mardi 29 avril 2014

Claude Belot,
sénateur maire de Jonzac,
favorable à une grande Région
avec l’Aquitaine


Lundi soir, Claude Belot, sénateur maire de Jonzac, a proposé aux conseillers municipaux de signer une motion en faveur d’un rapprochement du Poitou-Charentes avec l’Aquitaine. Les élus ont voté pour à l’unanimité. 

Une belle unanimité des élus, Claude Belot - qui accomplit son dernier mandat de maire - l’a obtenue lundi dernier en fin de conseil municipal. Alors que traditionnellement, l’opposition avait voté contre le budget primitif pour des raisons détaillées par son chef de file, Jack Ros, tous se sont retrouvés autour du redécoupage des régions qui devront fusionner dans un proche avenir.
En effet, la France vit au dessus de ses moyens, comme l’a rappelé le nouveau Premier ministre. Les strates diverses et variées n’ont fait qu’appesantir le mille-feuille et générer des dépenses dont il faut freiner la progression sous peine d’une envolée (non lyrique) des impôts locaux. Quand l’Etat répond aux abonnés absents, les dirigeants des collectivités (Conseil général, Région, Communautés de communes et CDA) se tournent alors vers les contribuables. Or, par le temps qui courent, la population apprécie peu d’être sollicitée pour des réalisations ou des trains de vie dont elle apprécie mal les retombées bénéfiques sur sa vie quotidienne. C’est pourquoi, parmi ses grands projets, le Gouvernement envisage de réduire le nombre de régions à l’horizon 2017. Objectif : faire des économies en mutualisant les moyens. Des mariages auront lieu, de gré ou de force !

Au centre de la photo, Claude Belot, sénateur maire de Jonzac
Une vieille histoire qui remonte à Aliénor 

En assemblée, Claude Belot a pris les devants. Il y a belle lurette qu’il est favorable à un rapprochement de la région Poitou-Charentes avec l’Aquitaine. L’histoire parle d’elle-même : à l’époque de la grande Aliénor, épouse d’un Plantagenêt, les Saintongeais étaient déjà plus proches de la Guyenne que de Chinon ou du Massif Central ! De nos jours, les historiens se rendent aux archives de Gironde pour y consulter les actes de l’ancien Parlement de Bordeaux.
« Manuel Valls est pressé. C’est un vrai sujet. Si je souscris à de grandes régions, le mariage doit être consenti ». Et de proposer la signature d‘une motion qui associerait les départements de la Charente-Maritime et de la Charente au vœu émis par la ville de Jonzac (et à ceux de la Communauté de communes de la Haute-Saintonge). Evidemment, tous les départements qui composent la Région ne partagent pas cet engouement, Chatellerault (Vienne) voudrait se rapprocher du Centre et Les Deux Sèvres des Pays de la Loire.
« Nous avons une capacité d’autodétermination » souligna Claude Belot. Dans une vie antérieure, il a appartenu au Conseil régional dont il était vice-président chargé du développent économique et de la recherche, aux côtés de René Monory. « Je ne vois pas notre territoire dépendre d’Orléans ou de Tours. Il est bon de lancer un débat sur ce redécoupage. Si Poitiers n’est plus capitale de la Région, ce doit être Bordeaux ». Jack Ros fit remarquer que Jean-Pierre Raffarin défendait la cause du Limousin : « il n’y a aucune hâte à se prononcer sur ce dossier » dit-il.

La motion fut finalement votée à l’unanimité en faveur de l’Aquitaine. Elle sera adressée à la présidente de la Région Ségolène Royal (et à M. Macaire, président intérimaire), à M. Rousset, président de la Région Aquitaine ainsi qu’aux instances gouvernementales concernés dont le ministère de l’Intérieur.

En Saintonge, Claude Belot aura été le premier à s’exprimer officiellement en faveur d’un rapprochement vers le Sud. Il est vrai que Bordeaux possède de nombreux atouts, proximité, commerces, industrie, viticulture, activités portuaires, universitaires, etc. Et elle est inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco. Que demander de plus ?

• La région Poitou Charentes comprend la Vienne, les Deux Sèvres, la Charente et la Charente-Maritime ; celle de l’Aquitaine la Dordogne, la Gironde, les Landes, le Lot-et-Garonne et les Pyrénées-Atlantiques.

De 22 régions, nous pourrions passer à 15 régions !

• L’histoire parle d’elle-même ! La Guyenne est une ancienne province française qui se confondit avec l'Aquitaine jusqu'au XIIe siècle. Ensemble des possessions françaises du roi d'Angleterre, après le traité de Paris de 1259, elle comprenait le Limousin, le Périgord, le Quercy, l'Agenois, une partie de la Saintonge et la Gascogne. Elle fut définitivement reprise par la France en 1453 (lors de la fameuse bataille de Castillon). Donnée en apanage par Louis XI à son frère Charles (1469), elle revint à la Couronne. Elle forma avec la Gascogne, la Saintonge, le Limousin et le Béarn, un grand gouvernement qui avait Bordeaux pour capitale.
Des siècles après, nous nous sentons toujours plus proches de Bordeaux que de Poitiers !

Les quais en fête à Mortagne jeudi 8 mai avec le Leenan Head

Le Leenan Head s'amarrera au quai de Mortagne sur Gironde (Charente-Maritime) le 8 mai prochain pour décharger des produits bretons et remplir sa cale des vins de l'Estuaire. L'association Graine d'Estuaire propose une assiette de produits locaux pour le repas du midi (à 10 €) ainsi qu'une buvette. La cale du bateau sera ouverte au public. Des vignerons locaux et bio viendront faire déguster leurs productions Des surprises animeront cette rencontre en l'honneur de l'estuaire et du vin. Pour en savoir plus : http://www.leenanhead.com


• Brocante du muguet, jeudi 1er mai organisée par le Comité des fêtes, toute la journée sur le port de Mortagne. Buvette & restauration sur place. Renseignements et inscriptions : Office de tourisme au 05 46 90 52 90

• Concours de flippers samedi 3 mai organisé par le Club des 400 coups. A la salle Parias Frères sur le port de Mortagne. Renseignements : maison du meunier 05 46 97 75 10

• Sortie nature : dimanche 18 mai à la découverte des oiseaux du marais  RDV 9h15 à l’écluse au port pour 2h de balade avec un ornithologue amateur. 2 € par personne.

Renseignements : Office de tourisme au 05 46 90 52 90 contact@ot-mortagne.com www.ot-mortagne.com Horaires d’ouverture : lundi, mardi, jeudi, vendredi 9 h 15 – 12 h 15 et 14 h – 17 h

dimanche 27 avril 2014

Charente-Maritime : 495 921€ pour les petites communes


La Commission permanente du Conseil général de la Charente-Maritime s’est réunie vendredi 25 avril à la Maison de la Charente-Maritime de La Rochelle, sous la présidence de Dominique Bussereau. 

Elle a approuvé le lancement du dossier de 
consultation des entreprises relatif à la construction 
du giratoire ouest du contournement de Puydrouard.
 Ce giratoire, situé sur le territoire de la commune
d’Aigrefeuille d’Aunis, permet de raccorder la RD 112 (Puydrouard-Le Thou) à la RD 939 (La Rochelle-Surgères). Après la réalisation du giratoire Est, cet aménagement est la deuxième étape du programme de contournement du village de Puydrouard (commune de Forges d’Aunis).
Les travaux, dont le montant s’élève à 573 273€, devraient être lancés fin 2014 et finalisés courant 2015.

Dans le cadre du Fonds d’aide à l’immobilier d’entreprise, le Département subventionne la construction ou l’aménagement de bâtiments industriels à Loix, Brie-sous-Archiac, La Rochelle (plateau nautique) et Tonnay-Boutonne, ainsi que l’aménagement de terrains en vue de créer des parcs d’activités à Saint-Jean d’Angély et à Saint-Savinien-sur-Charente. Le total de ces subventions s’élève à 806 157€. 
Par ailleurs, au titre du programme de redynamisation des sites de défense, une subvention de 200 000€ est accordée à la Communauté d’agglomération de La Rochelle pour la création d’une pépinière d’entreprises dans la zone Technocéan.

