réunion de soutien à Dominique Bussereau et son suppléant Francis Savin.

• Quel regard portez-vous sur la circonscription de La Rochelle où Ségolène Royal est opposée, en plus de l’UMP, à un ex socialiste Olivier Falorni ?

Je trouve que la championne de la démocratie participative a inventé le parachutage autoritaire. Et il n’y a rien de plus éloigné de la démocratie participative que le parachutage autoritaire ! Je ne suis pas socialiste, mais M. Falorni n’a pas, à mes yeux, que des défauts…

• Revenons à votre livre de souvenirs. Quel est le passage que vous avez préféré écrire ?

C’est le message aux jeunes. Alors que j’ai la soixantaine, que j’ai roulé ma bosse comme on dit, j’ai voulu leur exprimer un message de confiance en disant pourquoi ils ne doivent pas avoir peur de l’avenir et pourquoi ils n’ont pas à avoir de complexes vis à vis des jeunes Chinois, Indiens ou Brésiliens. Cette observation résulte des nombreux déplacements que j’ai eu l’occasion d’effectuer à l’étranger. Les jeunes Français n’ont aucune raison de douter en leur réussite.

Inauguration des Antilles de Jonzac en 2002. Jean-Pierre Raffarin est alors Premier Ministre

• Dans votre histoire personnelle, y a-t-il une porte que vous auriez aimé pousser ?

J’aurais aimé effectuer un parcours en Charente-Maritime à partir de mes bases de Châtelaillon. J’ai pour ce département beaucoup d’intérêt. Il y a dans ce territoire une énergie assez exemplaire ! En juillet prochain, je participerai au dixième anniversaire des Antilles de Jonzac que j’ai inaugurées en août 2002 aux côtés de Claude Belot. Avec Dominique Bussereau, je vois tous les projets qui, en permanence, germent et se mettent en place. Ce département aux paysages variés, du littoral à l’arrière pays, et aux activités multiples est attractif. La Charente-Maritime est une petite France à elle toute seule ! Pensez à la frégate l’Hermione qui va bientôt partir de Rochefort. C’est une terre où il y a encore du rêve…

L'info en plus


• Avec Dominique Bussereau, Jean-Pierre Raffarin aide une nouvelle génération à entrer en politique. Assurer la relève en quelque sorte en apportant son expérience.

• Confidence : « Pour moi, la présidence d’un Département est l’une des plus belles fonctions de la vie politique française ».

• Au sujet de la Maison du Département de Charente-Maritime : « c’est sans doute l’une des plus beaux bureaux de la République, non pas pour son prestige, mais par sa situation face à la mer ».

• La Chine le passionne

Jean-Pierre Raffarin est un grand marcheur. Il accomplit le chemin de Saint-Jacques de Compostelle dont il fera le dernier tronçon durant l’été 2013. Il aime sa maison de Châtelaillon où il s’adonne volontiers à la lecture.
L’un de ses thèmes favoris est la Chine : « Je me passionne pour la civilisation asiatique dont l’influence sur le monde est importante » dit-il. Ajoutons qu’en pleine grippe aviaire, la délégation française qu’il conduisait en tant que Premier Ministre a été la seule à se rendre à Pékin, répondant à l’invitation du gouvernement chinois. Un courage que les responsables de l’Empire du Milieu apprécièrent.

Propos recueillis par Nicole Bertin

Fabienne Dugas Raveneau
pourrait changer la vie
de trois hommes…

Législatives Jonzac/Royan

Dimanche 10 juin, se déroulera le premier tour des élections législatives. Pour le Parti socialiste, le moment est venu d’obtenir une majorité à l’Assemblée Nationale, jusque-là détenue par l’UMP. En effet, privé d’appui parlementaire, le gouvernement de François Hollande aura bien du mal à concrétiser les grandes lignes de son programme.

A droite, les élus sortants veulent conserver leurs sièges afin de ralentir, précisément, la marche du nouveau Président de la République. Selon le dernier sondage Ipsos, sur les 577 circonscriptions, la gauche parlementaire remporterait entre 303 et 357 sièges, tandis que la droite aurait de 220 à 274 élus.

Député sortant, Dominique Bussereau est également président du Conseil Général de la Charente-Maritime

Qu’en sera-t-il sur la circonscription de Jonzac/Royan dont le député de longue date est Dominique Bussereau ? S’il est réélu, « ce sera mon dernier mandat » dit-il.
L’arrivée de la socialiste Fabienne Dugas Raveneau sur la scène publique changerait totalement la donne de la Haute-Saintonge. Depuis des décades, en effet, trois élus se partagent ce territoire, longévité qui leur donne une sorte de statut de « commandeurs ».

