dimanche 28 octobre 2012

Crédit Agricole :
Le départ de Saintes
mécontente les élus


Pourquoi pas un nouveau siège à Saint-Jean d’Angély plutôt qu'à Dompierre-sur-mer, près de La Rochelle ? 

Pour Dominique Bussereau, « le Crédit Agricole n’est pas une entreprise comme les autres du fait qu’elle a des sociétaires »… 

 Comme chacun sait puisque l’affaire fait grand bruit, le Crédit Agricole Charente-Maritime et Deux-Sèvres souhaite regrouper ses unités de Saintes et Niort sur un seul site, à Dompierre-sur-Mer. « C’est du déménagement du territoire. Depuis longtemps, Saintes est la capitale de la ruralité avec les sièges de la MSA, du Crédit Agricole, les lycées agricoles, etc. Le choix de Dompierre me laisse pantois. Certains pensent que le meilleur emplacement, entre Saintes et Niort, serait Saint-Jean d’Angély » remarque Dominique Bussereau.  Ce secteur aurait besoin d’un coup de pouce, en effet, si le projet de prison sur Fontenet venait à disparaître… 

Pour Michel Doublet, conseiller général de Saint-Porchaire, l’émotion que suscite la décision du Crédit Agricole est grande : plus de 500 personnes sont concernées dont plusieurs centaines à Saintes : « ce transfert nous inquiète. Des problèmes sociaux et économiques sont à craindre ». Et de lire le texte d‘une motion en soutien aux salariés. Pour Isabelle Pichard, conseiller général de Saintes, le départ de Saintes du CA est forcément une mauvaise nouvelle. « Et nous risquons d’en apprendre d’autres à l’avenir » ajoute-t-elle.

Isabelle Pichard tire la sonnette d'alarme en ce qui concerne le secteur de Saintes qui va perdre des emplois
Denis Leroy (La Rochelle) souhaite, quant à lui, tirer la situation vers le haut : « Nous avons la chance de garder le siège du CA en Charente-Maritime. Et une partie du personnel viendra des Deux-Sèvres ». Autrement dit, ceux qui devraient en vouloir aux dirigeants du Crédit Agricole sont les Deux-Sévriens, pas les Saintais !!!  « Vous parlez de tirer vers le haut. Moi, j’ai compris tirer vers le Nord » riposte Isabelle Pichard.

« Le Crédit Agricole n’en a plus que le nom. La majorité des comptes sont détenus par des clients ne vivant pas de l’agriculture » enchaîne Yves Quéré. Il estime qu’une motion commune, d’une ouverture plus large que celle de Michel Doublet, serait nécessaire : « sinon, on sait ce que deviennent les motions, elles finissent généralement à la poubelle ».
Il s’étonne par ailleurs que les présidents des Caisses locales, administrateurs de terrain, aient voté le départ du siège de Saintes pour la périphérie rochelaise.
Dominique Bussereau réagit en défendant la motion présentée par Michel Doublet : « il faut bien un rédacteur » ! Pour en savoir plus sur les intentions du CA, il a pris rendez-vous au niveau national : « Je ne reste pas les deux pieds dans le même sabot » assure-t-il.

 La parole 
est à Jacky Quesson 


Jacky Quesson, conseiller général de Saint-Genis, également administrateur du CA, explique pourquoi la banque verte s’apprête à partir pour Dompierre. « Ce choix résulte d’une étude de marché. C’est le bassin rochelais qui l’a emporté. Dompierre, près de La Rochelle, a été privilégiée en fonction de sa situation géographique, entre Argenton-Château et Saint-Aigulin ». 
La fusion des caisses de Charente-Maritime et des Deux-Sèvres remonte à 1995. « Depuis cette époque, les choses ont changé et Saintes n’est plus la capitale de l’agriculture. La Chambre d’Agriculture est à La Rochelle et la foire agricole se tient à Surgères ».  En optant pour un seul site, le Crédit Agricole économisera 10 % de ses coûts de fonctionnement.  
« 347 salariés en tout sont pénalisés par ce départ. Deux syndicats s’opposent à cette décision, les autres ont ouvert des négociations sur les conditions de changement de lieu de travail » explique Jacky Quesson. Pour lui, il ne fait aucun doute que le CA, en construisant un nouveau siège, recherche l’efficacité. Les sites de Saintes et Niort seront donc libérés d’ici quelques années : « Le CA est prêt à travailler avec les collectivités pour donner une nouvelle destination à ses  anciens locaux ». 

Une position 
« déplacée » ? 

 Pascal Ferchaud, conseiller général de Saujon, fait part de sa surprise : « Le fait que vous vous placiez en tant qu’avocat du CA est un peu déplacé » lance-t-il à Jacky Quesson. Comme Bernard Rocher, conseiller général de Tonnay-Boutonne, il pense à la détresse que vont vivre les salariés et leurs familles.
Pour sa part, Christophe Dourthe, conseiller général de Saintes, regrette que la direction du Crédit Agricole n’ait pas associé les élus à ses réflexions. Et de préconiser la création d’une cellule de crise au sein du Conseil général.
Les discussions se poursuivent sur la mutualisation des moyens qui aboutit à des situations préoccupantes, comme à l’hôpital par exemple. Les domaines sont nombreux. Ainsi, répondant à un appel d’offres, la restauration de la Mutualité Sociale Agricole de Saintes sera désormais assurée par un groupe nantais, au détriment des intervenants charentais-maritimes (services de restauration des hôpitaux en particulier). 
« Lorsqu’on crie vive le progrès, demande toujours : le progrès de quoi ? » écrivait à juste titre Stanislaw Jerzy Lec…

• Le point de vue du Préfet, Béatrice Abollivier, au sujet du Crédit Agricole : « C’est un organisme privé qui prend ses décisions. Nous avons la chance de garder un équipement en Charente-Maritime. Les Deux-Sèvres vont perdre des emplois ».

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