REVITALISATION DES PETITES COMMUNES

36 dossiers, concernant 33 communes, ont été adoptés. Le montant total des subventions s’élève à 495 921€. Les communes concernées sont :
 Anais, Ars-en-Ré, Le Bois-Plage-en-Ré, Celles, Chenac-Saint-Seurin d’Uzet, La Couarde-sur-Mer, Courçon d’Aunis, Echillais, Epargnes, La Flotte, Le Fouilloux, Gémozac, Le Gicq, Le Gué d’Alleré, Hiers-Brouage, Matha, Médis, Meursac, Néré, Rivedoux-Plage, Saint-Christophe, Saint-Ciers-du-Taillon, Saint-Dizant-du-Gua, Saint- Georges-Antignac, Saint-Jean-de-Liversay, Saint-Maigrin, Saint-Mard, Saint-Savinien-sur- Charente, Saint-Trojan-les-Bains, Sainte-Marie-de-Ré, Soubise, Thaims et Virson.

AIDE AUX ÉCOLES : Dans le cadre du Fonds d’aide aux constructions et grosses réparations des locaux scolaires du premier degré, des subventions sont attribuées aux communes de Chaillevette, La Flotte et Le Grand-Village-Plage. Leur montant s’élève à 28 993€.

ÉQUIPEMENT TOURISTIQUE DES PETITES COMMUNES : Deux subventions, dont le total s’élève à 31 615€, sont votées pour des aménagements touristiques à La Flotte et à Rivedoux-Plage.

AIDE AU LOGEMENT EN MILIEU RURAL  : Des subventions sont attribuées aux communes de Germignac, Saint-Georges-du-Bois et Siecq, pour des travaux d’aménagement ou d’équipement de logements communaux.

POLITIQUE DES CHEMINEMENTS : Cinq sections de cheminement cyclable vont être aménagées entre Mortagne-sur-Gironde et Saint-Romain-sur-Gironde, pour un coût de 247 980€. Le lancement du dossier de consultation des entreprises a été approuvé.

PROGRAMME DÉPARTEMENTAL D’ÉQUIPEMENT RURAL : Plusieurs subventions, notamment en faveur de l’Union des Marais de Charente-Maritime (UNIMA) sont votées pour financer des études et des travaux d’aménagement hydraulique. Leur montant s’élève à291 389€.

SYNDICAT HYDRAULIQUE NORD-AUNIS (SYHNA) : Le Département a approuvé la convention avec le SYHNA relative au financement du Programme d’actions de prévention des inondations (PAPI) qu’il a élaboré et qui a été labellisé par la Commission nationale. Le montant total du programme de travaux s’élève à 4,932 M€. Le Département finance 20% des actions inscrites au titre du Plan digues, soit une aide de 740 800€.

DÉFENSE DES CÔTES – ILE DE RÉ  : Le Département finance à hauteur de 30% les travaux de défense des côtes réalisés par la Communauté de Communes de l’île de Ré à La Flotte (digue est du port), Saint-Clément-des-Baleines (digue du Nouleau) et Loix (épi de la Tonille). Le montant de ces subventions s’élève à 45 762€.

PORT DE LA PERROTINE : Dans le cadre du programme de qualité environnementale des ports, le Département subventionne à hauteur de 45% la mise en place d’un point de collecte pour déchets industriels au port de La Perrotine (Commune de Saint-Georges d’Oléron).

PORT DE CHENAC-SAINT-SEURIN D’UZET : Une subvention de 48 492€, représentant 30% du montant des travaux, est attribuée à la commune pour la restauration du perré de ce port.

TRAVAUX DE DRAGAGE : Des subventions sont votées en faveur des Communes de Fouras (port sud, 24 920€) et de Saint-Georges d’Oléron (La Perrotine, 31 600€).

ARCHÉOLOGIE PRÉVENTIVE : La convention-cadre entre le Département de la Charente-Maritime et l’Institut National de Recherches Archéologiques Préventives (INRAP) a été approuvée. Elle définit les principes directeurs du partenariat dans les domaines de la détection, de la collecte, de la sauvegarde, de la conservation et de la valorisation du patrimoine archéologique. Des conventions annexées concernent la constitution de "groupements momentanés d’opérateurs de fouilles conjoints". 

POLITIQUE CULTURELLE : Des subventions sont accordées à 53 orchestres ou ensembles vocaux de la Charente-Maritime. 
Dans le cadre de l’opération Théâtre au collège, des subventions sont allouées aux collèges de Saujon, Saintes (Agrippa d’Aubigné), Tonnay-Boutonne, Marennes, Rochefort (La Fayette et Pierre Loti), Saint-Genis-de-Saintonge, Saint-Porchaire, La Rochelle (Jean Guiton), Marans et Royan (Émile Zola).

LE DÉPARTEMENT INITIE DES MESURES DE SOUTIEN À LA MYTILICULTURE EN CRISE : L’Assemblée départementale a adopté un programme exceptionnel de soutien aux mytiliculteurs touchés par la surmortalité des moules adultes. Dans un premier temps, sera mis en place un
dispositif consistant à exonérer ces
mytiliculteurs du paiement des redevances 
d’occupation temporaire du domaine public
portuaire départemental. Cette exonération est assortie d’une compensation financière du manque à gagner pour les concessionnaires de ces ports départementaux. Un crédit de 150 000€ sera inscrit au budget supplémentaire lors de la session d’été (juin). Des mesures analogues avaient été adoptées en décembre 2013 en faveur des ostréiculteurs.
Dans un second temps, le Département examinera un éventuel dispositif d’accompagnement des aides de l’Etat.

• Plan digues : Cette session a également été l’occasion de faire le point sur les programmes de protection du littoral. En ce qui concerne les travaux d’urgence initiés par le Département et des collectivités locales à la suite des intempéries de début janvier 2014, 36 chantiers ont été réalisés ou sont en cours de réalisation, dont 27 sous maîtrise d’ouvrage départementale. Le coût total s’élève à 4 143 M€ ; le Département et les collectivités concernées financent ces travaux à hauteur de 35% chacun, et l’Etat à hauteur de 30%.
Protections littorales (ou Plan digues) : Des travaux ont déjà été réalisés ou sont en cours à Charron (Bas Bizet et digue ouest), Port-des-Barques et Ars-en-Ré (digue du Boutillon). 
Pour les cinq ans à venir, l’ensemble de la façade littorale dispose actuellement de 9 PAPI (Programme d’action et de prévention des inondations) labellisés pour un montant de 146 M€. L’autorisation de programme 2012-2017 votée en décembre 2011 s’élève à 125 M€. Elle permettra de financer 115M€ de travaux sous maîtrise d’ouvrage départementale et 10 M€ sous maîtrise d’ouvrage d’autres collectivités.
En février 2014, sept dossiers ont été transmis au Préfet de Charente- Maritime dans le cadre de la procédure simplifiée d’instruction. Ils concernent des zones sensibles à Esnandes, Aytré-Angoulins, La Flotte, Saint-Clément-des-Baleines, Loix, Boyardville et Saint-Trojan-les-Bains. Le montant des travaux s’élève à 36, 026 M€. L’objectif est de lancer ces travaux au début de l’année 2015.

PORTS DE LA RIVE DROITE DE L’ESTUAIRE DE LA GIRONDE : Le périmètre du Grand Port Maritime de Bordeaux comprend les sept ports charentais-maritimes situés sur la rive droite de l’estuaire de la Gironde : Meschers, Talmont-sur-Gironde, Les Monards (port d’Etat), Chenac-Saint-Seurin d’Uzet, Mortagne-sur-Gironde, Port-Maubert et Vitrezay. Le Département a sollicité, du GPM de Bordeaux, la sortie de son périmètre afin de les placer sous sa compétence. Le GPM ayant donné un avis favorable, le transfert de compétence et de propriété va pouvoir être réalisé.

