mardi 23 septembre 2014

Sénatoriales
en Charente-Maritime :
Daniel Laurent
« je suis convaincu que Claude Belot soutient notre liste »


Questions à Daniel Laurent, tête de liste UMP aux Sénatoriales :



• Daniel Laurent, vous arrivez au terme de cette campagne sénatoriale. Sur le terrain, quelles sont les préoccupations des maires ? 

Les maires sont inquiets pour plusieurs raisons. Il y a d’abord la réforme des collectivités territoriales avec, pour objectif, de supprimer les départements. Le Premier ministre, dans une récente intervention, a déclaré qu’il ferait différemment. J’attends de voir ce qu’il en est. La question est inscrite à l’ordre du jour du Sénat en novembre. C’est un sujet très important.
Personnellement, je lutterai pour maintenir les départements qui sont un maillon indispensable à la ruralité. S’y ajoute la baisse des dotations aux communes qui va encore s’accentuer. Entre 10 et 15 milliards de dotations seront supprimés dans les trois ans à venir, dont seront victimes le Conseil général, les CDCHS et les communes. C’est une bêtise majeure du Gouvernement qui entraînera la diminution du pouvoir d’investissement des communes. Sachant que 70% de commandes publiques émanent des collectivités, il est évident que les entreprises étant moins sollicitées, la situation de l’emploi s’en ressentira.
Enfin, le troisième point concerne la réforme des rythme scolaires. La nouvelle Ministre a déclaré que si des maires n’appliquaient pas le décret, la préfète serait obligée d’intervenir. En conséquence, et parce que nous sommes de bons citoyens, la réforme a été mise en place. Il faut savoir qu’elle coûte cher : chez moi à Pons, quelque 110.000 euros, 300.000 en Val de Saintonge, encore plus dans la CDA de Saintes. Au nom d’une idéologie, l’argent public est dilapidé et ce n’était pas nécessaire dans une période difficile. Sur le fond, je ne suis pas opposé à la modification du temps scolaire, mais que l’Etat prenne ses responsabilités… 

• Globalement, vous voyez un avenir plutôt sombre… 

 Effectivement. La dette publique de la France frôle les 2000 milliards d’euros. Le chômage augmente, il n’y a pas de perspective pour les jeunes et de nombreuses entreprises sont en règlement judiciaire. Partout, l’économie se dégrade. A Pons, la Wesper a licencié du personnel, les Spécialités réunies et Seudis ont fermé leurs portes. Sur tout le tertiaire, c’est la même chose. Dans le cadre de notre campagne sénatoriale, nous rencontrons de nombreux chefs d’entreprise : que ce soit à Saujon, Saintes ou dans le nord, les préoccupations sont identiques. Une majorité d’élus, quelles que soient leurs tendances, admettent la gravité du moment. Lors du dernier municipal de Pons, l’opposition nous a dit que les rythmes scolaires étaient une bonne chose. Je lui ai répondu : Allez donc interroger les maires du département ! Sur plus de 1600 élus, nous n’avons rencontré qu’une dizaine de maires qui y sont favorables. Après les élections, nous allons demander à Michel Doublet, président de l’association des maires de Chte-Mme, d’agir pour faire bouger les choses. On ne peut pas rester ainsi car l’aide de l’Etat ne doit durer que deux ans. Après, comment faisons-nous ?

• Vous avez déjà assuré un mandat de sénateur. Quels sont les dossiers qui vous ont marqué ?

Je me suis battu pour que la taxation sur le cognac et le pineau soit plus équitable ainsi que pour la médecine de proximité. J’ai voté contre le Grenelle de l’Environnement, pourtant présenté par Jean-Louis Borloo, en raison des conséquences économiques qu’il allait entraîner avec des contraintes exorbitantes sur les collectivités, les entreprises et les administrés. Il faut être réaliste et pragmatique. J’ai tenu bon et fait preuve de détermination. Je me suis également occupé du dossier de l’autoroute A 831 qui est aujourd’hui bloqué par le ministre. C’est un sujet brûlant.

• Vous avez bien sûr le soutien de l’UMP du département. Celui du sénateur maire de Jonzac, Claude Belot, également UMP, semble plus nuancé puisqu’il attend, dit-il, votre élection et celle du socialiste Bernard Lalande, maire de Montendre, pour représenter la Haute-Saintonge ? Quelle est votre réaction à ce sujet ? 

Claude Belot est un ami de longue date avec lequel j’ai beaucoup travaillé au Conseil Général. Personnellement, je suis fidèle en politique comme en amitié, je ne sais pas trahir. Au Sénat, nous appartenions à la même équipe avec Michel Doublet. Je suis convaincu que Claude Belot soutient notre liste aux Sénatoriales. Elle a d’ailleurs été mise en place avec Michel Doublet, Dominique Bussereau et avec la bénédiction… de ce même Claude Belot.

• Pourtant, il ne cache qu’il veut deux sénateurs, vous-même et le socialiste Bernard Lalande ! 

 Pour moi, un seul sénateur suffira en Haute-Saintonge et si c’est Laurent, tant mieux ! J’ai veillé à ce que notre liste respecte un équilibre territorial avec Corinne Imbert à Matha et Stéphane Villain à Châtelaillon. Ainsi, l’ensemble du département et ses intérêts seront représentés.
Maintenant, que le président de la CDCHS se flatte d’avoir deux sénateurs le regarde. Claude Belot dit ce qu’il a envie de dire. Les grands électeurs choisiront. Toutefois, la Haute-Saintonge n’a pas à être privilégiée.
Je crois que la liste que je conduis peut compter trois sénateurs élus. Le PS national est en difficulté et les Radicaux de gauche, qui n’ont présenté aucune liste, sont insatisfaits d’avoir vu leur accord non tenu avec le parti socialiste. La candidature de Jean-Pierre Tallieu est celle qu’on n’attendait pas. Nous en saurons plus dimanche après-midi à la proclamation des résultats.

• Dans un autre domaine, que pensez-vous du retour de Nicolas Sarkozy ? 

Pas grand chose. En revenant sur la scène publique, il a une idée précise derrière la tête. Personnellement, j’apprécie Alain Juppé qui pourrait être président de la République. Chirac disait : « il est le plus intelligent d’entre nous ». Quant au Sénat, j’ai vécu trois ans sous le gouvernement Sarkozy et le reste avec François Hollande. C’est le jour et la nuit. Avec Sarkozy, nous travaillions comme des fous. Avec Hollande, le Sénat ne sert à rien…

Infos : Dimanche 27 septembre, Les grands électeurs sont dans l’obligation de voter. Si leur venait l’idée d’aller à la plage et de bouder le scrutin, ils pourraient écoper d’une amende de 100 euros.

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