dimanche 21 avril 2013

Château de Panloy :
comme un air d’opéra !


Fièrement campé sur les bords du fleuve Charente, le château reconstruit en 1770 sur les ruines d’un château Renaissance appartient depuis 1785 à la famille de Grailly qui ne l’a jamais vendu, ni morcelé. 

Le marquis Jean de Grailly nous a accueillis en toute simplicité sur les sept hectares de son domaine. Il avait beaucoup à nous dire et surtout à nous faire partager. Entre le pigeonnier de 1620, les tapisseries, les boiseries, la galerie de chasse et ses 80 trophées, les écuries, les journées spécialement consacrées aux envolées lyriques du répertoire d’opéra, tout est prétexte à faire mieux connaissance.
Suivez le guide ! Tout d’abord, il faut traverser le parc en laissant sur votre droite la Charente qui coule nonchalamment en contrebas. En été, qu’il doit être doux de se prélasser sur ses bords !

Mais ne nous laissons pas distraire. Le pigeonnier possède 2500 boulins. « Autrefois, un boulin équivalait à un journal, autrement dit, un jour de travail. Mais les jours ne sont pas les mêmes partout » précise le marquis Jean de Grailly, particulièrement en verve et fier de faire partager l’histoire de son château.

Les écuries sont toutes pimpantes : on s’attendrait presque à en voir sortir un équipage de cavaliers et sa meute de chiens : « C’est en 1863 que le marquis de Grailly a composé un équipage avec des chiens du Haut-Poitou. Avec Paul Lecointre, ils ont fondé le rallye Saint-Hilaire. 60 chiens chassent le chevreuil. La moyenne est de 35 prises d’animaux par an ». La galerie de chasse en témoigne avec ses trophées d’un temps pas si lointain où la chasse au chevreuil était codifiée et ritualisée.
Dans le salon et la salle à manger, les boiseries, les tapisseries de Beauvais et une table d’apparat avec sa vaisselle de prestige et ses verreries de Saint-Louis font entrer le visiteur d’un seul bond dans le XVIIIème siècle. « Vous savez, Panloy était la maison de campagne de mes ancêtres. Il est le fruit d’une longue transmission familiale et les meubles sont d’origine » explique Jean de Grailly.

  
Le marquis Jean de Grailly
 Le château de Panloy

En 1970, Archambaud de Grailly, père de Jean, est le premier à proposer des visites du château, inscrit à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques. « Nous ouvrons le château de mai à novembre. Nous recevons entre 1300 et 1500 visiteurs par an. A partir de l’an 2000, ils se faisaient plus rares. Alors, en 2005, nous avons eu une idée grâce à l’association des visiteurs de Panloy qui réunit 150 adhérents. Un ensemble de figurants, en costumes de l’époque Louis XV, évoluaient dans le parc et le château comme s’ils en étaient les occupants, un après-midi de 1772. Ces portes ouvertes ont été un succès ». 

Les écuries

Panloy à l’heure de l’opéra 

On ne dira jamais assez combien sont importantes les rencontres et à quel point il faut y être attentif. Ce n’est pas Jean de Grailly qui nous contredira. « Effectivement ! Lors d’une visite commentée en anglais, un visiteur m’aborde et me dit combien il est intéressé par l’histoire du château et plus particulièrement l’époque révolutionnaire ». Il s’agit de Richard Ballard qui a vécu à Crazannes et à Taillebourg.

Cosi Fan Tutte au château de Panloy
Ce pasteur retraité de Westminster a d’ailleurs écrit un livre sur la révolution dans la région. Mais là n’est pas l’essentiel. Il présente sa famille au marquis et il se trouve que son gendre est directeur de musique à Westminster. Guy Hopkins tape dans ses mains, vérifie l’acoustique et déclare tout simplement : « Je vais vous faire un opéra ! ».
C’est ainsi que, chaque été, les musiciens et les chanteurs de la Westminster Opéra Company s’installent au château de Panloy et font découvrir, dans une ambiance britannique avec pique-nique sur la pelouse, Acis et Galathée de Haendel en 2009, Cosi fan tutte de Mozart en 2010, Don Pasquale de Donizetti en 2011. L’an dernier, c’était Le Barbier de Séville et cette année, le 1er et 2 août, Didon et Enée de Henry Purcell.  
« En 2012, nous avons accueilli 550 personnes sur les deux jours. Les musiciens et les chanteurs sont venus pour apprendre la mise en scène, les partitions musicales et Guy Hopkins veille au grain. C’est une grande chance et un bonheur pour Panloy ». Alors ? convaincus ? Venez donc en août prochain avec votre panier de pique-nique écouter l’opéra et vous transporter au Siècle des Lumières par une chaude nuit d’été…

Le pigeonnier
Didier Catineau

Château de Panloy – 17350 Port d’Envaux – www.chambres-au-chateau-de-panloy-17. com 05 46 91 73 23 – Visites guidées.

 • Le potager de Panloy – Les 11 et 12 mai 2013, de très nombreuses animations vont envahir Panloy : baptême de l’air en hélicoptère, cours de golf, tir à l’arc et plus de 40 exposants avec les métiers du jardin, des artisans et des métiers des saveurs. C’est devenu un beau rendez-vous !

• Les Chambres au château – Depuis l’an 2000, on peut dormir à Panloy dans la chambre Louis XVI et dans une seconde au style plus contemporain. Une surface de 60 m2 et un petit déjeuner copieux servi par le marquis de Grailly en personne emportent tous les suffrages. Le livre d’or en témoigne abondamment. 

1 commentaire:

Bords 17 a dit…

Belle histoire que celle du château de Panloy et de la famille de Grailly.