VOIRIE COMMUNALE : Le Département a procédé à la répartition, entre les 440 communes éligibles, de la dotation 2014 de l’Etat dont le montant s’élève à 9 437 752€ (contre 12,56 M€ en 2012 et 12,724 M€ en 2013). Cette ressource provient du Fonds départemental de péréquation, alimenté par le produit de la taxe additionnelle aux droits de mutation à titre onéreux. Le Département participe à sa réalisation à hauteur de 850 000€ pour la passerelle, de 1,44 M€ pour la maîtrise d’ouvrage de la gare routière et de ses accès.

■ PLAN CLIMAT ÉNERGIE TERRITORIAL (PCET) : Destiné à contribuer à la diminution des émissions de gaz à effet de serre, à réduire la dépendance énergétique et à limiter la vulnérabilité climatique du Département, le PCET rassemble plusieurs actions réparties en 5 axes. L’objectif principal est de réduite les émissions de gaz à effet de serre du Département de 8% à l’horizon 2020. L’Assemblée départementale l’a approuvé.

AIDE SOCIALE À L’ENFANCE : Un nouveau règlement départemental de prévention et de protection de l’enfance définit des caractéristiques et des conditions d’attribution actualisées des aides financières. Elles sont également conformes au Schéma départemental de prévention et de protection de l’enfance qui a été adopté en 2102.

PETITE ENFANCE : Une aide financière est attribuée à trois maisons d’assistants maternels qui ont ouvert leurs portes au cours du second semestre 2013 à Burie, Clavette et Croix-Chapeau.

Manifestation pour le maintien
du siège social du Crédit Agricole
à Saintes et à Niort.


La solidarité des opposants au transfert  se renforce : les salariés du Crédit Agricole Mutuel CMDS rassemblés en intersyndicale (FO, CGT et SUD), l’association AREMUT (Association pour la REconquête du MUTualisme), ses adhérents, sympathisants et sociétaires, les Unions Locales CGT, FO et Solidaire s’opposent au transfert du siège social du Crédit Agricole de Saintes et du site administratif  de Niort vers La Rochelle. Ils appellent à un rassemblement général à l’occasion de la prochaine assemblée générale de la Caisse Locale de Crédit Agricole de Saintes mardi 29 avril à 18 h devant l’Espace Mendes France, cours Charles de Gaulle à Saintes. Cette manifestation est soutenue par la FSU Charente Maritime.


Argumentaire des opposants :

• Les intersyndicales CGT, FO et SUD du Crédit Agricole dénoncent la menace sur les emplois, les traumatismes que fait planer un tel projet sur 500 familles impactées  (augmentation du trajet journalier de plus de deux heures, surcoût de déplacement, déménagements, changement de métier imposé pour le salarié et/ou conjoint, risque d’accidents, abandon d’une partie de sa vie privée et de son tissu social). Pour ces raisons, les salariés sont appelés à la mobilisation.  

• L’association AREMUT compte bien se voir rétablir dans sa qualité de sociétaire. Son combat pour la reconnaissance du mutualisme et le « retour aux décisions » des sociétaires de cette entreprise coopérative s’amplifie. Derrière son slogan « Saintes veut vivre », elle appelle tous les sociétaires à venir grossir ses rangs et faire valoir leurs droits. Car ils sont les propriétaires du Crédit Agricole. La décision prise par la Direction et le Conseil d’Administration est un véritable « hold-up » du pouvoir décisionnaire des sociétaires.

 • Les Unions Locales CGT et FO et l’Union Syndicale Solidaire réunies en intersyndicale s’insurgent avec le soutien de la FSU Charente-Maritime contre les conséquences qu’un tel projet promet de faire subir au tissu socio- économique saintais : destruction des bassins d’emploi, moins de travail, pertes d’emplois, dégradation des prix de l’immobilier et dévalorisation du patrimoine, effet globale de "fuites" avec le départ d’autres entreprises, moins de recettes fiscales et donc plus d’impôts. Pour éviter cette catastrophe annoncée, un appel est lancé à tous les Saintais et citoyens pour venir défendre leur territoire.

Philippe Machon
succède à Jean Rouger :
« je propose une ère nouvelle
à la CDA de Saintes »


• Christophe Dourthe (PS) décline sa proposition d’être premier vice-président

Inconnu il y a un an, Jean Philippe Machon perce les écrans de la ville de Saintes. Il en est maire et présidera la CDA. La droite départementale s’en trouve confortée, mais le nouvel édile persiste et signe : non encarté à l’UMP, il estime que la ville et son territoire doivent travailler ensemble, quelles que soient les « tendances respectives » des élus. 

L’ancienne Médiolanum Santonum est sous les feux de l’actualité. En effet, son maire, un cadre supérieur issu de la société civile - fils d’un patoisant célèbre - ne cesse de le rappeler : il bannira la politique politicienne qui ralentit les prises de décision et détériore les relations entre responsables. Certes, il compte dans ses rangs un UDI et un UMP notoires, Bruno Drapron et Frédéric Neveu, maires adjoints du nouveau conseil municipal. S’il a reçu la caution morale de Dominique Bussereau, président UMP du Conseil général, Jean Philippe Machon entend démonter que les étiquettes ont un effet pervers, celui de coller à la peau et gêner les mouvements. C’est pourquoi, quand il a été question de la Communauté d’agglomération, il a proposé à Christophe Dourthe, maire de Bussac-sur-Charente et ancien premier vice-président de Jean Rouger à la CDA, de faire liste commune.
Jean Philippe Machon a fait état de cette proposition dans le discours qu’il a adressé, l’autre vendredi, aux 70 délégués chargés d’élire leur chef de file.

Doyen de l’assemblée, Jacki Ragonneaud était chargé d’orchestrer les opérations de vote avec les plus jeunes, Mélissa Trouvé, Céline Vionnet et Pierre Henri Jallais.
Sur cette photo, il est au milieu de Christophe Dourthe (gauche) et Jean Philippe Machon (droite).
Assemblée vendredi dans le hall Mendès France
15 vice-présidents 

« Par écrit, je vous ai fait part de mes intentions et de mon projet pour la CDA de Saintes. Je souhaite construire une équipe avec 15 vice-présidents. Pour moi, l’intercommunalité doit être l’objet d’un consensus. J’ai proposé à Christophe Dourthe de conduire une liste commune en lui offrant le poste de premier vice-président. Il a décliné cette proposition, ce que je regrette. J’en ai pris acte. Mon objectif est de construire une ère nouvelle pour la CDA tournée vers les projets et les investissements. Jean Rouger et son équipe ont fait un travail considérable que nous allons poursuivre. Il n’est pas question de revenir sur le périmètre de la CDA et sur ses compétences. Si le fonctionnement a été privilégié jusqu’à maintenant, nous dirigerons nos efforts sur l’investissement, la ville centre se devant d’aider les petites et moyennes communes. Les axes principaux seront l’optimisation du fonctionnement et de la gouvernance, la mise en œuvre des mutualisations, le développement d’un projet de territoire et une clarification des relations entre la CDA et la Saintonge Romane. La méthode sera basée sur le dialogue, l’échange et la concertation ».
Il annonça la création de deux autres vice-présidences, l’une consacrée aux nouvelles technologies et au numérique ; l’autre pour représenter les petites et moyennes communes. « J’ai eu peu de temps pour constituer cette liste. Elle n’est pas parfaite, mais elle est équilibrée ! Je suis un homme d’ouverture. La réussite de ce territoire, nous l’obtiendrons tous ensemble » dit-il. Une façon de rassurer les maires présents : Saintes n’écrasera pas les satellites alentours…


Soucieux de démocratie, représentant la gauche, Christophe Dourthe était également candidat à la présidence. En exercice avec Jean Rouger, il a participé à la création de la CDA dont il connaît bien le fonctionnement. « Il y a toute une synergie à mettre en place en gardant l’esprit de solidarité qui nous anime. Je ne crois pas en l’homme providentiel, mais en une réussite commune sur le terrain. Je vis et travaille sur ce territoire. La CDA a déjà un bilan, dont la compétence éducation et petite enfance. Je suis prêt à une gouvernance partagée. Si je suis élu, la première vice-présidence sera réservée au maire de Saintes qui sera chargé du développement économique » déclara-t-il.
Il proposa trois postes pour les élus saintais (Jean Philippe Machon, Frédéric Neveu et Céline Viollet) ainsi qu’à Eliane Train, Philippe Rouet, Jean-Pierre Sagot, Annie Rouby, Alain Margat, Patrick Simon, Eric Pannaud, Bernard Bertrand, Fabrice Barusseau et Pascal Gillard.

