samedi 20 décembre 2014

Conseil général : Dominique Bussereau
reporte l’examen du budget
après les élections de mars 2015

Ce lundi de décembre sent l’hiver à plein nez. La mer est grise, le ciel est bas et Brel pourrait chanter « ce plat pays qui est le mien ». Même les vagues, qui festonnent généralement l’horizon, manquent à l’appel.
Les propos s’en ressentent : les conseillers généraux, réunis en session, adoptent un ton apaisé. A peine quelques apostrophes et un pari - dont l’enjeu est une panière d’huîtres - entre Mickaël Vallet et Dominique Bussereau. Lequel vient d’obtenir une mission auprès du secrétaire d'Etat chargé des transports par Manuel Valls (avenir des trains d'équilibre du territoire).


La prochaine photo comprendra un nombre égal de femmes et d'hommes !
Dans l'air, règne un brin de nostalgie. Certains le disent ouvertement : « cet hémicycle appartiendra bientôt au passé ». En effet, dès avril 2015, après les premières élections territoriales, l’assemblée accueillera un nombre égal d’hommes et de femmes puisque les nouveaux cantons seront représentés par le binôme de la parité.
Conséquence, de nombreux élus sont appelés à tirer leur révérence pour céder leur place aux dames. La perspective ne les enchante pas particulièrement. Actuellement, le PS et l’UMP mettent leurs candidats en ordre de marche, mais il faudra aussi compter sur les verts et les centristes, sans oublier le front national qui n’entend pas laisser le champ libre. Ceci explique pourquoi la gauche et la droite « classiques » ont choisi de s’allier au moins sur un point : combattre le parti de Marine Le Pen qui grignote du terrain. Si sa progression se poursuit, qu’en sera-t-il pour la Présidentielle de 2017 ? Mais revenons à des sujets plus locaux…

• Majorité et opposition ont une satisfaction commune : l’élaboration du Contrat de Plan. « J’espère qu’il y aura suffisamment de crédits pour conduire à bien tous nos projets » souligne le président.

• Report du débat d’orientation budgétaire : Le président souhaite que le nouveau conseil, élu en mars 2015, en désigne les grandes lignes. Auparavant, seules les commissions se réuniront. Au nom du PS, Mickaël Vallet s’interroge : « Il serait bon d’offrir une vision politique et budgétaire du département ». Et d’insinuer que Dominique Bussereau n’ose pas dire ouvertement qu’il augmentera la fiscalité s’il est réélu. L’intéressé répond que dans ce domaine, les champions incontestés sont les socialistes ! Le maire de Marennes démontre le contraire et prend sa ville pour exemple. Il est parvenu à la désendetter sans trop solliciter les contribuables.
Dominique Bussereau revient sur le DOB : « Il me semble qu’à Saint-Jean d’Angély, Françoise Mesnard avait reproché à Paul-Henri Denieuil d’avoir examiné le budget avant les élections municipales »
Ce budget sera à la baisse - avec 11 millions de dotations de l’Etat en moins - et 33 millions ne seront pas compensés pour le RSA et l’APA. Corinne Imbert, nouvelle sénatrice, espère qu’à l’avenir « les départements ne seront pas réduits à devenir des bureaux d’action sociale».

• Autoroute A 831 : voilà que la Région vient d’allouer 15 millions pour le désengagement du Nord du Département. Et l’autoroute ? « L’Etat n’a pas lancé d’appel d’offres. Je ne veux pas qu’on nous prenne pour des abrutis. Si Manuel Valls ne tient pas sa promesse, ce sera lourd de conséquences ». 

• Réforme territoriale : En quatrième lecture à l’Assemblée nationale, le périmètre des régions. La nôtre est bouclée avec le Poitou-Charentes, la Gironde et le Limousin.

Béatrice Abollivier, préfète
• Super incinérateur d’Echillais et référendum : Le maire de Rochefort a lancé une idée, proposer un référendum sur le futur super incinérateur d’Echillais. En même temps que François Hollande, favorable lui aussi à ces consultations populaires. Dominique Bussereau a déjà expérimenté la formule à Saint-Georges de Didonne au sujet d‘une marina (projet abandonné). On pourrait en faire autant dans l’Ile d’Oléron où la perspective d’une éco-taxe alimente les conversations.
Béatrice Abollivier, préfète, rappelle qu’une enquête publique permet de recueillir les observations des riverains. Pour elle, le dispositif de référendum « n’est pas au point d’avoir vu le jour ». D’ailleurs, quand pourrait-il être organisé, 2015 comprenant de nombreuses élections qui obligent les représentants de l’Etat à un devoir de réserve ? « Il y a trois structures à fermer, Oléron, Surgères et Echillais ». Le dossier du super incinérateur respecte la législation : « l’institut de veille sanitaire a conclu qu’il y avait une infinitésimale corrélation entre ce type de structure et l’apparition de cancers ». L’étude soulevée par les praticiens du secteur, qui démontre le contraire, serait ancienne. « Je sais que certains contestent le rapport de l’ARS… Je ne suis pas médecin » ajoute la préfète sur ce dossier brûlant.