Fabienne Dugas Raveneau (PS) affronte Dominique Bussereau (UMP) sur la 4e circonscription de Charente-Maritime

Sénateur maire de Jonzac, président de la CDCHS, Claude Belot (UMP) y occupe des responsabilités depuis 42 ans (première élection de conseiller général de Jonzac en 1970) ; Dominique Bussereau, actuel président du Conseil Général, depuis 27 ans (élu conseiller général en 1985 et député en 1986) et Bernard Lalande, conseiller général et maire de Montendre, depuis 23 ans. Il va sans dire - et ce n’est pas une critique - que cette « durée » a donné sur le terrain quelques solides habitudes de répartition des pouvoirs !
L’arrivée d’une "trouble-fête" est donc regardée avec suspicion. L’élection de la candidate de gauche, nouvelle venue dans cet univers masculin, aurait une conséquence immédiate : elle modifierait les équilibres.

En parcourant l’ensemble des communes de sa circonscription, Dominique Bussereau fait donc tout pour garder la main. Homme d’expérience, il a un bon ancrage et sa casquette de patron du département lui apporte un plus incontestable.

A dimanche soir pour en savoir plus !

• Rappel des candidats sur la circonscription Jonzac/Royan :

- Député sortant Dominique Bussereau (UMP), suppléant Francis Savin, maire de Saint-Pierre du Palais
- Fabienne Dugas-Raveneau (PS), suppléant Jean-Claude Barron de Saint Matial sur le Né
- Valérie Verduzier, conseillère municipale de Montendre (Modem), suppléant Michel Amblard de Bois
- Martine Gantner (Mouvement pour la France), suppléant Rodolphe Blandin
- Tony Lambert (Front National), suppléant Bernard Roy
- Laure Serra (Debout la République), suppléant Yvan Demeure
- Stéphane Hays (Parti Pirate), suppléante Ghilaine Dubos
- Jean-Yves Boiffier (Front de gauche - PCF), suppléante Annie Gaspar
- Valérie Barraud (Lutte Ouvrière), suppléante Alain Jouanneau
- Jean-Luc Guerbois (Verts), suppléante Nelly Sellier

Législatives :
Dominique Bussereau
en réunion à Montendre


Lundi soir, Dominique Bussereau animait une réunion à Montendre avec son suppléant Francis Savin

Lundi, Dominique Bussereau termine sa journée « électorale » à Montendre. Il y est accueilli par le maire socialiste Bernard Lalande. Un peu surprise, la salle, plutôt couleur UMP, y voit un geste de fraternité saintongeaise. Seul Henri Lathière, qui fut enterré prématurément par le premier magistrat, lui lance quelques piques tandis que d’autres s’étonnent, devant cet humanisme affiché, que « le premier magistrat montendrais ne serre même pas la main des conseillers municipaux de l‘opposition ».

Dominique Bussereau et Francis Savin

Bref, le but de cette rencontre se situe ailleurs. Dominique Bussereau est en campagne, une fois de plus, pour retrouver son siège de député. Ayant appartenu au gouvernement durant neuf ans, d’abord sous Jacques Chirac, puis Nicolas Sarkozy, il possède une bonne connaissance du terrain et ses fonctions de président du Conseil Général lui donnent une envergure appréciable quant aux préoccupations des citoyens.

Il explique d’abord les enjeux des Législatives. Trois options sont envisageables. Soit l’Assemblée Nationale reste à droite et c’est la cohabitation (pas facile à vivre !) ; soit la Gauche dispose d‘une majorité relative (c’est-à-dire qu’elle a besoin du soutien d‘autres groupes pour avoir la majorité et elle ne peut utiliser le fameux 49-3 qu’une fois par an) ; soit elle est majoritaire et François Hollande peut gouverner tranquille.

Sur les trois semaines qui viennent de s’écouler, Dominique Bussereau s‘étonne que certains dossiers aient été décidés sans concertation. A titre d’exemple, passer de quatre à cinq jours d‘école entraînerait une augmentation des transports scolaires de 3 millions d’euros par an en Charente-Maritime. Il s’inquiète également de la détérioration du couple franco-allemand et du retrait des troupes d’Afghanistan, quand le rapatriement des matériels par avion s’élève à 35000 euros de l’heure. Enfin, que dire du retour de la retraite à 60 ans et du coût important que cette mesure peut entraîner ?...

« Aucun collège ne sera fermé »

Viennent les questions du public. Originalité, l’un des sujets est Mayotte, département français du bout du monde et première maternité de France… Voilà qui est une charge ! Dominique Bussereau explique que les habitants ont choisi en votant. Par ailleurs, la France a pour habitude d’être « généreuse ». En fait, souligne un participant, elle a été bien inspirée car dans le secteur, d’énormes gisements de pétrole ont été localisés : « La France aurait alors un rôle à jouer en tant que base d’exploitation ».

