jeudi 3 décembre 2015

Alain Rousset, tête de liste socialiste
aux Régionales : « Nous ne toucherons pas
à la formation, l'emploi,
l'éducation et la culture »

La liste socialiste aux élections régionales, conduite par Alain Rousset, était à Montendre la semaine dernière en présence de Jean-François Macaire, président de la région Poitou-Charentes et Gérard Blanchard, tête de liste de la Charente-Maritime. 
Ces élections s'inscrivent dans une situation particulière. Depuis les événements du 13 novembre, une psychose s'est installée reléguant les urnes au second plan. Malgré tout le tapage médiatique qui l'entoure, la COP21 ne suffit pas non plus à chasser les attentats des esprits. C'est dans ce contexte "tourmenté" que se déroulera le premier tour des Régionales dimanche prochain 6 décembre.


Alain Roussset (© Nicole Bertin)
Tout ressemblance avec Paul (de Jussas), ancien conseiller général du canton de Montendre, est purement fortuite. Né dans le département de la Loire, Alain Rousset est président de la région Aquitaine depuis 1998 et député de Bordeaux. Un homme volontaire, à la mâchoire carrée, dont chaque sourire esquissé est une victoire sur une mine volontairement austère.
L'adversité, il n'en a pas peur ! Cette dernière porte le prénom d'une femme, Virginie, une icône du siècle audiovisuel et numérique. Elle est également première adjointe d'Alain Juppé à Bordeaux, ce qui en fait une adversaire à la hauteur de cette forte personnalité. La campagne est serrée et les sondages ne savent plus sur quel pied danser, d'autant que le Front national s'est invité au bal.


Pas question d'abandonner les territoires ruraux 

Dans la salle municipale de Montendre, Alain Rousset se fait attendre. Le public est nombreux, des maires de gauche comme de droite, des militants, des sympathisants et tous ceux qui, bannissant l'abstention, veulent s'informer.
Réunissant les anciennes régions Aquitaine, Poitou-Charentes et Limousin, la nouvelle Région sera plus grande que l'Autriche. Un beau "duché" que le futur président aura à cœur de faire fructifier. Possédant une large façade maritime, il sera riche de sa diversité. Entre les Deux-Sèvres et la puissante région bordelaise, connue dans le monde entier pour ses grands vins, existe un monde. Un monde que les responsables, issus des urnes, seront chargés d'harmoniser afin que tous les élus puissent être fiers d'appartenir à une même entité.

Bernard Lalande, sénateur maire de Montendre
Jean-François Macaire et Gérard Blanchard
Alain Rousset arrive avec Bernard Lalande, Jean-François Macaire et Fabienne Dugas-Raveneau. Les causes de leur retard ? Ils participaient à une réunion à Montlieu La Garde en présence de professionnels du bois. « Plus forts, plus solidaires, ensemble" : tel est leur slogan.
Avec une vivacité sénatoriale, Bernard Lalande présente sa ville. Il rappelle son combat pour que les trains s'y arrêtent ; qu'ici on a une bande bleue - la mer - et une bande verte - l'arrière pays - et surtout un monde rural. « Nous avons des atouts » explique-t-il face aux dubitatifs dont la crainte est de voir Bordeaux croquer les petits territoires. Alain Rousset veut chasser ces arrière-pensées : « si la future région Aquitaine a une taille qui interpelle en terme d'organisation, elle ne peut fonctionner que si elle est unie. Nous nous appuierons sur l'existant. Des coopérations seront établies avec les intercommunalités et nous ne créerons pas de nouvelles administrations ». Et puis « il ne faut pas croire que toutes les forces vives se trouvent en ville ». Il en veut pour preuve les PME-PMI qui fleurissent dans les campagnes, symboles de proximité.
« Il n'y pas d'ambiguïté sur ce que nous souhaitons. Je regrette que la notion de "pays" ait disparu, elle avait une véritable signification ». Une main sera tendue aux secteurs en difficulté, sans pour autant occulter les baisses de dotations : « Des ajustements seront nécessaires, mais nous ne toucherons pas à la culture, à l'éducation, la formation et l'emploi ».




Le chef de file du PS parle vie économique, transports, réseaux, universités, lycées, formation des apprentis, lutte contre l'échec scolaire. Il cite l'exemple d'une plateforme téléphonique et numérique au Québec qui aide les jeunes en maths, physique et chimie : « je m'inscris dans ce type d'action. Notre rôle est d'aider ceux qui en bavent ». Le nombre de logements sociaux étudiants sera augmenté. Des filières post baccalauréat devraient voir le jour dans les petites villes (Jonzac, Pons) afin d'offrir des études supérieures (licences professionnelles) aux bacheliers qui écartent Poitiers ou Bordeaux pour des raisons financières. Perspective que confirme Gérard Blanchard, président de l'université de La Rochelle. S'y ajoutent l'accès à internet et le très haut débit (dans ce domaine, il y a encore à faire !).

En matière de santé, les fameuses maisons de santé, qui regroupent plusieurs praticiens, sont une excellente réponse aux besoins. Les infirmiers devraient monter dans leur rôle de soutien aux personnes en milieu rural.

Stop aux projets éoliens en Haute Saintonge ? 

Suivent les questions diverses : la TICPE (taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques) à harmoniser sur tous les départements, les aides aux nouvelles technologies et un large débat sur l'éolien. Plusieurs projets existent sur la Haute Saintonge au grand dam de certains riverains (construction de huit éoliennes à Baignes et six éoliennes avec un mât de 180 m de hauteur sur le secteur de Nieul le Virouil et Allas Bocage). Ce sujet suscite de vives réactions. « Il n'est pas du ressort de la Région » souligne Alain Rousset tandis que les "plaignants" font état d'un schéma régional. Jean-François Macaire, quant à lui, se dit favorable aux éoliennes offshore de l'Ile d'Oléron.

Jacques Ros, conseiller municipal de Jonzac, demande à Alain Rousset comment il articulera son budget qui est de 60% en fonctionnement et de 40% à l'investissement. Cette répartition est remise en cause par Virginie Calmels qui modifiera la donne si elle devient présidente. De quoi faire sortir de ses gonds Alain Rousset ! Il estime que la tête de liste des Républicains va s'en prendre à « l'humain » et qu'elle confond l'investissement et le fonctionnement. Lui ne parle pas de « business plan », terme anglo-saxon pour définir la ligne et les objectifs d'une entreprise. Toutefois, il est conscient que l'argent public se fait plus rare et qu'il convient de le gérer au plus près.

Et de conclure : « le poids de la future Région nous permettra de discuter avec l'Etat ». En effet, cette nouvelle Région, à laquelle il faudra trouver un nom de baptême (Aliénor ?), s’étendra sur 84036 kilomètres carrés, soit 1/8 du territoire national et comptera 5.808.594 habitants. Des chiffres qui se passent de commentaires…

Eoliennes : rien ne va plus !
Jacques Ros, conseiller municipal de Jonzac

Un débat animé
Roses bleu, blanc, rouge...

© Nicole Bertin

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