mardi 1 juillet 2014

Conseil municipal de Saintes :
La ville devra-t-elle
se mettre au régime ?


Pour ou contre le stationnement gratuit le samedi ? 

La ville de Saintes doit-elle faire des économies ? Tel est le constat dressé par la nouvelle municipalité conduite par Jean-Philippe Machon. Le bilan de la situation financière a été présenté vendredi dernier lors du conseil municipal. 

A Saintes, les conseils municipaux attirent toujours une nombreuse assistance. Depuis le départ de Michel Baron, les maires se succèdent avec régularité, aucun d’entre eux n’arrivant à exercer plus d’un mandat. Il y a d’abord eu Bernadette Schmitt (centriste), puis Jean Rouger (ex socialiste) qui s’est lui-même incliné, en mars dernier, devant Jean-Philippe Machon, soutenu par l’UMP.
Inconnu de la scène politique, ce cadre supérieur a concocté un programme qui a convaincu les électeurs. Au second tour, ils l’ont placé en tête, au grand dam de la liste de gauche conduite par Isabelle Pichard, donnée gagnante dans les sondages.
Les six années à venir démontreront si le méthode Machon, qui consiste à gérer une ville comme une entreprise, porteront leurs fruits. Un audit est d’ailleurs en cours sur la ville et la Communauté d’agglomération.

Le conseil, présidé par Jean-Philippe Machon, a désigné ses représentants au sein des organismes et associations
Vendredi dernier, lors du conseil municipal, le maire a dressé un tour d’horizon avant le prochain débat sur les fonds d’affectation. Il s’agissait de voter le compte administratif qui constitue « une photographie de la collectivité au 31 décembre 2013 », époque où la mairie était encore conduite par Jean Rouger. On s’aperçoit que l’endettement n’a cessé de croître au fil des années, passant de 29 ME en 2010 à 34,7 ME en 2013. « Nous n’avons plus assez d’épargne brute. En conséquence, la ville n’est plus en capacité de rembourser sur un nombre normal d’années. En dépassant les ratios de la dette, nous ne pouvons pas continuer à dépenser ».
« Nous ne sommes pas étonnés par ce que vous venons d’entendre. Nous ne sommes pas solidaires de ces chiffres puisque nous n’appartenions pas à l’équipe précédente » souligne Isabelle Pichard Chauché, chef de file de l’opposition. Cette réflexion provoque des réactions dans la salle où d’anciens conseillers municipaux de Jean Rouger ont pris place. Manifestement, le torchon brûle toujours (et il n’est pas près de s’éteindre) entre les camps Rouger et Pichard …
« De nombreuses villes sont victimes d’endettement. Puisque les subventions publiques seront réduites, il a tout lieu de penser que les municipalités seront obligées de faire appel à l’emprunt. Saintes a besoin d’équipements et elle doit soutenir les associations » remarque Philippe Callaud au nom des PRG. Jean-Philippe Machon acquiesce, mais il rappelle qu’il n’augmentera pas les impôts (dont la taxe foncière a subi une très forte hausse en 2010) et s’il fait appel à l’emprunt, ce dernier sera forcément limité.

Une nombreuse assistance
Suit l’exposé des chiffres « dans la transparence » selon les propos du maire adjoint Frédéric Neveu. « Les comptes sont réalisés. Sont-ils bons pour autant ? » s’interroge-t-il. D’où la remarque de Jean-Pierre Boutet-Petit : « en interne, il faudrait que nous ayons un débat d’orientation budgétaire. Tout mettre à plat et en parler ensemble, c’est-à-dire gauche et droite réunies » . « Ce moment-là viendra » répond Frédéric Neveu.
L’opposition vote donc le compte administratif, contrairement au budget supplémentaire. Cela pour deux raisons : le manque à gagner de 55000 euros lié au stationnement gratuit le samedi et la réduction du programme d’hébergement destiné aux gens du voyage (80.000 euros).

 La Guyarderie aux oubliettes 

C’était l’un des projets phare de Jean Rouger. L’aménagement de la Guyarderie ne suscite pas le même enthousiasme dans les rangs de l’équipe Machon, c’est pourquoi les travaux sont reportés. Philippe Callaud monte au créneau : « vous posez de messages clairs en insistant sur l’endettement de la ville. Vous avez tout de même mis la charrue avant les bœufs en choisissant le stationnement gratuit en centre ville le samedi, avant même de l’avoir voté en conseil. Le perte sèche est de 55000 euros. Cette décision était illégale ! Vous nous avez dit de faire un recours. Il n’en reste pas moins que perdre 55000 euros est un choix politique. Nous n’aurions pas agi de la sorte. Je suis pessimiste pour l’avenir ».
 La réponse de Jean-Philippe Machon est immédiate : « Pourtant, les Saintais nous ont élus sur nos choix. Le stationnement gratuit est bénéfique. Quant au projet concernant les gens du voyage, nous n’avons pas voulu créer un ghetto. Ils nous ont dit qu’ils se sentaient mieux dans leurs caravanes sur le terrain d’en face. Pourquoi ferions-nous des dépenses si les travaux ne satisfont pas les personnes concernées ? ». 
Suit un débat animé sur le stationnement gratuit. Certains disent qu’il favorise le retour des voitures ventouses tandis que Gérard Desrentes, chargé de cette question, estime que les retombées sont favorables (d’autant que les grandes surfaces offrent des parkings gratuits). Ceci dit, on n’empêchera pas certains automobilistes de profiter du système en laissant leurs véhicules des heures au même endroit. Une réunion avec les commerçants non sédentaires sur le sujet devrait avoir lieu prochainement.

Si l'opposition a voté le compte administratif, il n'en a pas été de même pour le budget supplémentaire

• Motion en faveur d’un rattachement du Poitou-Charentes à l’Aquitaine : le conseil se prononce en faveur d’un rapprochement avec l’Aquitaine plutôt qu’avec le Centre et le Limousin. Philippe Callaud fait remarquer que la gauche n’a pas attendu Dominique Bussereau pour avoir un tel positionnement. Affaire à suivre… 

Où il fut question de bouse… 
Philippe Callaud accuse Jean-Philippe Machon d’avoir mis la charrue avant les bœufs en désignant les adjoints de quartiers… avant d’avoir mis en place les conseils de quartiers : « vous vouliez douze adjoints. Vous les avez. Qu’importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse! ». Riposte du maire : « je mets peut-être la charrue avant les bœufs mais vous, vous vous perdez dans la bouse des bœufs. C’est une polémique inutile. Nous avons procédé en toute légalité ». L’opposition devrait demander à voir figurer cette question à l’ordre du jour du prochain conseil ».

• François Ehlinger soulève un problème grave parmi les questions diverses : l’accélération des cancers du sein et de la prostate liés à la pollution. Il est à noter que le fleuve Charente est l’un des plus pollués de France en raison des pesticides.

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