C. Dourthe à J.P. Machon : il ne fera pas d'opposition systématique
Suivirent les opérations de vote. Dans l’assistance, de nombreuses personnes se posaient des questions. Moult bruits avaient circulé et finalement, le résultat comportait un point d’interrogation. Le suspense ne dura pas longtemps. Très rapidement, Jean-Philippe Machon devança Christophe Dourthe par 45 voix contre 24 (un blanc).

Par cette victoire, Jean Philipe Machon fait d’une pierre deux coups en assurant la direction de la mairie et celle de la CDA : « Je réalise l’ampleur de la tâche. Vous pouvez compter sur moi » souligna-t-il en insistant sur ses valeurs humanistes, son ouverture d’esprit et de solidarité. « J’y ajoute la convivialité, c’est pourquoi je vous invite au verre de l’amitié qui clôturera cette assemblée ».


Pour l’élection des vice-présidents, Christophe Dourthe assura qu’un rassemblement s’opérerait derrière les candidats du nouveau président. Et pour la suite, « il ne fera pas d’opposition systématique ». Le public applaudit.


•  Ont été élus : Premier vice-président Jean-Claude Classique (Fontcouverte), Eric Pannaud (Chaniers, affaires scolaires), Philippe Rouet (Montils, finances et budget), Geneviève Thouard (Le Seure, ressources humaines), Jean-Pierre Sagot (Chermignac, représentation des communes), Frédéric Neveu (Saintes, mobilité, transports), Patrick Simon (Les Gonds, aménagement du territoire), Philippe Delhoume (Pessines, habitat), Bruno Drapron (Saintes, valorisation des déchets), Alain Margat (Corme Royal, développement durable), Céline Viollet (Saintes, numérique), Christian Fougerat (Burie, insertion), Marie-Claire Colin (Ecoyeux, mission locale), Jean Brethomé (Thénac, politique ville), Bernard Bertrand (Saint Georges de Coteaux, développent des équipements communautaires).

Le discours de Jean Rouger, président sortant
Isabelle Pichard Chauché, chef de file de l'opposition saintaise au conseil municipal, de retour sur la scène publique
• Le bonheur des uns fait le malheur des autres ? Avant que ne soit désigné le nouveau président de la CDA, Jean Rouger, qui occupa ce poste, prononça un discours qu’il abrégea volontairement : « j’ai beaucoup parlé pendant six ans ! ». Par la suite, il constata que la Gauche avait perdu la majorité au sein de cette collectivité créée le 1er janvier 2013. Avec des nuances toutefois. Certains « anciens » sont entrés dans la gouvernance de la nouvelle équipe. C’est aussi ça la politique, savoir composer…

Jean-Claude Classique, élu premier vice président
 • Saintes n’est pas Jonzac ! En proposant la première vice-présidence à Christophe Dourthe (PS), Philippe Machon pensait-il faire aussi bien stratégiquement que Claude Belot à la CDC de Haute Saintonge ? En effet, récemment, Claude Belot, seul candidat à la présidence de la CDCHS, s’est fait élire à Montendre, l’une des rares villes socialistes de Haute Saintonge et c’est son maire, Bernard Lalande, qui a annoncé à ses collègues la candidature du sénateur-maire de Jonzac à ce poste qu’il occupe depuis des lustres. Plutôt bien joué, il faut l’admettre ! Bernard Lalande n’y a pas perdu : dans la foulée, il a retrouvé ses fonctions de vice-président. Cependant, compte-tenu que Pons a rejoint la CDCHS le 1er janvier dernier, il aurait été plus « logique » que la cité des biscuits, chère à Daniel Laurent, accueille la première réunion de cette vaste assemblée qui compte 131 communes. La prochaine fois, qui sait ?

Christophe Dourthe, Eric Pannaud et Xavier de Roux, ex maire de Chaniers et délégué de l'ancienne CDA qui s'est beaucoup opposé à Jean Rouger. Avec Jean Philippe Machon, on pense que la situation est meilleure !

mercredi 23 avril 2014

Daniel Laurent,
sénateur maire de Pons,
abandonne le Conseil général
Michel Doublet, maire de Trizay,
quittera le Sénat fin avril


Elu maire de Pons récemment, Daniel Laurent se trouve confronté au cumul des mandats, c’est pourquoi il a choisi d’abandonner son poste de conseiller général de Pons pour privilégier celui de premier magistrat et de sénateur. Position qu’il a expliquée mardi matin à La Rochelle lors de l’ouverture de la session du Conseil général. Sa suppléante Marie-Christine Bureau, l’épouse de l’ancien maire de Lonzac (canton d’Archiac), lui succède au Département.

C’est avec regret que Dominique Bussereau voit partir un ami et l’un de ses fidèles vice-présidents (chargé des routes) dont le successeur sera désigné lors d’une prochaine assemblée. Emu, Daniel Laurent l’était tout autant en cet instant particulier. Souvenirs, souvenirs !

Elu en 1993, il a connu plusieurs présidents, François Blaizot, Claude Belot, Dominique Bussereau. En 1993, le siège se trouvait encore dans un hôtel particulier de la rue de la Monnaie, proche de la Préfecture. « Je revois Jean Harel, Louis Joanne, Marcel Vallet. En 1994, nous avons vu arriver un élu rural à la présidence, Claude Belot. Ce fut un tournant dans l’histoire de la Charente-Maritime. Les services du Conseil général se sont alors rapprochés des habitants de la Saintonge. J’ai assisté à la construction de la Maison du Département aux Minimes, à la réalisation des grands projets dont les Antilles ou le Paléosite, aux aménagements routiers et autoroutiers, à la rénovation des collèges. Toutes ces améliorations ont changé l’image du département. Les communes ont été embellies, le patrimoine a été sauvegardé avec nos églises romanes ». C’était une belle époque finalement, celle où les subventions étaient au rendez-vous. Aujourd’hui, les moyens financiers ont diminué : « je suis inquiet pour la suite. On nous annonce de nombreux changements qui nous feront perdre la proximité que nous avons avec nos administrés… Continuez à être entreprenants, je vais vous regretter » dit-il à ses collègues qui l’applaudirent.

« On ne remplace pas Daniel Laurent, on lui succède » déclara Mickaël Vallet, chef de file de l’opposition. « Nous serons vigilants en ce qui concerne le canton de Pons. Qu’il continue à être bien traité comme il l’a toujours été et arrosé comme il a pu l’être ! ». Sur la défense de ce territoire qui appartient désormais à la CDC de Haute Saintonge, on peut faire confiance à Marie-Christine Bureau (UMP) et à Fabienne Dugas Raveneau (PS) qui ne compte pas rester une adversaire inactive face à la municipalité en place.
 S’il ignore les dates exactes des prochaines Sénatoriales (sans doute les deux derniers dimanches de septembre 2014), Mickaël Vallet estime que la campagne de ce scrutin, qui s’adresse aux grands électeurs, a démarré le mardi 22 avril !