En matière d’enseignement, le Principal du collège de Montendre s’interroge sur le réseau pédagogique mis en place sur le secteur. Dominique Bussereau et Francis Savin sont unanimes : aucun collège de Haute-Saintonge et d’ailleurs ne sera fermé. Un nouvel établissement pourrait même voir le jour du côté de La Jarrie. Prochain objectif : faire venir le très haut débit dans tous les collèges du département.

En ce qui concerne le domaine médical, le Conseil Général a contacté les facultés de médecine de Poitiers, Limoges et Bordeaux. Il soutiendra financièrement les jeunes médecins qui s’engageront à reprendre un cabinet situé dans les zones à problèmes : la totalité du canton de Jonzac, Gémozac, Matha et Aulnay. Dix contrats seraient sur le point d’être signés avec des étudiants. Les projets de regroupements sur un même site (médecins, infirmières, kinés, etc) seront soutenus. « On a été trop loin avec le numerus clausus » souligne Dominique Bussereau. Il constate que cette carence fait aujourd’hui le bonheur des Espagnols et des Roumains ! Pour preuve, tous les kinésithérapeutes travaillant aux Thermes de Jonzac ont franchi les Pyrénées pour exercer en France…

Réunion à Montendre, dans le Sud Saintonge

• Questions à Dominique Bussereau, député sortant


En premier lieu, pourriez-vous clarifier votre position quant à la libéralisation de droits de plantation qui suscite actuellement des réactions ?

A ce sujet, la candidate socialiste et le suppléant Modem ont dit des contrevérités et ils auront, le jour venu, à en rendre compte.
Quand j’étais ministre de l’Agriculture de Jacques Chirac, jusqu’en mai 2007, la France s’est toujours battue pour empêcher la libéralisation des droits de plantation. Pourquoi ? Parce que les viticulteurs ont besoin de débouchés et que la libéralisation entraîne des situations de surproduction. Le maintien des droits de plantation actuels, qui consiste à modérer la production, est un gage de revenus pour les agriculteurs et de qualité des produits pour les consommateurs.
Pour des raisons que je n’ai pas comprises, mon successeur au Ministère de l’Agriculture, Michel Barnier, s’est fait battre au Conseil des Ministres de l’Agriculture sur une proposition de la Commission, proposant de libéraliser les droits de plantation. Soit le 1er janvier 2016 pour les pays volontaires et, au plus tard, le 1er janvier 2018 pour les pays réticents.
Dès que Bruno Le Maire est arrivé, il a combattu cette position. Comment peut-on revenir sur ce vote malencontreux ? En obtenant une nouvelle majorité dans le cadre de la réforme de la PAC qui remette en place le maintien des droits de production actuels.
Pour cela, il faut arriver à une majorité de 13 ou quatorze pays. Par sécurité, il faut encore en convaincre un ou deux dont l’Irlande et la Pologne. Je souhaite que Stéphane Le Foll, dont je ne conteste pas les compétences en matière agricole, poursuive cette action. Je l’aiderai dans la mesure de mes moyens pour que nous puissions revenir sur cette libéralisation et qu’elle ne s’applique ni en 2016, ni en 2018.

La campagne du premier tour s’achève. Quelles sont les préoccupations qui reviennent le plus souvent dans vos réunions ?

Il y a beaucoup de questions locales sur l’état des routes abîmées par le gel, la scolarité des quatre ou cinq jours et, sur le plan national, les différents scénarios qui peuvent se présenter à l’Assemblée Nationale. J’ai constaté qu’on posait plus de questions au représentant du territoire qu’au futur législateur. Il y aussi des questions extérieures comme celles qui concernaient Mayotte lors de la réunion de Montendre et la situation de la Grèce au cas où elle sortirait de l’euro.

Etes-vous inquiet pour l’avenir de la zone euro ?

Le 17 juin, si les Grecs ne trouvent pas une majorité pour appliquer un plan dont je conçois bien qu’il sera rigoureux mais indispensable pour sauver leur pays, ils peuvent sortir de l’euro. A ce moment-là, il y aura des conséquences néfastes pour la France puisque nous sommes engagés à hauteur de 66 milliards de dettes publiques - ce qui fait 1000 euros par Français – sans compter le Crédit Agricole, Groupama, etc. Ce serait une très mauvaise nouvelle pour la France et l’Europe. C’est pourquoi le couple franco-allemand doit être solide. Il faut dépasser les agacements entre Angela Merkel et François Hollande et tenir bon parce que l’économie européenne pourrait tomber en rade de croissance, avec des hausses des taux d’intérêts pour les entreprises et les collectivités et des conséquences sur l’emploi.

Propos recueillis par Nicole Bertin