• Plan de prévention et digues : Lionel Quillet demande un assouplissement des procédures qui retardent la réalisation des travaux de protection. La sanction de l’ex-maire de La Faute-sur-Mer, René Marratier, condamné à quatre ans de prison (il s’est pourvu en appel) démontre qu’on ne peut pas faire n’importe quoi en matière d’urbanisme dans les zones sensibles. « Il est allé dîner au restaurant au lieu de prévenir les populations des dangers de submersion » remarque Dominique Bussereau.
En ce qui concerne la Charente-Maritime, 50 millions de travaux ont été consacrés aux digues et 1200 opérations ont été faites en 5 ans. « C’est bien, mais insuffisant face à l’enjeu » estime Lionel Quillet.
Il faut savoir que dans le cadre de la loi Gemapi, l’entretien des digues dépendra des communes dès le 1er janvier 2016 et des intercommunalités en 2018 (gestion des flux aquatiques, inondations et submersions). Le maire sera donc responsable face aux riverains. Evidemment, la perspective met mal à l’aise les intéressés. La préfète rappelle que dans les zones à faibles risques, on peut construire et que dans celles où ils sont forts, il vaut mieux s’abstenir. Simple bon sens. Des modalités de construction vont être définies qui ne concerneront pas les bâtiments existants (quelle que soit leur situation) : si l’un d’eux vient à brûler par exemple, il pourra être reconstruit à l’identique.
Pour Lionel Quillet, surhausser les maisons risquent fort de les transformer en habitations pour Hobbit….

• Ferroviaire : Problème sur l’Etoile de Saintes : Angoulême, Saintes, Royan. En raison de travaux à effectuer sur plusieurs tronçons, certains trains seront supprimés quelques jours en 2015 et de quatre à six semaines en 2016, les transports des passagers étant assurés en car. Dominique Bussereau espère qu’une solution sera trouvée.

• Fusion des deux Chambres de Commerce : Tout le monde applaudit ce rapprochement. A quand la même chose pour les deux aéroports Rochefort et La Rochelle ?

• Frégate Hermione : Les différents financeurs, Département, Région, CDA, et ville de Rochefort ont décidé d’agir en commun dans la perspective du voyage de l’Hermione aux USA en avril 2015. Désormais, l’association Hermione la Fayette aura un seul interlocuteur qui réunira les quatre collectivités. « Ça nous évitera de nous précipiter pour être les premiers sur la photo de la frégate en Amérique ! » plaisante Dominique Bussereau.
« L’Hermione, c’est l’arche de l’alliance » estime Denis Leroy qui la verrait bien se rendre pour un grand tour dans les villes hanséatiques.

• Le Département va aider financièrement plusieurs entreprises en difficulté dont SM France à Rochefort. Elus de tous bords s’accordent sur ces dossiers que suit Jean-Louis Frot avec intérêt.

• Internet : Certains secteurs sont très mal desservis et à Brizambourg, deux médecins, faute de connexions convenables, pourraient être tentés de partir en ville. M. Roustit, qui a la charge du dossier numérique, rétorque que la Charente-Maritime dispose d’un maximum de technologie. Le prochain plan prévoit la participation du Département (beaucoup), de la Région (un peu) et de l’Etat (on ignore combien).

• Retenues collinaires : Un syndicat mixte chargé des retenues de substitution vient d’être créé. Mieux vaut tard que jamais.

• Christophe Dourthe signale la situation critique que rencontre la psychiatrie à Saintes. Plus de médecins libéraux et Saujon ne prend plus de patient. Quant à l’hôpital, les difficultés sont réelles. La participation est de 143 euros par habitant dans la Vienne et de 87,70 euros à Saintes… Ceci explique peut-être cela.

• La mairie de Talmont vient de voter la disparition pure et simple du syndicat mixte qui avait permis de nombreuses réalisations dans ce village très renommé. Autrement dit, elle coupe les liens avec le Conseil général qui apprécie moyennement.

• Sécurité routière : le nombre de personnes sous l’emprise de stupéfiants est en augmentation de 45% : Le nombre de morts sur la route en Charente-Charente, qui est de 58, inquiète car il est en hausse (48 en 2013). La vitesse et l’alcool sont le plus souvent à l’origine des accidents. Le services de gendarmerie ont fait 10273 heures de dépistage « vitesse » et 4781 « alcoolémie ». La conduite sous l’emprise de drogue est en très nette augmentation + 45% alors que l’alcool est à + 7 et la vitesse à + 6%. Les verbalisations reculent en ce qui concerne le port du casque et la conduite sans permis.

• Sur twitter, Dominique Bussereau a écrit : pour la première fois depuis 2002, le nombre de morts et de blessés augmente sur nos routes : « j’accuse le Gouvernement d’efforts insuffisants ». Qu'en pensent les intéressés ?

A découvrir dans le hall du Conseil général, les œuvres récemment sélectionnées du Prix des Mouettes (entrée libre)

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