Daniel Laurent (au centre de la photo) : Quitter une instance où l’on siège depuis deux décennies n’est pas forcément évident ! Il a choisi de rester au Sénat et sa ville de Pons le passionne. 

Les applaudissements de ses collègues
Conseillère municipale de Pérignac, maire adjointe depuis les dernières élections, Marie-Christine Bureau est docteur en pharmacie, diplômée de la faculté de Bordeaux. Agée de 65 ans, maire de deux enfants, elle se consacre particulièrement au domaine social « prolongement naturel de son activité professionnelle ». Elle succède à Daniel Laurent au Conseil général. « Une femme de plus dans l’hémicycle » a souligné le préfet, Béatrice Abollivier. Sur cette photo, elles est aux côtés du président Dominique Bussereau et de Daniel Hillairet, conseiller général de Cozes.


Daniel Laurent lors du déjeuner qui suivit

• Michel Doublet : « Je quitte
le Sénat sans état d’âme » 

Michel Doublet, quant à lui, quittera le Sénat fin avril. Il conserve deux mandats, le Conseil général et la mairie de Trizay, célèbre pour sa belle abbaye. « Mon départ du Sénat résulte d’un texte voté un soir où tout le monde dormait à moitié. Les villes de plus 1000 habitants sont désormais concernées par la proportionnelle et leurs élus par le cumul des mandats. Je privilégie donc le Département. Je quitte le Sénat sans état d’âme. Je préfère le terrain plutôt que la politique politicienne. Comme je suis irremplaçable, mon siège sera vacant jusqu’aux prochaines Sénatoriales ! J’ai beaucoup appris aux côtés de René Monory, François Poncelet, Gérard Larcher et Jean-Pierre Bel. Daniel va se retrouver seul désormais. Au Sénat, nous étions toujours ensemble et partagions le même secrétariat. On nous appelait les deux frangins, voire les pacsés !». Sourires de l’assistance.
« En ce qui concerne le Conseil général, je reprends cette devise : j’y suis, j’y reste » !

Michel Doublet, un élu attachant et plein d'humour

• Dominique Bussereau,
êtes-vous le dernier dinosaure
de cette assemblée ?

Marc Parnaudeau, conseiller général PS de La Rochelle, commenta les effets positifs du cumul des mandats, loi initiée par la Gauche : « elle finit par porter ses fruits. En 88, six parlementaires sur huit - cinq députés, trois sénateurs en Charente-Maritime - siégeaient au Conseil général. Aujourd’hui, avec les décisions prises par Daniel Laurent et Michel Doublet, il restera un seul parlementaire, vous Dominique Bussereau. Avez-vous l’intention d’être le dernier dinosaure de cette assemblée ? » demanda-t-il au président. 
Ce dernier rétorqua à cette attaque surprise, rappelant que la Gauche n’avait pas obtenu un score très convaincant aux dernières Municipales. « Quant à moi, j’ignore si je me représenterai au Conseil général. Pour l’instant, je m’occupe des Européennes et des dossiers en cours, dont les recours quant au recoupage des cantons. J’aviserai en 2017 ». A suivre !

Charente-Maritime :
Le Conseil général
aura-t-il encore
les moyens d’entreprendre ?


Manuel Valls l’a annoncé, les collectivités territoriales devront réduire leur train de vie. Qu’en sera-t-il pour la Charente-Maritime et les investissements pourraient-ils être freinés ? Dominique Bussereau se pose la question. 

Le Conseil général présidé par Dominique Bussereau
Le Conseil général ne s’était pas réuni depuis les élections municipales. Elles ont donné une nette majorité à l’UMP si ce n’est à La Rochelle et à Saint-Jean d’Angély où la socialiste Françoise Mesnard s’est imposée face Paul Henri Denieuil. En fait, Saint-Jean n’a fait que revenir à ses amours premières puisque le précédent maire n‘était autre que Jean Combes. Par contre, Rochefort et Saintes ont viré à droite.
Dominique Bussereau, patron du département, ne se plaint pas de ce résultat qui conforte ses positions. Lors de l’ouverture de la session, mardi dernier, il salua les nouveaux élus rappelant, pour ceux qui se sont inclinés, « que les Municipales sont un moment dur car elles se déroulent sur un terrain pour lequel on a forcément un attachement ».
Sur les 288 maires sortis des urnes, 184 font leurs premières armes tandis que 137 maires n’ont pas souhaité renouveler leurs mandats. Le 2 juin, une journée de travail sera organisée pour les nouveaux venus : « Nous leur présenterons la manière dont fonctionne notre instance ».

Bonne nouvelle pour le Département, le plan Etat/Région se met en place pour les six ans à venir. Il comprend plusieurs volets dont les routes (RN 10, section Reignac-Chevanceaux, carrefours entre Poitiers et Angoulême ; aménagement de la route Centre Europe Atlantique ; échangeur de Diconche, liaison Saintes/Royan avec traversée de Médis, travaux pour lesquels le Conseil général souhaite obtenir la maîtrise d’ouvrage), le ferroviaire (doublement de la voie entre Lusignan et Saint-Maixent, contournement de La Rochelle, modernisation de la signalisation Saintes/Nantes, électrification de l’étoile de Saintes Angoulême/Cognac/Saintes/Saujon/Royan puis Niort/Saint-Jean d’Angély/Saintes) et les ports (terminal de Chef de Baie, La Repentie, réseau ferroviaire portuaire, réparation et construction navale).
« Nous avons des incertitudes sur les participations de l’Etat. Le Gouvernement entend réaliser une économie de 11 milliards d’euros jusqu’à la fin du quinquennat. Si l’Etat se désengage, nous allons avoir des difficultés et les communes avec nous ». Et le président de rappeler que l’écotaxe permettrait de financer les aménagements liés au développement des transports urbains (bus, tramway, etc).

Des régions plus grandes et quel avenir pour les départements ? 

En ce qui concerne les bouleversements annoncés, figure en première place la réforme territoriale. Tout d’abord, se pose la question de la clause de compétence générale (capacité d'initiative d’une collectivité territoriale dans un domaine de compétences au-delà de celles qui lui sont attribuées de plein droit, sur le fondement de son intérêt territorial en la matière). « Il va nous manquer trois milliards. Or, nous avons besoin d’investir et si nous arrêtons les grands travaux, les entreprises du BTP seront les premières touchées ». 
Une nouvelle carte de l’intercommunalité est également dans l’air du temps alors que la dernière en date a été validée récemment. « Dans ce domaine, nous sommes en avance sur la moyenne nationale » estime Dominique Bussereau. Béatrice Abollivier, préfet, acquiesça : « l’établissement de cette carte, qui est satisfaisante, a été laborieux. J’en sais quelque chose ». Des ajustements seront faits, le dossier étant réouvert. Ils concerneront des communes voulant rejoindre la CDA de la Rochelle ou la Saintonge Romane.
Passons maintenant aux Régions réduites de 22 à 11. S’il pense que ce redécoupage est « une bonne chose », Dominique Bussereau se demande pourquoi élire de nouveaux conseillers régionaux en 2015 alors qu’ils été désignés en 2010 (il manque un an !) ? « Ça sent l’accompagnement du convoi mortuaire »… Trois départements de la Région Poitou-Charentes sont favorables à un rapprochement avec l’Aquitaine pour des raisons pratiques : Poitiers/Bordeaux par TGV, c’est une heure de trajet ! Seules les Deux-Sèvres seraient favorables aux Pays de Loire.


Enfin, les départements sont-ils appelés à disparaître ? Le présence des préfets et des sous-préfets pourrait-elle être remise en cause ? « Un département qui n’a plus d’élu n’a pas besoin d’un corps préfectoral. Nous pourrions revenir à une centralisation des pouvoirs » souligne Dominique Bussereau.
Dans un tel cas, les intercommunalités pourraient-elles hériter des compétences du Département en matière d’aides sociales avec la gestion du RSA par exemple ? Bref, comment gérer tous ces domaines au cœur d’une Région qui s’étendrait de Chatellerault à Hendaye ! « Faire une grande Région implique de maintenir les départements » déclare le président. Déjà, en 1959, Michel Debré voulait supprimer les départements dont le nombre s’est accru au contraire (Ile de France, Mayotte, Saint-Pierre et Miquelon).
Sur cet avenir qui devrait aboutir à des changements importants, Mickaël Vallet, porte-parole de l’opposition, rappela que la Gauche était prête à travailler avec la majorité dans une approche non partisane : « nous devons appréhender ces nouvelles situations dans l’intérêt général ».
Dominique Bussereau accepta cette main tendue : « ces réformes engagent pour le siècle à venir l’organisation de la République ».

• Les moules meurent en Charente-Maritime et en Vendée

Depuis plusieurs semaines, les mytiliculteurs sont inquiets. Une mortalité subite des moules touche environ 10.000 tonnes sur les 13.000 produites annuellement. Les causes exactes de ce phénomène ne sont pas clairement établies. Tempêtes, hiver doux et pluies, dessalure ? Face à cette dure réalité, les joyeuses éclades des vacances sont compromises et déjà, dans les restaurants, les chefs ne proposent plus ce coquillage par manque d’approvisionnement.
« 80 professionnels sont concernés ainsi que 300 emplois. La perte sèche sera de 15 millions d’euros. Ce sera une année sans recettes pour cette filière » explique Dominique Bussereau. Une réunion aura lieu prochainement à la Préfecture en présence de tous les acteurs. Des aides seront apportées.
« La situation est préoccupante. Nous sommes tous mobilisés autour de cette profession, moules sur filières ou de bouchots. La Baie de l’Aiguillon est largement touchée. De dispositions vont être prises pour aider les producteurs » ajoute le préfet, Béatrice Abollivier.
Si les moules ne sont pas atteintes par une maladie résultant d’un micro-organisme ou d’un virus, les causes de cette catastrophe seraient à rechercher parmi des éléments extérieurs : le manque d’entretien de l’Estran, l’envasement et le dragage qui serait accompli dans de mauvaises conditions. « Il faut que le Département reprenne la drague » préconise un élu. Qu’à cela ne tienne.

Quel est le mal qui frappe les moules de Charente-Maritime ?
• Aéroports : celui de La Rochelle sera soutenu afin d’assurer les vols habituels. Quant à Rochefort, le dossier suit son cours. La question est de savoir où se situera la desserte. Les élus de la CDA devront se prononcer sur le sujet.

• Les travaux concernant les digues sur le littoral se poursuivent, soit 80 millions d’euros effectifs en Charente-Maritime.

• Taxe d’aménagement : quid de l’argent qui l’alimente ? D’où des difficultés pour payer les salaires des personnels du CAUE dont 7 architectes, soit une avance de 700.000 euros par le Conseil général. Du côté de l’aide aux espaces naturels sensibles, ce n’est guère mieux puisque les travaux de désenvasage du canal de Marans sont au point mort, ce que de nombreux élus déplorent. La Préfète assura les conseillers généraux que la situation allait se décanter, le montant prévisionnel alloué au Conseil général devant dépasser les 6 millions d’euros. Une raison d’espérer.

• Les rendez-vous de l’Etat : une réunion sera organisée dans chaque arrondissement en présence des élus sur des thèmes d’actualité : le 5 juin à Jonzac, le 12 à La Rochelle, le 16 à Saint-Jean d’Angély. La date concernant Saintes n’est pas encore fixée.

• Les ports de l’estuaire de la Gironde, qui dépendaient de Bordeaux, vont revenir dans le giron du département de la Charente-Maritime.

• Réforme des perceptions : si David Baudon, conseiller général de La Jarrie, se plaint de ne pas avoir été consulté par l’administration (il parle de « désert » entre Surgères et La Rochelle), Francis Savin, conseiller général de Montguyon, se réjouit au contraire des excellents rapports qu’il a pu établir avec elle.

 • Réforme des rythmes scolaires : « C’est la cacophonie » estime Jacky Queysson, conseiller général de Saint-Genis. Certaines communes sont déjà opérationnelles, d’autres appréhendent la rentrée de septembre : « Quelle sera la prise en charge de l’Etat ? ». Benoit Hamon a annoncé un assouplissement et non une suppression. Dans cette perspective, le Département a acquis deux autocars supplémentaires et recruté deux conducteurs (7300 élèves sont transportés dans le cadre scolaire). Soit une dépense de 850.000 euros. Une grosse dépense. Dans ces conditions, les maires qui demanderont des subventions au Conseil général risquent d’être (un peu) déçus…

Humour et Vigne
entre Blaye et Jonzac !


Au cours d'un week-end très ensoleillé, la vingtième édition du Printemps des Vins de Blaye a accueilli pour la 10ème fois l'exposition Humour et Vigne dans le cadre historique de la Citadelle.

Exposition au couvent des Minimes de Blaye

Installée à l'entrée du cloître du Couvent des Minimes, sous l’œil bienveillant du portrait de Vauban, des milliers de visiteurs ont pu apprécier les dessins d'humour parmi les diverses dégustations, ateliers artisanaux, démonstrations culinaires et prestations musicales. 
Du 27 juin au 6 juillet prochains, aura lieu au cloître des Carmes de Jonzac une grande rétrospective de 20 ans de l'association avec la participation de nombreux dessinateurs du monde entier. L'un des parrains de la manifestation, le célèbre dessinateur satyrique Ralph Steadman a fait récemment le sujet d’un documentaire télévisé de 90 minutes, réalisé par l'anglais Charlie Paul. Il met en scène l'artiste au travail, en compagnie de Johnny Depp et Terry Gilliam sous le titre : “For no good reason” (sans raison valable). La productrice a été contactée afin de savoir si le film (après sous-titrage) pourrait être distribué en France. 

La contribution de Ralph Steadman au catalogue 2014
Ralph Steadman et Johnny Depp

Le projet serait de le programmer pendant le festival jonzacais avec, entre autres, la collection de dessins animés présentée par la délégation chinoise. En attendant d'inviter Ralph Steadman et Johnny Depp pour faire le buzz à Jonzac, l'équipe d'Humour et Vigne se réjouit de la contribution spéciale de Ralph au catalogue 2014. Il s'agit d'une image souvenir du Festival lors de sa première venue en 2008 qui apparaît brièvement dans la bande d'annonce du film. 

 • Site : http://vignumour02.chez.com//
• Film : http://sonyclassics.com/fornogoodreason/

mardi 22 avril 2014

Une femme de passion
et de liberté, Régine Deforges


Une femme de passion et de liberté, Régine Deforges sur France 3, lundi 28 avril à 23 h 25, reportage de Marie-Dominique Montel et Christopher Jones.


Ecrivain et éditrice, Régine Deforges, parle de sa jeunesse et de sa carrière. Elle revient sur sa jeunesse à Montmorillon et ses amours avec une amie de lycée. Elle évoque son combat pour la liberté d'expression en tant qu'éditrice, quand elle publiait des ouvrages libertins et érotiques régulièrement interdits par la censure. Elle se confie sur ses déboires judiciaires, ses romans qui ont rencontré le succès, comme le cycle de «La Bicyclette bleue», ses aventures et ses hommes, dont l'éditeur Jean-Jacques Pauvert, lui aussi engagé contre la censure, et Wiaz, le dessinateur. Enfin, elle revendique son féminisme précoce. Régine Deforges est décédée le 3 avril 2014.

lundi 21 avril 2014

La résidence de l’ambassadeur
auprès des Nations-Unies
est en vente à New York.
Avis aux amateurs !


Soucieux de faire des économies, le gouvernement français a mis en vente la luxueuse résidence new-yorkaise de son ambassadeur auprès des Nations unies, un duplex de 18 pièces donnant sur Park Avenue. 


Le ministère des Affaires étrangères espère obtenir 48 millions de dollars (34,5 millions d’euros) de la vente de l’appartement situé dans un immeuble chic de Manhattan où ont vécu, entre autres célébrités, Jackie Kennedy et le banquier John D. Rockefeller Jr. Le duplex, qui comporte six chambres et un ascenseur privé, fait partie d’un patrimoine immobilier public à l’étranger estimé à cinq milliards d’euros.

La France a le troisième plus grand réseau diplomatique au monde, derrière les Etats-Unis et la Chine. La porte-parole de l’ambassade de France à Washington, Dana Purcarescu, a expliqué dans un courriel adressé à Reuters que la vente de l’appartement s’inscrivait dans le cadre de l’effort de contrôle des dépenses publiques et d’une « gestion plus efficace du parc immobilier du ministère ».

Une plus-value importante 

Le duplex de 18 pièces a été acheté 600 000 dollars en 1979 (environ deux millions en dollars constants, soit 1,4 millions d’euros). L’État français empochera donc une plus-value conséquente dans cette transaction qui s’annonce comme un événement dans le monde de l’immobilier new-yorkais. Le futur propriétaire de l’appartement aura pour voisin l’industriel David Koch, financier du Tea Party, Ronald Lauder, l’héritier des cosmétiques Estée Lauder et autres armateurs grecs, patrons de hedge fund et créateurs de mode.
Pour devenir l’heureux propriétaire de ce bien, il faut néanmoins remplir certains critères implicites. La copropriété veut par exemple que les candidats à l’achat possèdent au moins quatre fois le prix de l’appartement et soient en mesure de payer les 24.000 euros de charges mensuelles. En plus d’être fortuné, il faut aussi être discret, les copropriétaires se réservant le droit de refuser certains prétendants trop excentriques.

Association des journalistes du patrimoine

Bruxelles lance une enquête
sur l'éolien français


La Fédération Environnement Durable (FED) surveille de près ! 

Bruxelles tente de sortir la France du piège concernant le tarif de rachat de l’électricité éolienne et des difficultés majeures liées au mécanisme de la CSPE cette taxe sur toutes les factures de consommateurs mise en place depuis 2001. Cette décision qui semble en faveur de l’Etat français" et des industriels de l’éolien met en évidence l’existence de "compensations" et la commission est contrainte d’ouvrir une enquête approfondie pour déterminer si ces réductions étaient compatibles avec les règles sur les aides d’Etat, ou si elles conféraient "un avantage sélectif qui pourrait fausser la concurrence au sein du marché unique".
Cette affaire montre à quel point le gouvernement et les industriels de ce secteur sont préoccupés. La Fédération Environnement Durable poursuivra toutes les actions juridiques en cours ou prévues pour lutter contre les éoliennes qui envahissent la France.

Contact Jean-Louis Butré Fédération Environnement Durable http://environnementdurable.net contact@environnementdurable.net tel 06 80 99 38 08

Le Conseil général voulait se séparer d'un tableau.
Le ministère de la Culture
annule la vente...


S’agit-il d’un « scandale » ou d’une simple erreur d’inattention ? Le conseil général de la Côte-d’Or était sur le point de faire vendre aux enchères, au début du mois d’avril, un tableau du XIXe siècle, une Allégorie de la Justice.
Cette vente a finalement été annulée après l’intervention du ministère de la Culture. Pour une raison simple : l’œuvre, réalisée par le peintre Vincent Féraud, est inaliénable. En effet, le tableau serait, à l’origine, « un don de l’État au tribunal de Semur-en-Auxois » explique le journaliste Didier Rykner, qui a contribué à révéler l’affaire dans un article publié dans La Tribune de l’art.


« Un dépôt de l’État » 

 « Il est inscrit à l’inventaire du mobilier du tribunal dressé en 1831, poursuit le journaliste et historien de l’art. Il est donc à peu près certain que ce tableau est un dépôt de l’État, comme celui-ci en faisait partout au XIXe siècle, d’autant que l’on voit mal quel particulier aurait, à l’époque, fait cadeau d’un tel tableau ». L’œuvre n’est pas un achat et ne peut donc pas être vendue, selon le Code général de la propriété des personnes publiques.
 Le conseil général, qui possède le tableau depuis la fermeture du tribunal, pouvait-il ne pas connaître l’inaliénabilité de l’œuvre ? Pour Didier Rykner, « il y a sans doute eu une méconnaissance du statut du tableau. Il y a un manque de culture, la volonté aussi de récupérer de l’argent. Le tableau n’est pas d’une beauté exceptionnelle, mais il est important ».
 Mis en cause, le conseil général, dans un communiqué, argue de sa bonne foi et plaide non coupable. « La Drac nous avait initialement donné son accord. Le tableau n’avait plus d’utilité pour le conseil général, ni même de rapport avec la Côte-d’Or, et doit connaître des conditions de conservation adéquates. Comme il est d’usage entre collectivités, nous avions proposé de vendre ce tableau à la Ville de Marseille, ville dont est originaire le peintre Vincent Féraud ».

Alerté par le Louvre 

Une version contestée par la Drac qui assure, de son côté, n’avoir « jamais autorisé la vente. C’est une œuvre d’art qui appartient au domaine public, elle est donc imprescriptible. Nous avons d’ailleurs effectué une enquête très poussée ». Une enquête effectuée seulement après avoir été alerté par un conservateur du Louvre, au courant de la vente du tableau… 

L’œuvre de Vincent Féraud se trouve actuellement aux Archives départementales où les conditions de conservation sont plus appropriées que dans l’ancien tribunal. Il est donc toujours la propriété du conseil général. Lequel précise que « la suspension de la vente va permettre à la Direction départementale des archives de réaliser une nouvelle vérification des conditions d’entrée de cette œuvre dans le patrimoine du conseil général ».


Source : Le Bien Public

samedi 19 avril 2014

Festival Concours International de la Voix 2014 à Pons et Jonzac


Le Festival Concours International de la Voix 2014 « Chantons le monde » se tiendra en mai à Jonzac et Pons



• Soirée Opérette au casino de Jonzac mercredi 7 mai à 20 h 45 15€ et 12€ (adhérents ou groupe) Comment réserver ?  05 46 48 25 30 mail : arts.spectacles@orange.fr


•  Concours de Chant au casino de Jonzac jeudi 8 mai à 9 h 30 éliminatoires 30€ - 3€ pour le public avec possibilité de faire partie du « jury populaire ». Comment s’inscrire ? 05 46 48 25 30. mail arts.spectacles@orange.fr


• Salle polyvalente de Pons samedi 10 mai éliminatoires et finale

Concert du chœur Gnessin à l'église de Jonzac jeudi 8 mai à 20 h 30 10€ et 8€ (adhérents ou groupe). Comment réserver ? 05 46 48 25 30 ou mail : arts.spectacles@orange.fr


•  Soirée rétro au casino de Jonzac vendredi 9 mai 20 h 30 15€ et 12€ (adhérents ou groupe) Comment réserver ? 05 46 48 25 30 mail : arts.spectacles@orange.fr

  
•  Soirée de Gala : Salle polyvalente de Pons samedi 10 mai 20 h 30 15€ et 12€ (adhérents ou groupe). Comment réserver ? 05 46 48 25 30 mail : arts.spectacles@orange.fr

 
•  Rencontre internationale de chorales salle polyvalente de Pons dimanche 11 mai à 14 h 30 12€ et 10€ (adhérents ou groupe). Comment réserver ? 05 46 48 25 30 ou mil : arts.spectacles@orange.fr

 
• Tarif groupe : pour 20 places, le tarif réduit est appliqué + 1 gratuité

Prix Minami Manga
au lycée de Pons :
Sakae Esuno lauréat


Pour cette 2e édition, tous les participants au prix Minami Manga étaient invités jeudi 3 avril pour des délibérations festives au lycée Emile Combes à Pons. 102 lecteurs venus d’Archiac, Baignes, Mirambeau, Montendre, Montguyon, Montlieu, Pons, Saintes (Edgar Quinet, Bellevue) et de la cité scolaire de Pons avaient rendez-vous dans la salle de spectacle du lycée. 


Après avoir délibéré et répondu à des quizz, ils ont pu élire leur manga préféré.
• Voici le tiercé gagnant :
 Sakae Esuno pour Miraï Nikki, 39 voix (catégorie Shonen)
Satsuke Yoshino pour Barakamon, 27 voix (catégorie Seinen)
Hiromu Arakawa pour Silver Spoon, 11 voix (catégorie Shonen)
Le manga Miraï Nikki «  journal du futur  » en japonais, qui a remporté la palme, est une sorte de survival games mettant en scène un adolescent aux prises avec son destin, via son téléphone portable. Le mélange de suspense et de fantastique a particulièrement plu à la majorité des jeunes lecteurs.


Après un débat très animé, les élèves et leurs accompagnateurs, ainsi que quelques lycéens du club chant, ont pu assister à un concert inédit du groupe toulousain Neko Light Orchestra. Les quatre musiciens ont offert au public ravi un cocktail de morceaux extraits de jeux vidéo et de dessins animés japonais célèbres. Le club Otaku du lycée, qui en a eu l’initiative, a été chaleureusement applaudi lui aussi !

Exposition Pablo Picasso : 

une aventure exceptionnelle
pour Royan !


Dernièrement, était inaugurée au musée de Royan l’exposition Picasso en présence de Bernard Pivot, écrivain, Didier Quentin, député maire et une nombreuse assistance. Suivez le guide ! 


Didier Quentin et Bernard Pivot
Bernard Mounier et Claire Lise Boulch
Certaines rencontres peuvent être déterminantes. On savait que Pablo Picasso avait séjourné à Royan durant une courte période, pendant la Seconde guerre mondiale. Il y avait peint Le café des bains  et fait des croquis.
Sensible au monde de l’art, Gérard Dufaud, qui a consacré un ouvrage au peintre cognaçais Géo Maresté, ne pouvait que s’intéresser à ce maître éminent. Or, Picasso est intouchable ! Maya, sa fille, lui a ouvert des portes. Elle avait cinq ans quand elle a accompagné son père dans la cité balnéaire occupée par les Allemands. De confidence en confidence, des liens se sont tissés et Gérard Dufaud a publié un livre intitulé ‘‘Picasso, un réfugié à Royan 1939-1944’’. De là à imaginer une exposition, il n’y avait qu’un pas franchi par Bernard Mounier, journaliste de télévision qui vit à Talmont. Le sujet lui a plu. Avec la complicité d’une artiste talentueuse, Claire-Lise Boulch, de Didier Quentin, député maire et du musée de Royan, le projet s’est concrétisé.
Les œuvres, 84 au total, sont des fac-similés dont le tirage a été confié à une imprimerie de Barcelone. Les originaux ont été prêtés par des collectionneurs ou des musées. On y trouve des croquis, des dessins, des peintures, des encres. S’y ajoutent des photos dénichées auprès d’habitants ayant conservé des archives. La mise en scène a été soignée, dont cette fenêtre par laquelle Picasso voyait le monde extérieur. L’univers angoissant de la guerre, les bruits de bottes.


C’est en 1930 qu’il s’est installé au troisième étage de la Villa des Voiliers, près du port. Dans son périple, il était accompagné par Marie-Thérèse Walter, sa fille Maya et la photographe Dora Maar. «  On ne peint pas dans la solitude  » disait-il. L’ombre de Guernica était encore bien présente dans l’esprit de Picasso qui ne vécut guère son escale comme une villégiature. Malgré la présence des casinos qui tenaient encore débout ! Le café des bains qu’il a immortalisé semble avoir le tournis, comme s’il était pris dans un engrenage. C’est d’ailleurs à cette époque que le peintre s’est plu à disloquer et disproportionner les corps qui s’offraient sur la toile. En cette ville de la côte atlantique, il a exorcisé sa tristesse et sa colère, donnant vie à des scènes aux formes indécises : «  une fenêtre qui s’ouvre quand tout s’écroule, c’est quelque chose. Non, c’est l’espoir  ».


L’intérêt de cette expo (et sa richesse) réside en son agencement : le visiteur suit la démarche de l’artiste, des dessins antérieurs au tableau final. «  S’il y avait une seule vérité, on ne pourrait pas faire cent toiles sur le même thème  ». Picasso était infatigable. Sa thérapie à lui, c’était le crayon, la toile, la palette. Comme une volonté exprimée d’en finir avec un monde ancien et cruel que viendrait remplacer un nouveau. Plus attrayant, plus fraternel. «  Si l’on sait exactement ce qu’on va faire, à quoi bon le faire ?  ». Par sa fraîcheur, sa fille Maya fut un bain de jouvence pour cet écorché vif.

Découverte de l'exposition
Après Royan, l’expo sera présentée à l’étranger 

Que Royan vive un événement exceptionnel, Didier Quentin en a pleinement conscience. Aux côtés de Claire Pépin, directrice du musée, Bernard Mounier, Gérard Dufaud, Bernard Giraud, premier adjoint, Marie-Jo Dauzidou et Bernard Pivot, le premier magistrat a souligné le plaisir qu’il avait d’accueillir en sa ville cette magnifique exposition. Elle constitue un éclairage particulier sur la venue de Picasso en Charente-Maritime. «  Nous allons placer un panneau à l’endroit où se trouvait le café des bains sur le boulevard Thiers  » dit-il. Au musée, les rendez-vous se succèdent : « après le témoignage rendu à Guillaume Gilet, architecte de l’église Notre-Dame, cette nouvelle exposition devrait attirer un large public. Elle sera ouverte pendant les vacances, jusqu’en novembre  ».
Gérard Dufaud rappela que sans Maya, absente pour des raisons de santé, cette aventure extraordinaire n’aurait pas eu lieu. «  C’est elle qui a choisi les œuvres qui sont présentées ici. Les fac-similés sont des tirages de qualité  ».


Un nombreux public lors des allocutions
Pour Bernard Mounier, l’histoire de Picasso à Royan se devait d’être contée. Elle s‘inscrit dans un contexte précis : «  on entre dans son intimité. Le 15 août 1940, il peint le café des bains de son appartement. Ce même jour, ont lieu les obsèques d’une sentinelle allemande qui vient d’être assassinée. L’atmosphère particulière est perceptive dans les croquis qu’il a réalisés. Dix jours plus tard, il s’en va  ».
Cette période critique de l’histoire contemporaine, Bernard Giraud la détailla en rendant hommage aux réfugiés espagnols, massés dans les camps de Bordeaux, Toulouse ou Montendre. «  On imagine leur misère dans un Sud-Ouest livré aux nazis  ».

Invité d'honneur, Bernard Pivot
 Sans ces épisodes douloureux qui l’ont poursuivi comme une ombre, Picasso aurait-il été aussi créatif ? Sa peinture engagée, parfois surprenante, reflet d’interrogations, de fantasmes et de métamorphoses, en a fait l’un des artistes les plus prisés au monde. Son passage parmi nous est finalement une chance : pour voir les originaux des œuvres exposées au musée, il faudrait parcourir l’Europe et les États-Unis. En voir des reproductions à Royan est un privilège. Ne vous en privez pas !


• L’hispano Suiza, magnifique. Pablo Picasso en avait une identique. 32 CV, 6 cylindres, vitesse 130 km/h. Chassis dessiné par Marc Birkigt en 1918, propulsé par un moteur en alliage léger muni de chemises en acier nitruré. Un bijou !

• À Royan, où Picasso a séjourné du 2  septembre 1939 au 25  août 1940 sur les conseils de son ami André Breton, il a réalisé 750 œuvres environ. 84 ont été sélectionnées pour l’exposition.


L'expo est ouverte tout l'été au musée de Royan